«Observez Mes Chabbatoth et révérez Mon sanctuaire : Je suis l’Éternel» (Vayikra, 26,2).
Certains commettent l’erreur de penser que l’on peut se permettre d’être souples sur l’interdit de mixité entre hommes et femmes, arguant que de cette manière, on peut réussir à mieux accomplir une Mitsva, telle une collecte de Tsedaka ou une fête de mariage, etc.
Mais c’est la voie des chrétiens et des autres nations, qui suivent ce principe : « La fin justifie les moyens. » Or, les Juifs sont différents. Tout comme il est interdit de voler une Matsa dans le but d’accomplir la Mitsva de consommation de Matsa, et une Mitsva accomplie avec une Matsa volée provoque un dégoût chez Hachem, de même, toutes les Mitsvoth qui incluent un élément d’indécence déplaisent au Saint béni soit-Il.
Lorsque rav El’hanan Wasserman zatsal arriva aux États-Unis pour collecter de l’argent en faveur de la Yechiva de Beranovitz qui se trouvait dans une situation financière difficile, un homme se proposa d’organiser une fête avec des danses mixtes dont les bénéfices seraient reversés pour la Yechiva. Il entra chez rav El’hanan avec les billets imprimés pour les vendre aux personnes désireuses de participer à cette soirée. Il expliqua au rav qu’ils pourraient collecter ainsi une très belle somme en faveur de la Yechiva. Rabbi El’hanan répondit : « Sur des fonds provenant d’une telle fête, on ne peut construire de lieu de Tora.» Il prit toutes les cartes et les détruisit en petits morceaux.
On raconte que lorsque rabbi Mena’hem Mendel de Vishiva arriva en Amérique pour collecter des fonds en faveur de sa Yechiva, il fut invité à participer à une soirée de collecte dans la ville de Détroit, et on lui promit qu’il obtiendrait 5000 dollars, une somme faramineuse à l’époque. Mais en arrivant à l’entrée de la salle de fête, il fut stupéfait de constater qu’hommes et femmes étaient assis côte à côte.
Le rav de Vishiva s’immobilisa sur le seuil de la salle. Il s’adressa aux personnes rassemblées en ces termes : « Lorsque Moché Rabbénou s’apprêta à construire le Michkan, il invita les Bené Israël à contribuer à la construction de ce sanctuaire. Il est écrit (Chemoth 35,22) : « Les hommes arrivèrent avec les femmes à leurs côtés » : c’est-à-dire qu’hommes et femmes se présentèrent ensemble. Lorsque Moché Rabbénou s’en aperçut, il émit un ordre : « Sur l’ordre de Moché, on fit circuler dans le camp cette proclamation: « Que ni homme ni femme ne préparent plus de matériaux » : il ne sied pas au sanctuaire divin d’être construit par le biais de dons rassemblés dans un cadre mixte. Et la suite du verset dit : « Et le peuple s’abstint de faire des offrandes. » Il s’en abstint alors, car si le rav leur prescrivait d’en apporter de manière non-mixte, ils se retirèrent totalement. »
Et le Rabbi de poursuivre : « Mais la sainte Tora atteste pourtant : « Les matériaux suffirent et par-delà » : en effet, lorsqu’on renonce à des dons qui arrivent par des moyens non-cachers, ceux-ci sont inutiles, et au final, on obtient la bénédiction d’ailleurs. »
Et le rabbi de conclure ses propos : « Si vous acceptez de vous asseoir de manière séparée, conformément à la Loi, très bien. Dans le cas contraire, je quitterai aussitôt les lieux sans prendre un centime. »
On raconte au sujet du rav et auteur du Mayim ‘Haïm que lorsqu’il s’apprêta à prendre ses fonctions de rav à Tchernovitz en Roumanie, de nombreux ignorants résidaient dans cette localité. Leur usage consistait, le saint Chabbath après le repas, de se rassembler à la synagogue et d’organiser des danses mixtes, que D’ préserve. Ils considéraient cela à titre de Oneg Chabbath. Lorsqu’il prit ses fonctions de rav, il abolit cet usage répréhensible.
Lorsqu’il arriva le premier Chabbath pour la prière de Min’ha au Beth Hamidrach, l’un des résidents lança en direction du rav : « Votre vie sera perturbée de la même façon que vous avez perturbé nos Chabbatoth. « Lorsque le rav entendit ces propos, il comprit l’étendue de leur ignorance et de leur manque de compréhension, et il se mit à leur donner des explications, avec bienveillance, sur l’importance de la sainteté du Chabbath, et la portée de la faute de mixité entre hommes et femmes. Il leur promit que tant que ces danses n’auraient pas lieu, il n’y aurait pas d’incendie dans la ville.
Cette promesse était tentante : en effet, les maisons étaient faites en bois, et les toits, en paille et en chaume, et de ce fait, les incendies étaient très fréquents, et ils s’empressèrent d’accepter ses propos. Pendant soixante-dix ans, on ne recensa aucun incendie dans la ville. Mais au bout de soixante-dix ans, les jeunes gens qui avaient entendu parler de cette ancienne activité du Chabbath, se décidèrent à reprendre cet usage, et dès le lendemain du premier Chabbath, un grand incendie éclata qui détruisit quasiment toute la ville.
Le Rambam écrit à ce sujet (Hilkhoth Yom Tov 6,21) : « Le Beth Din est tenu de placer des policiers, lors des fêtes, qui circulent et cherchent sur les toits, dans les champs et au bord des fleuves, des rassemblements mixtes d’hommes et femmes réunis pour manger et boire, qui peuvent en venir à commettre des fautes. On mettra en garde l’ensemble du peuple d’éviter de mêler hommes et femmes dans les maisons lors de célébrations, pour éviter des fautes. » Ces propos sont mentionnés dans la Halakha dans le Choul’han ‘Aroukh.
Il est rapporté dans les ouvrages saints que cette mise en garde est indispensable chaque Chabbath et à chaque occasion où l’on ne travaille pas, comme dans les lieux de vacances. C’est pourquoi il faut être très vigilant d’envoyer nos enfants dans des colonies d’été où la séparation entre garçons et filles est totale. Les grands Sages nous ont toujours mis en garde, dans toutes les circonstances de repos ou de célébration, comme pour la Hiloula de rabbi Chim’on bar Yo’haï par exemple, ou les mariages, où le Yétser Hara’ tente de nous faire commettre de graves fautes par le biais de la mixité, comme le mentionne longuement le Michna Beroura.
Nous pouvons interpréter ainsi ce verset : «Observez Mes Chabbatoth » : veillez à vous abstenir de travaux interdits et de faire du Chabbath un délice, mais : « Révérez Mon sanctuaire » : prenez garde à ne pas détruire la barrière de la sainteté qui vous sanctifie, car la mixité n’a pas été permise pour accroître la Mitsva du délice du Chabbath ou pour une autre Mitsva. « Je suis l’Éternel» : Je suis fidèle, Je récompense le délice du Chabbath et les dons à la Tsedaka, réalisés de manière permise.
Chabbath Chalom !