A qui a profité la mort d’Arafat ? Des centaines de documents palestiniens ont été divulgués…
De hauts responsables du Fatah ont divulgué sur les réseaux sociaux des témoignages de hauts responsables palestiniens qui ont témoigné devant la commission chargée d’enquêter sur les circonstances de la mort du président de l’organisation, Yasser Arafat | Les documents montrent que le président de l’AP Abou Mazen avait un intérêt dans le retrait de Yasser Arafat de l’arène politique…
Be’hadré ‘Harédim – Hizky Neuman – Photo : shutterstock
Dans le contexte de l’anniversaire de la mort de l’ancien président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, les témoignages de hauts responsables palestiniens de la commission d’enquête créée en 2010 autour de sa mort, une commission qui n’a pas publié ses résultats à ce jour, ont été divulgués sur les réseaux sociaux.
De hauts responsables palestiniens ont affirmé, selon le rapport de ‘Khan News’, que la fuite des preuves avait pour but « de régler les comptes au sein de la direction du Fatah et dans les batailles pour la succession du lendemain d’Abou Mazen ».
Dans le même temps, les instances palestiniennes ont lancé une enquête pour trouver la personne responsable de la fuite des documents. Des témoignages montrent qu’Abou Mazen a refusé d’aider Arafat à lever le blocus israélien de la Moukata à Ramallah et que les relations entre eux étaient tendues. De plus, de hauts responsables de l’Autorité palestinienne ont témoigné qu’ils pensaient qu’Arafat avait été empoisonné et qu’il n’était pas mort de mort naturelle, et ont noté que « tous ceux qui servent Israël avaient intérêt à empoisonner Arafat ».
Dans l’un des témoignages, il a été déclaré que « les médecins français qui ont soigné Arafat ont été invités à remettre les résultats des tests au ministère palestinien de la Santé, mais ils ne l’ont pas fait. Si je me souviens bien, en 2004, la santé d’Arafat s’est fortement détériorée, il a été autorisé à se rendre à Paris pour recevoir des soins médicaux, et après des jours d’opacité médicale autour de son état, l’annonce officielle de son décès a été faite le 11 novembre 2004, la cause de son décès reste floue à ce jour. »
Selon le rapport de Zeman Israel, environ 300 personnes proches de Yasser Arafat ont été interrogées par la commission d’enquête, dont sa garde personnelle, des ministres et des conseillers, ainsi que l’ancien Premier ministre Salam Fayed, les conseillers d’Arafat Akram Haniya et Bassam Abu Sharif. Ruhi Tuffum Rosh, le Conseil national palestinien et les hauts responsables de l’OLP Hanan Ashrawi, Ahmed Kriya et Yasser Abd Rabu.
Les preuves divulguées traitent de la relation fragile entre Abu Mazen et Yasser Arafat et de la rivalité amère entre eux, probablement pour donner l’impression qu’Abou Mazen avait un motif puissant pour provoquer la mort de Yasser Arafat.
La commission d’enquête a été créée en 2009 et était dirigée par un haut responsable du mouvement Fatah, Tawfiq al-Tirawi, qui était à l’époque à la tête des renseignements généraux palestiniens.
Nabil Abu Rudaina, le conseiller d’Abou Mazen, a déclaré dans son témoignage devant la commission que le président égyptien de l’époque, Hosni Moubarak, était le dernier dirigeant arabe à s’être entretenu au téléphone avec Yasser Arafat et l’a prévenu, il lui a dit : « Il est possible que notre conversation est en cours d’enregistrement… Je vous suggère de passer le relais et je sais de quoi je parle ».
Adli Tzadek, haut responsable du Fatah, affirme avoir entendu de la part des dirigeants palestiniens qu’ils pensaient que le bailleur de fonds était Tawfiq Al-Tirawi qui l’avait fait pour « jouer les cartes » et empêcher Abou Mazen de l’évincer du mouvement Fatah.
L’agence de presse Shahab, affiliée au Hamas, affirme que l’Autorité palestinienne a l’intention de déposer un acte d’accusation contre Tawfiq al-Tirawi, qu’elle accuse des fuites.
De hauts responsables du Fatah affirment que c’est Hussein al-Sheikh qui est responsable des fuites afin de créer un conflit entre son rival acharné Tawfiq al-Tirawi et le président de l’AP Abu Mazen.
Abu Mazen, dans un discours qu’il a prononcé en 2014 au Conseil révolutionnaire du Fatah, a accusé Muhammad Dahlan d’être responsable de la mort d’Arafat.
Beaucoup dans la rue palestinienne ont tendance à accepter l’affirmation selon laquelle Abou Mazen était effectivement impliqué dans la mort de Yasser Arafat et qu’il s’est assuré de l’empoisonner par l’intermédiaire du dentiste palestinien qui l’a soigné pendant le siège de Moukata.
Abou Mazen est furieux de ces fuites et on estime qu’il se vengera de tous ceux qui y sont impliqués, il s’est déjà vengé de 3 hauts fonctionnaires qui ont témoigné contre lui dans la commission d’enquête : Farooq Alkadumi, Ahmed Abdel Rahman et Ahmed Kriya. Il s’est assuré de les garder tous les trois hors de l’arène politique.