Les Gazaouis en panique : l’arrêt de l’approvisionnement plonge la bande de Gaza dans le chaos en seulement deux jours

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Deux jours seulement après l’arrêt de l’acheminement de l’aide humanitaire et des marchandises, les habitants de Gaza expriment une vive inquiétude quant aux répercussions immédiates de cette mesure, qui vise à faire pression sur le Hamas. L’augmentation drastique des prix des denrées alimentaires accentue la tension.

Le New York Times rapporte que les Gazaouis sont alarmés par la flambée des prix des produits alimentaires, conséquence directe de l’arrêt des livraisons d’aide et de marchandises.

« Cette mesure vise à exercer une pression sur le Hamas, mais elle a déjà un impact bien plus large », déclarent des Palestiniens.

Le quotidien souligne que seulement 48 heures après la fermeture des points de passage par Israël, les Gazaouis ressentent déjà les effets dévastateurs de cette décision, notamment avec l’explosion des prix des produits de première nécessité.

Le Hamas dénonce une catastrophe humanitaire

Dans un communiqué publié aujourd’hui (mardi), le ministère de l’Information du Hamas à Gaza a déclaré : « La fermeture du point de passage de Kerem Shalom par l’occupation pour le troisième jour consécutif aggrave la catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza. La poursuite de cette fermeture exacerbe la crise alimentaire, entraînant des pénuries d’approvisionnement et l’absence d’alternatives. L’utilisation de la famine comme arme de guerre constitue une violation grave du droit humanitaire international. Le refus d’acheminer des médicaments et du matériel médical met en danger des milliers de malades et de blessés. La prolongation du siège accentue la crise du carburant et provoque la fermeture des hôpitaux. De plus, elle retarde la récupération des corps de plus de 10.000 victimes ensevelies sous les décombres. »

Israël reste ferme : pas de cessez-le-feu sans libération des otages

Pour rappel, Israël a annoncé la suspension totale de l’acheminement des marchandises et de l’aide humanitaire vers Gaza en raison du refus du Hamas d’accepter le plan Witkoff pour poursuivre les négociations.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a clairement indiqué qu’il n’y aurait pas de cessez-le-feu sans la libération des otages, avertissant que tout refus supplémentaire entraînerait des conséquences encore plus lourdes.

À la demande des médiateurs, Israël a accordé au Hamas un délai d’une semaine pour répondre, tout en laissant ouverte l’option d’une reprise des combats.

Tensions et mesures de contrôle dans les marchés de Gaza

Selon l’agence de presse Shehab, affiliée au Hamas, les autorités de Gaza ont déclaré un état d’alerte après la décision du gouvernement israélien de suspendre toute livraison de marchandises dans la bande de Gaza.

Les autorités locales ont exhorté les habitants à éviter les achats de panique et ont assuré que les produits de base restent disponibles.

Des patrouilles de police ont été déployées dans les marchés afin d’empêcher la spéculation sur les prix et les pratiques de monopole. Les autorités ont averti qu’elles prendraient des mesures sévères contre les commerçants qui tenteraient d’exploiter la situation pour augmenter artificiellement les prix.

« Cette mesure intervient alors qu’Israël a fermé les points de passage avec Gaza, ce qui pourrait affecter l’approvisionnement en produits de base à long terme », indique l’agence de presse.

Un impact économique immédiat et une population en détresse

Malgré les assurances officielles, le quotidien des Gazaouis est déjà bouleversé par la décision israélienne de bloquer l’entrée des marchandises et de l’aide humanitaire.

Les discussions menées par les journalistes avec des habitants révèlent une crise économique soudaine et un sentiment de désespoir grandissant.

Depuis l’annonce du blocus, les prix des produits de première nécessité comme le sucre, l’huile et le poulet ont grimpé en flèche.

« L’espoir qui était né avec le cessez-le-feu s’est rapidement évaporé, » confient des Gazaouis, soulignant que la situation humanitaire et économique semble aujourd’hui plus désespérée que jamais.

Le New York Times insiste sur le fait que la fermeture des points de passage affecte non seulement l’aide humanitaire gratuite, mais aussi les marchandises commerciales, créant ainsi une crise alimentaire et économique quasi immédiate.

Cette décision tombe en plein mois de Ramadan, une période où les familles tentent généralement de subvenir à leurs besoins dans un contexte de fête et de partage.

Une crise sanitaire en parallèle à la crise alimentaire

Outre le manque de nourriture, les Gazaouis doivent également faire face à une crise sanitaire majeure.

Amjad Al-Shawa, directeur du Réseau des Organisations Palestiniennes à Gaza, a déclaré que plus de 180 000 tonnes de déchets s’étaient accumulées dans la ville de Gaza seule, Israël ayant empêché leur évacuation vers la principale décharge de la région de Juhar al-Dik.

Selon lui, la situation sanitaire représente une menace sérieuse pour la santé publique et l’environnement.

« L’accumulation des déchets est une catastrophe à tous les niveaux. Elle pourrait contaminer les ressources en eau et polluer l’air, aggravant encore davantage la crise humanitaire déjà sévère. »

Un peuple sans pouvoir face au Hamas

Malgré la crise économique et la souffrance grandissante de la population, la capacité des Gazaouis à faire pression sur le Hamas reste extrêmement limitée.

Le groupe terroriste contrôle la bande de Gaza d’une main de fer, réprime toute opposition interne et étouffe toute critique.

Ainsi, bien que les conditions de vie se détériorent rapidement, cette détresse ne se traduit pas nécessairement par une pression politique significative sur le Hamas.

L’organisation maintient son pouvoir par la force, les menaces et l’intimidation, empêchant les civils d’exercer une influence réelle sur ses décisions stratégiques.

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