Sommet arabe à Ryad : réponse au plan Trump pour Gaza
Le 21 février 2025, Ryad accueille un sommet réunissant neuf dirigeants arabes pour discuter d’une réponse collective au projet controversé du président américain Donald Trump concernant la bande de Gaza. Ce plan propose une prise de contrôle américaine de Gaza et le déplacement de sa population palestinienne vers des pays voisins, notamment l’Égypte et la Jordanie. Cette initiative a suscité une opposition unanime dans le monde arabe, conduisant à l’organisation de ce sommet pour élaborer une alternative viable.
La bande de Gaza, dévastée par quinze mois de conflit entre Israël et le Hamas, nécessite une reconstruction estimée par l’ONU à plus de 53 milliards de dollars. Le plan de Trump, qui envisage de transformer Gaza en une « Riviera du Moyen-Orient » après le déplacement de ses habitants, a été accueilli favorablement par Israël mais a provoqué un tollé international. Les États arabes, en particulier l’Égypte et la Jordanie, ont fermement rejeté l’idée de réinstaller les Palestiniens sur leur territoire, craignant des répercussions sur la stabilité régionale et leur sécurité nationale.
Un défi majeur pour les participants au sommet sera de s’accorder sur la gouvernance de Gaza post-conflit. Israël refuse tout retour du Hamas ou de l’Autorité palestinienne au pouvoir dans la bande de Gaza. Les États arabes devront donc proposer une solution qui assure une administration stable et acceptable pour toutes les parties prenantes, tout en garantissant la sécurité et le bien-être des habitants de Gaza.
Depuis des décennies, le monde arabe instrumentalise la cause palestinienne pour exercer une pression diplomatique sur Israël, tout en refusant d’accueillir durablement les réfugiés palestiniens sur son sol. Ni le Liban ni la Jordanie n’ont jamais accordé la nationalité aux Palestiniens installés sur leur territoire, maintenant ainsi leur statut de réfugiés pour éviter de solder la question du retour. Toutefois, avec le plan Trump, la donne évolue. La pression américaine, notamment sur des pays comme l’Égypte, la Jordanie et le Liban – qui bénéficient d’un soutien financier substantiel des États-Unis – modifie les équilibres traditionnels. Ces États doivent désormais redéfinir leur politique et proposer des solutions concrètes pour la reconstruction de Gaza, faute de quoi ils risquent d’être confrontés à un afflux massif de réfugiés gazaouis sur leur territoire.
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