« Et afin que tu racontes à ton fils, à ton petit-fils, ce que J’ai fait aux Égyptiens et les merveilles que J’ai opérées contre eux ; vous reconnaîtrez ainsi que Je suis l’Éternel » (Chemoth 10,2).
Le ‘Hafets ‘Haïm avait l’usage d’affirmer que si l’on veut savoir à quoi ressemblera la période de la fin d’exil, ‘Ikvéta Deméchi’ha (période précédant la venue du Machia’h), il convient d’analyser la période précédant la fin de l’exil égyptien.
En effet, à la période précédant la venue du Machia’h, Hachem orchestrera les événements de sorte qu’aient lieu des événements semblables, comme Il l’affirme (Mikha 7,15) : « Oui, comme à l’époque de ta sortie d’Égypte, Je te ferai voir des prodiges. »
En effet, lorsqu’on observe les événements dans le monde actuel, on remarque des choses étonnantes, qui ressemblent à la période précédant la sortie d’Égypte.
Tout observateur pourra remarquer clairement comment Hachem met en valeur la faiblesse des hommes fiers, qui se fient à leur propre force et à la force de leur poignet, tout comme Il a dévoilé, au moment de la sortie d’Égypte, la faiblesse des Égyptiens. Il vaut la peine de mentionner à ce sujet plusieurs exemples : 1) Lors de la plaie des grenouilles, Hachem a prouvé que les hommes ne sont pas en mesure d’abolir un décret du Créateur, décrétant une nuisance dans un lieu particulier. Ainsi, lorsqu’ils frappèrent une grande grenouille pour la tuer, il en sortit de nombreuses grenouilles (Sanhédrin 67a). Nous le constatons également de nos jours : de nombreuses personnes se sont fiées à leurs mesures de sécurité pour éviter l’infiltration de terroristes dans un lieu précis, mais ils ont échoué, car on ne peut contrer un décret du Créateur et les terroristes ne font que se multiplier, au grand regret de tous.
2) Lors de la plaie de la peste et celle des premiers-nés, Hachem a mis en relief l’idée que les plus grands spécialistes de la nature ne peuvent sauver l’homme et l’animal des épidémies. De même, à notre époque, en dépit des avancées scientifiques et médicales, on est impuissant face à de minuscules virus envoyés par D’ lors des épidémies.
3) Lors de la plaie des ulcères, Hachem a montré que les magiciens égyptiens, qui se vantaient de leur force et de leur sagesse qu’ils faisaient valoir lors de spectacles grandioses dans les cirques, etc., et se moquaient des croyants en D’, furent affectés par les ulcères plus gravement que le reste de la population égyptienne. Leur faiblesse s’est alors dévoilée. À notre époque, nous remarquons que les plus grands artistes qui se vantent de leur intelligence et de leur richesse, et qui se sont érigés en divinités auprès du peuple, sont parfois frappés de maladies ou victimes d’incendies, etc. qui les laissent impuissants.
4) Lors de la plaie des sauterelles, D’ a voulu montrer que les Égyptiens qui se vantaient d’être une puissance économique – le monde entier s’approvisionnait en récoltes de qualité qu’ils possédaient dans des champs abreuvés par le Nil – perdirent subitement l’essentiel de leurs revenus en raison des sauterelles qui dévorèrent toute la récolte. De la même façon, à notre époque, nous voyons que de nombreuses personnes font confiance à la richesse et au succès de pays et de sociétés, mais ceux-ci perdent subitement leur valeur.
5) À l’issue de la Gueoula, lors de l’ouverture de la Mer des Joncs, D’ prouva que les cavaliers de la superpuissance égyptienne, qui était l’armée la plus puissante du monde, possédant les meilleurs chevaux de guerre, s’effondrèrent en entrant dans la mer où ils périrent noyés. Aujourd’hui, de la même façon, des soldats d’élite, fiers de leur équipement avancé, échouent parfois dans des affrontements en raison d’erreurs humaines. Tous ces événements sont orchestrés du Ciel à notre époque avant la venue du Machia’h. En effet, afin que les Bené Israël méritent la Gueoula, il est impératif de se renforcer en plaçant sa confiance uniquement en Hachem.
Le rabbi et auteur du Ohev Israël d’Apta zatsal affirme que c’est pourquoi nous découvrons que dans le deuxième chapitre du Livre de Yechay’ahou, le prophète décrit comment nous pourrons voir dans la période d’Ikvéta Demachi’ha, que Hachem contrôle tous les biens et les armes, etc. et non les hommes qui s’en vantent. Le prophète conclut par ces termes : « D’ seul sera grand en ce jour » : il faudra d’abord se renforcer totalement en émouna et en confiance en D’ et ainsi, on aura droit à la Gueoula.
De même, dans la dernière Michna du traité Sota, le Tana dépeint tous les malheurs qui s’abattront à la période d’Ikvéta Deméchi’ha, et conclut ainsi : « Nous n’avons personne sur qui nous s’appuyer, si ce n’est sur notre Père céleste » : le renforcement dans cette croyance mettra un terme à toutes les souffrances lorsque nous aurons mérité d’être délivrés par le mérite de la émouna.
Le roi David, dans les Tehilim (146, 3-5) déclare : « Ne placez pas votre confiance dans les grands, dans le fils d’Adam, impuissant à secourir. (…) Heureux qui a pour appui le D’ de Ya’akov, et met son espoir en l’Eternel, son D’ ! » Il dit également (sur place, 55,23) : « Décharge-toi sur D’ de ton fardeau, Il prendra soin de toi » : lorsqu’on se renforce à croire et à faire exclusivement confiance en Hachem, on bénéficie de Son aide.
À ce sujet, on raconte qu’un jour, un ‘hassid rendit visite à rabbi Mena’hem Na’houm de Ra’hamastrivka zatsal, se plaignant d’être au seuil d’un grave procès : tous les avocats ne voyaient aucune issue positive au procès. Le rabbi lui dit : « Mon père (rabbi Yo’hanan de Ra’hmastrivka) interpréta les paroles du Piyout : ‘Techou’ath Hachem kehéref ‘ayin’ (la délivrance de Hachem intervient en un clin d’œil) ainsi : lorsque l’œil guérit, dans songer à faire confiance à des hommes qui pourraient être en mesure de l’aider, et qu’il ne s’appuie que sur l’aide de Hachem, alors la délivrance de Hachem advient.
Pour se renforcer dans ce domaine, il faut s’habituer au fait que lorsqu’on assiste à la chute d’individus, de sociétés ou de pays hautement considérés par de nombreuses personnes, il faut en tirer une conclusion générale : on ne devra pas s’appuyer sur ceux qui ne sont pas encore tombés.
Le rabbi et auteur du Tiféret Chlomo de Radomsk zatsal affirme que telle est l’intention du roi David (Tehilim 118,8) ici : « Mieux vaut s’abriter en l’Éternel que de mettre sa confiance dans les hommes » : il vaut mieux se renforcer dans la confiance en Hachem en observant ce qui advient lorsqu’on fait confiance aux hommes.
Dans cette perspective, les propos du Saint béni soit-Il adressés au peuple d’Israël s’éclairent : « Et afin que tu racontes à ton fils, à ton petit-fils, ce que J’ai fait aux Égyptiens et les merveilles que J’ai opérées contre eux » : décrivez continuellement la conduite de Hachem à l’égard de ceux qui ont placé leur confiance dans les hommes, et ainsi : « Vous reconnaîtrez ainsi que Je suis l’Éternel »» : vous parviendrez à une foi et une confiance en D’ parfaites, vous vous renforcerez dans la prière et aurez droit à la Gueoula.
Chabbath Chalom !