Le président iranien, Ebrahim Raïssi, s’apprête à rencontrer son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, à Ankara, pour des discussions cruciales centrées sur la guerre à Gaza et les risques potentiels de sa régionalisation. Ce voyage, initialement prévu en novembre, puis repoussé ce mois-ci en raison des développements régionaux, prend une importance particulière à la lumière des dynamiques changeantes au Moyen-Orient.
Guerre à Gaza et régionalisation du conflit
La guerre à Gaza a joué un rôle central dans le rapprochement entre l’Iran et la Turquie. Cherchant à se positionner en leader de la communauté musulmane, Ankara a vivement critiqué Israël dès le début du conflit, annonçant même une rupture avec le gouvernement de Benjamin Netanyahou. Parallèlement, la République islamique, en tant que principal soutien du Hamas, a renforcé ses liens avec la Turquie, où certains dirigeants du mouvement palestinien sont en exil. Cette coopération pourrait offrir une protection à la Turquie face au risque d’une escalade régionale des confrontations.
La situation dans le Nord syrien
Les récentes frappes d’Erdogan contre des cibles en Syrie et en Irak, affiliées au PKK, ont ravivé la menace d’une opération terrestre turque dans le Nord syrien. Cependant, Téhéran, soutenu par la Russie, s’est toujours opposé à de telles opérations. Des informations suggèrent même qu’un plan américain pourrait former une alliance entre les Forces démocratiques syriennes (FDS) et l’armée syrienne, potentiellement avec la consultation de la Turquie. Cette situation complexe sera probablement abordée lors de la rencontre entre Raïssi et Erdogan, ouvrant la voie à des discussions entre l’Iran et la Turquie sur la frontière syrienne.
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