Le rabbi de Kalov, par. Toldoth : la prière, l’arme pour échapper à la violence de Yichma’ël

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«Ceci est l’histoire de Yits’hak, fils d’Avraham » (Beréchith 25,19).

Rabbi Chemaya Dikhovsky, auteur du Néot Déché, relate qu’avant de monter en Erets Israël en 1932, il se rendit tout d’abord à Radin pour obtenir une Berakha du ‘Hafets ‘Haïm. Dans sa conversation avec le ‘Hafets ‘Haïm, il mentionna la question de l’avenir des relations avec les voisins musulmans en Terre sainte. D’une part, les Juifs les redoutaient, du fait du terrible massacre survenu à ‘Hévron par des Arabes qui s’étaient attaqués aux élèves de la Yechiva avec une sauvagerie inégalée et une terrible cruauté, mais d’autre part, il existait un espoir que certains pays réussissent à les influencer et à les inciter à changer en se conduisant avec humanité.

Le ‘Hafets ‘Haïm répondit alors : « La sainte Tora dit à propos de Yichma’ël : « Celui-ci sera un homme sauvage « (Beréchit 16,12). On sait que notre Tora est éternelle, et si elle affirme que Yichma’ël est un homme sauvage, Yichma’ël sera pour toujours sauvage. Même si tous les peuples du monde se rassemblaient pour donner une leçon à Yichma’ël et en faire un homme civilisé, ils ne réussiraient pas ; même si Yichma’ël se formait et étudiait pour devenir avocat par exemple, il serait un avocat sauvage. S’il faisait des études pour devenir professeur, il serait un professeur sauvage. Sa caractéristique de sauvage ne le quittera jamais. »

Pour conclure, le ‘Hafets ‘Haïm soupira et dit : « Oïe ! Qui sait ce que ce sauvage pourra entreprendre contre le peuple juif vers la fin des temps ! »

Cette prophétie du ‘Hafets ‘Haïm, qui se réalise aujourd’hui sous nos yeux, a déjà été mentionnée dans d’autres textes, en particulier dans les Pirké de-rabbi Eliézer, où il est écrit que vers la fin de la période d’exil, Yichma’ël dominera le monde avec cruauté.
Le livre de Daniel (chap. 7) décrit le rêve de Daniel qui aperçut quatre bêtes ; l’ange lui expliqua qu’elles étaient parallèle à quatre royaumes qui régneraient en exil. La quatrième bête, qui fait allusion à l’exil d’Edom, était très étrange, portant dix cornes sur la tête, ainsi qu’une autre petite corne. Le Malbim explique que la corne supplémentaire est une allusion à l’exil de Yichma’ël qui s’étendra jusqu’à la venue du Machia’h.

Cet exil est particulièrement éprouvant, comme l’indique le Zohar : aucun exil n’est plus difficile pour Israël que celui de Yichma’ël.

D’après rabbénou Be’hayé (Devarim 30,7), les Écritures attribuent le terme : « tes ennemis» à Yichma’ël, et « ceux dont la haine t’aura persécuté » à propos d’Essav, indiquant que le premier est pire que le second.

Rabbi Yehochoua’ Leib Diskin, rav de Jérusalem, commente le verset : « Celui-ci sera un homme sauvage » : bien qu’en langue sainte, l’usage est de placer le substantif avant l’adjectif : adam tov (un homme bon) et non tov adam, la Tora ne dit pas à propos de Yichma’ël : adam péré (un homme sauvage) mais : péré adam : en effet, son aspect sauvage constitue l’essentiel de sa personnalité. Le peu de caractéristiques d’Adam (d’humanité) qui subsistent sont considérées comme un adjectif qui accompagne le substantif.

Lorsqu’on souffre de telles personnes dont il est impossible d’échapper par les voies naturelles, nous devons nous remémorer les propos de nos Sages à la fin du traité Sota, sur la période précédant la venue du Machia’h, où il est dit : « Sur qui pouvons-nous reposer ? Sur notre Père céleste ». Notre rôle principal et essentiel en cette période est de nous appuyer uniquement sur notre Père céleste, et non sur la force de notre poignet.

Pour parer aux difficultés de l’exil de Yichma’ël, il nous faut adresser une prière à Hachem, comme l’explique notre maître, rabbi ‘Haïm Vital, dans son ouvrage ‘Ets hada’ath tov (chap. 24) : à la fin des temps, l’exil le plus éprouvant aura lieu par le biais de Yichma’ël, et c’est uniquement par de prières et d’implorations à Hachem que nous pourrons y échapper.

L’Admour de Klausenbourg, au nom du rabbi de Belz, explique que généralement, les meurtriers arabes, dépassent en cruauté les Allemands, et de ce fait, à notre époque, il faut multiplier les prières en faveur des Juifs en tout lieu, afin qu’ils échappent à leur emprise.

Nous en trouvons une allusion au début de la paracha de la semaine. Le Ba’al Hatourim écrit (Beréchith 25,18) que c’est la raison pour laquelle le verset de la fin de la parachath ‘Hayé Sarah sur Yichma’ël : « Il s’étendit (littéralement : il tomba) ainsi à la face de tous ses frères », est tout proche du verset du début de la paracha de Toledoth : «Ceci est l’histoire de Yits’hak. » En effet, lorsque Yichma’ël tombera à la fin des temps, le Machia’h ben David, issu de la descendance de Yits’hak, viendra.

C’est la raison pour laquelle nous trouvons une allusion à la venue du Machia’h spécifiquement à propos de la descendance de Yits’hak Avinou. En effet, nous remarquons chez Yits’hak une prière particulièrement intense, comme l’affirment nos Sages (Berakhoth 26b) : « Yits’hak institua la prière de Min’ha, comme il est dit : « Yits’hak était sorti dans les champs pour se livrer à la méditation, à l’approche du soir  » (Beréchith  24,63). Cette méditation est une prière comme il est dit : « Prière d’un malheureux qui se sent défaillir et répand sa plainte devant l’Éternel » (Tehilim 102,1).

Dans le traité Chabbath (89b), nous voyons qu’à l’époque de la venue du Machia’h, Hachem S’adressera à chacun des patriarches en ces termes : «Tes fils ont fauté », et seul Yits’hak Avinou déploiera des efforts dans sa prière en faveur des Bené Israël afin qu’ils méritent la Gueoula.

Il est donc fait allusion ici au Machia’h dans la généalogie de Yits’hak, car lorsque nous nous évertuerons à imiter l’exemple de Yits’hak Avinou dans sa prière intense, nous mériterons la chute de la Galout de Yichma’ël et la venue du Machia’h, bientôt et de nos jours, amen.

Chabbath Chalom !

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