En cet été 2019, le Mossad fait une nouvelle fois la Une des journaux français. Le service israélien est soupçonné d’avoir recruté un agent de la DGSI, le renseignement intérieur. Si le dossier paraît bien mince, il illustre la fascination, faite d’admiration et de méfiance mêlée, que suscitent les espions israéliens, en particulier en France.
Comment un pays plus petit que la région pays de Loire, âgé d’à peine 70 ans, a-t-il réussi à s’imposer comme une puissance majeure du renseignement ? Au point d’être craint par ses propres alliés ?
La mythologie du Mossad s’est nourrie de ce rôle de veilleur, mais également des opérations spectaculaires que le service a menées hors d’Israël. Affaire des vedettes de Cherbourg, infiltration des entourages du président syrien Hafez el-Assad, du raïs égyptien Nasser… autant de missions dont le monde a appris l’existence presqu’en direct.
La toute première opération d’ampleur qui a fait entrer le jeune Mossad dans la cour des grands de l’espionnage reste la traque et l’enlèvement d’Adolf Eichmann, en 1960.
Un ancien espion israélien témoigne :
Les ennemis immédiats ont pratiquement tous disparu, en tant que puissance. Le challenge n’est plus aux frontières, mais mondial, avec la radicalisation islamique.
Le cyber est une dimension nouvelle, donc les pays sont encore très vulnérables là-dessus. Si demain un hôpital est bloqué par une cyberattaque, chacun va le voir et le sentir. Cela affecte tout le monde.
Depuis quelques années, la fiction israélienne s’est saisie de la thématique de l’espionnage. Les séries du pays s’imposent même à l’étranger via Netflix grâce à leurs intrigues touffues et nerveuses. Une des dernières en date, False Flag, s’inspire d’une vraie opération d’assassinat du Mossad, contre un haut cadre du Hammas, à Dubaï en 2010. Enchaînant les coups de théâtre, la série dépeint un univers où personne n’est réellement ce qu’il paraît être.