Amazia Baram
Sans l’élimination du général iranien Qassem Soleimani, l’attaque du 7 octobre aurait pu être bien plus dévastatrice pour Israël.
Ynet
Un tournant décisif : l’élimination de Soleimani
Cet article cherche à analyser ce qui aurait pu se passer lors de la guerre du 7 octobre si le général iranien Qassem Soleimani, commandant de la Force Al-Qods des Gardiens de la Révolution, n’avait pas été éliminé.
Le 3 janvier 2020, un drone américain a tué Soleimani près de Bagdad. Israël avait participé à la planification de l’opération, mais selon Donald Trump, deux jours avant l’exécution, Netanyahou s’était retiré de l’opération par crainte.
Soleimani était l’architecte principal de la « ceinture de feu » entourant Israël, un plan qui n’a été partiellement activé que le 8 octobre 2023. Cette stratégie devait être déclenchée soit en cas d’attaque israélienne contre le programme nucléaire iranien, soit si Israël montrait des signes de faiblesse.
Un stratège redoutable remplacé par un leader sans envergure
Soleimani possédait une combinaison de talent organisationnel, de charisme, de pensée stratégique et d’audace, associée à une ferveur religieuse chiite et un nationalisme iranien exacerbé.
Les dirigeants du Hezbollah, des milices irakiennes et même les Houthis le respectaient et le craignaient.
En Iran, il était l’homme le plus influent après le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Depuis sa nomination en 1997, il avait conçu la stratégie iranienne d’expansion militaire et idéologique à l’étranger.
Après son élimination, il a été remplacé par Esmail Qaani, un officier sans charisme ni influence, incapable de mener les alliances régionales de l’Iran avec la même efficacité.
L’Iran et le Hamas avant le 7 octobre
Depuis 1979, l’objectif officiel de Téhéran a toujours été la destruction d’Israël. Soleimani partageait pleinement cette vision.
Cependant, même lui n’aurait pas préconisé une guerre totale avant le 7 octobre.
L’Iran percevait les manifestations en Israël contre la réforme judiciaire comme un signe d’effondrement interne.
Téhéran croyait aussi que Tsahal était en déclin, en raison d’une détérioration des relations entre Jérusalem et Washington.
Si Soleimani avait été en vie : un scénario terrifiant
Malgré la fragilisation perçue d’Israël, sa dissuasion militaire classique fonctionnait toujours.
- Le Hezbollah, les milices irakiennes et les Houthis attendaient un feu vert de l’Iran.
- Yahya Sinwar, chef du Hamas, lui, n’a pas attendu.
Si Soleimani avait encore été en vie et en poste, Sinwar n’aurait peut-être pas lancé l’attaque sans son feu vert – mais il est aussi possible qu’il l’aurait fait malgré tout.
Dans un tel scénario, Soleimani aurait immédiatement exploité le chaos :
- Dès les premières heures du 7 octobre, une fois l’ampleur du choc en Israël révélée, il aurait ordonné à tous les alliés de l’Iran d’intensifier l’attaque.
- Le Hezbollah aurait lancé une salve massive de roquettes et de missiles contre Israël.
- La force Radwan du Hezbollah, une unité d’élite, aurait envahi la Galilée alors que Tsahal n’était pas prêt.
- L’Iran aurait envoyé des centaines de missiles et de drones sur les bases de l’armée de l’air israélienne.
- Les milices irakiennes et les Houthis auraient pilonné les villes israéliennes de toute leur puissance de feu.
Face à cette escalade, comment auraient réagi la Syrie et l’Égypte ?
Israël aurait survécu, mais au prix d’un désastre humanitaire et militaire sans précédent.
Conclusion : Trump a pris la bonne décision, Israël a hésité
L’élimination de Qassem Soleimani par Donald Trump a été une décision stratégique juste, qui a indirectement épargné à Israël une guerre totale lors de l’attaque du Hamas.
En revanche, la décision d’Israël de ne pas participer à l’élimination de Soleimani et, plus tard, de ne pas éliminer Yahya Sinwar, était une erreur.
Leçon à retenir :
