
Javier Milei ouvre des archives
Le président argentin Javier Milei a annoncé son soutien à l’enquête du Sénat américain sur les liens entre le Crédit Suisse et d’anciens responsables nazis ayant trouvé refuge en Argentine après la Seconde Guerre mondiale. Cette décision pourrait apporter des éclaircissements sur les soupçons qui pèsent depuis des années sur l’ancienne banque Schweizerische Kreditanstalt, aujourd’hui intégrée au Crédit Suisse, quant à son rôle présumé dans la dissimulation de fonds appartenant à des criminels de guerre nazis.
En janvier 2024, de nouveaux éléments ont relancé les suspicions : des dizaines de milliers de documents découverts dans le cadre de l’enquête du Sénat américain révèlent l’existence de comptes liés à d’anciens dignitaires nazis, mettant ainsi en cause la transparence du Crédit Suisse. Ces nouvelles preuves ont conduit Javier Milei à annoncer l’ouverture des archives argentines, notamment celles relatives aux itinéraires financiers ayant facilité l’exfiltration de criminels de guerre nazis vers l’Amérique du Sud.
Cette initiative de Milei est perçue comme un signal fort de coopération avec les États-Unis et pourrait permettre d’approfondir l’enquête sur le rôle joué par certaines institutions financières dans la protection de fonds appartenant à des nazis en fuite. Les conclusions de cette investigation devraient être publiées d’ici l’année prochaine.
Le Crédit Suisse, aujourd’hui absorbé par UBS après avoir traversé une grave crise financière en 2023, fait face à d’autres controverses. Depuis octobre 2023, des militants anti-Israël accusent UBS de complicité avec l’État hébreu en raison de sa détention d’actions de l’entreprise d’armement israélienne Elbit Systems. En février, plusieurs agences UBS à Genève ont été vandalisées, avec des slogans l’accusant de « collaboration » et de « complicité de génocide ».
En ouvrant ces archives, Javier Milei entend répondre aux demandes de transparence de la communauté internationale tout en renforçant les liens diplomatiques avec les États-Unis. Cette décision pourrait également permettre de lever le voile sur un pan de l’histoire longtemps occulté, où l’Argentine a été un refuge pour d’anciens criminels nazis après la guerre.
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