Impact de la frappe iranienne du 14 septembre contre les installations pétrolières saoudiennes.
Les forces américaines du Moyen-Orient se déplacent hors de portée des missiles de croisière iraniens. L’armée israélienne commence sa refonte
Les États-Unis, comme Israël, n’ont pas de réponse adéquate à la guerre des missiles de croisière et des drones en Iran. Tel était le message implicite de l’avertissement du Premier ministre Binyamin Netanyahu, lundi 28 octobre, selon lequel Téhéran déployait ces missiles contre Israël au Yémen, ainsi que d’Irak, de Syrie et du Liban, lors d’une conférence de presse conjointe avec le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnunchin.
Cet écart alarmant dans les défenses américaine et israélienne a été perceptible lors de l’attaque iranienne du 14 septembre sur l’infrastructure pétrolière saoudienne. Il a incité les forces armées américaines à commencer à mettre des éléments sensibles hors de portée, rapportent les sources militaires de DEBKAfile.
L’opération en Arabie Saoudite a révélé à la fois l’audace de l’Iran d’attaquer un grand centre pétrolier saoudien, mais également la précision inattendue de ses armes, la capacité jusque-là inconnue de frapper des cibles avec une précision de 5 à 10 m, a souligné Netanyahu.
Les nouvelles capacités de l’Iran ont fourni le contexte à l’annonce par la marine américaine, le 25 octobre, que le groupe de frappe du porte-avion l’USS Abraham Lincoln Carrier avait été transféré du Golfe vers la mer d’Arabie. Cette décision a réduit la capacité des chasseurs-bombardiers F / A-18 sur ses ponts, de faire l’aller et le retour pour atteindre une cible de la côte iranienne à seulement 800 km. La menace contre le puissant groupe de frappe américain a été jugée suffisamment réelle pour que le commandement militaire américain renonce à maintenir toutes les régions de l’Iran à sa portée.
Le même raisonnement a poussé le CENTCOM américain à commencer à vider ses postes de commandement de la force aérienne à la base aérienne Al-Udeid au Qatar, en vue de leur réinstallation dans une base située au centre de l’Arabie saoudite. Une frappe iranienne directe pourrait paralyser les centres de commandement et de renseignement américains au Qatar.
La déclaration apaisante des forces de défense israéliennes, lundi soir, selon laquelle les systèmes de défense antimissile d’Israël étaient en train d’être révisés pour faire face aux nouvelles menaces, était opportune. Cela n’a également aucun sens, de dire qu’Israël ou les Etats-Unis ont trouvé des contre-mesures efficaces contre les missiles de croisière iraniens. Après une coopération intense avec l’Agence américaine de défense antimissile américaine pendant des décennies et des dizaines de milliards de dollars consacrés au développement du système de défense antimissile à quatre niveaux d’Israël, les deux pays sont soudainement pris de court par leur vulnérabilité, face aux derniers instruments de guerre iraniens. Les commentaires de Netanyahu lundi, répondent pour partie, à sa révélation antérieure selon laquelle Israël devra dépenser d’urgence plusieurs milliards de dollars supplémentaires pour répondre aux nouvelles capacités développées par Téhéran.
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Adaptation : Marc Brzustowski