Par Bassam Tawil – Gatestone
Cet été, plus de 100.000 enfants palestiniens de Gaza participeront aux camps de vacances organisés par le Hamas et le Jihad islamique. Une formation militaire pour apprendre à combattre Israël et les Juifs leur sera dispensée : maniement du couteau et des armes à feu, combat au corps à corps, courses et marches à pied … Photo : des miliciens masqués des Brigades Izaddin al-Qassam du Hamas inscrivent des enfants pour leur camp d’été, le 14 juin 2021, dans la ville de Gaza. (Photo de Mahmud Hams/AFP via Getty Images)
Pour les écoliers du monde entier, vacances d’été riment avec sport et divertissement. Sauf à Gaza ! Là, les enfants palestiniens se forment à combattre Israël et les Juifs.
L’endoctrinement et le lavage de cerveau des enfants palestiniens n’a rien de bien nouveau. Génération après génération, les dirigeants palestiniens éduquent la jeunesse dans la haine d’Israël et des Juifs. Cette propagande commence au jardin d’enfant, se poursuit à l’école, puis à l’université, mais elle a lieu aussi dans les mosquées, dans les médias et même dans les mots croisés. Cela dure depuis des décennies et c’est pourquoi les sondages montrent sans surprise que les Palestiniens ont des opinions radicales et soutiennent le terrorisme contre Israël.
Depuis plus d’une décennie, le Jihad islamique palestinien et le Hamas, les deux groupes terroristes soutenus par l’Iran qui contrôlent la Bande de Gaza, organisent des camps d’été pour les milliers d’écoliers de la bande de Gaza. Ces camps diffusent une idéologie extrémiste qui glorifie le Jihad (guerre sainte), le terrorisme et la lutte armée contre Israël dans le but de « libérer la Palestine du fleuve [Jourdain] à la mer [Méditerranée] ».
Dans ces camps, les enfants apprennent à manier le couteau et les armes à feu, le combat au corps à corps, et ils endurent des marche et autres exercices pédestres. Ces écoliers mettent également en scène des pièces de théâtre et miment des scènes de combat et de capture de soldats israéliens ou des tirs de roquettes sur Israël.
Les enfants s’inscrivent à ces camps de vacances via les sites Web et les réseaux sociaux du Hamas et du Jihad islamique palestinien, ainsi qu’aux stands dont ces deux organisations disposent à l’intérieur des mosquées et d’autres lieux publics. De hauts responsables du Hamas et du Jihad islamique palestinien assistent aux cérémonies d’ouverture et aux remise des diplômes et prononcent aussi des discours.
Les camps d’été du Hamas ont ouverts leurs portes le 8 juillet et 100.000 garçons et filles ont répondu présent. Cette année, ils se « divertiront » à l’enseigne du « Bouclier de Jérusalem », ce qui signifie que le groupe terroriste a l’intention de mobiliser les enfants dans le djihad contre Israël. Les enfants seront entraînés à commettre des attentats terroristes et à servir de boucliers humains. On leur enfoncera dans la tête qu’ils sont là pour participer à la « libération » de Jérusalem. Inutile de dire que les Palestiniens ne reconnaissent pas le moindre droit aux Juifs sur Jérusalem et nient toute histoire juive à Jérusalem.
En juin 2022, le Premier ministre de l’Autorité palestinienne Mohammad Shtayyeh a nié toute trace de l’histoire juive à Jérusalem : « Nous sommes à la périphérie de la capitale éternelle, le joyau de la couronne, le point de jonction du ciel et la terre, la fleur de toutes les villes, l’objet de la nostalgie dans le cœur des croyants musulmans et chrétiens qui viennent prier dans la mosquée Al-Aqsa et remonter la Via Dolorosa en direction de l’église du St-Sépulcre, laquelle a été le témoin de la signature du pacte d’Umar. Le calife Umar a promis aux habitants d’Iliya [mot arabe pour Aelia Capitolina/Jérusalem) qu’aucun musulman ne prierait dans leur église. [Jérusalem] a des antiquités cananéennes, romaines, islamiques et chrétiennes ; la ville est à eux seuls, et personne d’autre n’y a laissé de traces. »
Le chef du Haut Comité des camps d’été du Hamas, Khaled Abu Askar, a déclaré à l’occasion d’une conférence de presse donnée à Asdaa Entertainment City, à Gaza, près de Khan Yunis : « Nous sommes aujourd’hui à Asdaa, où sont répliqués nombre de monuments de Jérusalem, pour annoncer le lancement de nos camps d’été, les camps du Bouclier de Quds [Jérusalem]. Assurons au monde que la ville de Jérusalem, avec ses lieux saints, est la boussole de tout Palestinien libre et honorable. »
Abu Askar a affirmé que le Hamas se préoccupait des générations montantes et souhaitait investir en elles. Notamment pour les défendre contre quiconque souhaite saper leurs croyances, leurs comportements, leur moralité et leur patriotisme. Qui a-t-il blâmé au premier chef pour cette agression ? Israël, bien sûr.
« L’occupation et ses collaborateurs dépensent d’énormes sommes d’argent et font tous leurs efforts pour détourner cette génération de son appartenance à sa religion et à sa patrie », a-t-il déclaré. Si ces camps d’été ont été baptisés « Bouclier de Jérusalem » a-t-il ajouté, c’est afin d’« inscrire la sainteté de Jérusalem dans le cœur des jeunes et de marquer le droit des Palestiniens à la ville sainte, en plus de promouvoir le rôle national de la génération de la libération et d’élever leur détermination. »
Quand le Hamas parle de « libération », c’est pour exprimer sa volonté d’éliminer Israël, comme l’indique explicitement la charte du groupe :
« Article 11 :
Le Mouvement de la Résistance Islamique considère que la terre de Palestine est une terre islamique waqf [de mainmorte] pour toutes les générations de musulmans jusqu’au jour de la résurrection. Il est illicite d’y renoncer en tout ou en partie, de s’en séparer en tout ou en partie : aucun Etat arabe n’en a le droit, ni même tous les Etats arabes réunis ; aucun roi ni président n’en a le droit, ni même tous les rois et présidents réunis ; aucune organisation n’en a le droit, ni même toutes les organisations réunies, qu’elles soient palestiniennes ou arabes. La Palestine, en effet, est une terre islamique waqf pour toutes les générations de musulmans jusqu’au jour de la résurrection et qui donc pourrait prétendre jouir de la pleine délégation de pouvoir de toutes les générations islamiques jusqu’au jour de la résurrection ?
« Article 13 : Les initiatives, les prétendues solutions de paix et les conférences internationales préconisées pour régler la question palestinienne vont à l’encontre de la profession de foi du Mouvement de la Résistance Islamique. Renoncer à quelque partie de la Palestine que ce soit, c’est renoncer à une partie de la religion. Ainsi, le patriotisme du Mouvement de la Résistance Islamique fait-il partie de sa religion. C’est sur cette base que ses membres ont été éduqués et c’est pour déployer l’étendard de D’ sur leur patrie qu’ils mènent le jihad, « D’ est souverain en Son commandement mais la plupart des hommes ne savent rien » [Coran, 12, 21].
A l’occasion d’une autre cérémonie donnée à Gaza, le président du Comité administratif de Rafah, Jum’a Hassanein, a déclaré que « ces camps de jeunes ont pour but de former la génération de la libération et de la victoire ».
Muhammad Barhoum, directeur du camp d’été de Rafah, a déclaré que les camps étaient une manifestation de l’intérêt du Hamas pour la [jeune] génération « en tant qu’elle est la « génération de la libération et de la victoire ».
« Comme les années précédentes, les camps d’été ont pour mission essentielle de familiariser les jeunes au maniement des armes, y compris l’AK-47, les fusils pour tireurs d’élite, les lanceurs RPG, les mortiers et les mitrailleuses. Les campeurs s’exercent à monter et démonter les armes, à se familiariser avec elles et à les utiliser. Ils s’entraînent également à la guerre urbaine et à la guerre des tunnels. Certains exercices sont dirigés par des membres masqués de la branche armée du Hamas, les Brigades « Izz Al-Din Al-Qassam », et d’autres peuvent avoir lieu dans les bases militaires mêmes du Hamas. Dans l’un des camps, un jeune garçon s’est livré à un exercice de guerre des tunnels pour Younis Al-Astal, représentant du Hamas au sein du Conseil législatif palestinien, qui a visité les camps avec d’autres responsables du Hamas. Dans certains camps, des drapeaux israéliens sont déployés au sol afin que tout le monde marche dessus. Les terroristes qui ont mené des attaques meurtrières contre des Israéliens sont promus comme des modèles, et leurs portraits sont disséminés dans les camps et intégrés aux activités des camps. »
Le porte-parole du Hamas, Abdel Latin Qanou, a déclaré que les camps d’été sont un outil clé pour marquer l’âme de cette génération du sceau de Jérusalem et de la mosquée Al-Aqsa, et les convaincre que « leur droit au retour [en Israël] et à la libération » est légitime. Qanou a déclaré que le slogan « Bouclier de Jérusalem » vise à préparer les enfants à « libérer Jérusalem ».
Dans le passé, le Jihad islamique palestinien organisait des camps d’été à l’enseigne de « La Revanche des Libres » et des centaines de garçons de moins de 17 ans y participaient.
Darwish al-Gharabli, un chef du Jihad islamique palestinien, a déclaré lors d’une cérémonie de remise des diplômes : « Ces camps forment une génération au Jihad et à la résistance ; penser que la Palestine est la question centrale et combattre les Juifs sont un seul et unique acte de foi. Notre jihad se poursuit dans tous les domaines. Notre ennemi doit comprendre que cette génération portera la bannière et résistera de toutes ses forces. »
En 2021, la branche armée du Hamas, les Brigades Izz al-din al-Qassam, a organisé des camps d’été sous le slogan « Epée de Jérusalem ».
Selon le site Internet des Brigades Izz al-Din al-Qassam , « le but des camps est d’attiser les flammes du jihad au sein de la génération de la libération, de lui inculquer les valeurs islamiques et de préparer l’armée tant attendue pour la libération de la Palestine. »
Le porte-parole des camps d’été du Hamas, Abou Bilal, a déclaré que les camps manifestaient « la conviction qui est la nôtre du rôle des jeunes. Ils témoignent de notre sens des responsabilités envers la [jeune] génération ». Il a ajouté que « les jeunes ont [toujours] été à l’origine des opérations armées et le carburant des intifadas et des soulèvements ».
Les médias occidentaux, les Nations unies et la plupart des hommes politiques veulent ignorer cette maltraitance généralisée des enfants palestiniens. La prochaine fois que les Palestiniens se plaindront que des mineurs ont été tués ou blessés lors d’attaques terroristes, il ne faudra pas manquer de leur rappeler l’endoctrinement des enfants dans les camps d’été de la bande de Gaza. C’est là que commence le processus qui vise à les transformer en combattants.
Il serait temps que la communauté internationale, et notamment les organisations de défense des droits de l’homme, pointent la responsabilité des dirigeants palestiniens dans un processus de maltraitance qui vise à transformer des enfants en « martyrs » du Jihad, en assassins de Juifs et en destructeurs de la seule nation démocratique de la région.
Bassam Tawil est un Arabe musulman basé au Moyen-Orient.