Les autorités israéliennes sont très choquées par la tuerie à la Préfecture de Police. Hier soir ce drame a fait partie des news en prime time à la télévision. L’intérêt sur cette tuerie vient principalement du fait, selon les médias israéliens, que « le tueur est peut-être un islamiste infiltré travaillant pour un mouvement terroriste ». Cette hypothèse semble peu certaine. Conséquence immédiate en attendant les résultats de l’enquête : le partage d’informations d’Israël avec la France (excellente coopération actuelle) peut être ralenti, voire suspendu ou remis en cause. Les résultats de l’enquête vont clarifier les motivations du tueur. (DR)
A SAVOIR. « Le travail du tueur consistait à travailler sur les systèmes d’information, il y avait donc là une habilitation ‘secret défense’, la plus haute au sein de la police », explique le président de l’institut Léonard de Vinci, spécialiste des questions de sécurité. Cette habilitation, selon lui, devait « théoriquement montrer que cet individu ne présentait pas de problèmes de moralité incompatibles avec des fonctions de traitement d’informations sensibles ».
Selon Le Parisien, l’assaillant avait fait l’objet d’un signalement après l’attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015, et il a envoyé un SMS évoquant « D’ » à son épouse avant de passer à l’acte. De plus, il avait acheté le couteau le matin même et au moins une victime a été égorgée, ajoute le quotidien.
Le Monde : « Avec ses allures de forteresse de l’ordre, nichée au cœur de la capitale, elle semblait presque inébranlable. La Préfecture de police de Paris a été profondément meurtrie de l’intérieur, jeudi 3 octobre, quand trois policiers et un agent administratif ont été tués à l’arme blanche par l’un de leur collègue, lui-même fonctionnaire. L’assaillant a ensuite été abattu par un jeune gardien de la paix dans la cour centrale du bâtiment.
Une tuerie aux motivations encore floues, qui a duré quelques minutes à peine, juste le temps de provoquer un effet de sidération : jamais depuis la Libération ce centre névralgique du pouvoir n’avait connu pareil carnage en ses murs. D’autant plus que les faits se sont déroulés pour partie dans les locaux de la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP), un service ultrasensible, chargé de la collecte et de l’analyse des informations, notamment sur les sujets liés au terrorisme.
L’auteur de l’attaque, Mickaël H., faisait partie de cette unité, en tant qu’informaticien au service technique. Agé de 45 ans, cet adjoint administratif, qui souffrait d’une surdité partielle, était né à Fort-de-France, en Martinique, en 1974. Il avait intégré les services de la Préfecture de police de Paris en 2003. Résident dans un immeuble à Gonesse (Val-d’Oise), il était marié depuis 2014 et s’était converti à l’islam dix-huit mois avant la tuerie. D’après des voisins interrogés par l’Agence France-Presse, il était pratiquant, se rendant régulièrement à la mosquée du quartier. Aucun signe de radicalisation n’avait cependant été repéré chez cet homme au profil psychologique « très fragile, très effacé », selon une source policière haut placée. Le sujet est épineux pour la préfecture : la DRPP, l’entité chargée de la surveillance de la mouvance islamiste dans la capitale, a-t-elle couvé en son sein un élément trouble ? «