L’Azerbaïdjan bientôt inclus dans les accords d’Abraham ?

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou prépare un déplacement stratégique à Bakou (notre photo), capitale de l’Azerbaïdjan. Cette visite diplomatique s’inscrit dans un contexte régional en pleine recomposition, marqué par le désir d’étendre les accords d’Abraham vers de nouveaux partenaires. Lancée en 2020 sous l’impulsion des États-Unis, cette initiative vise à normaliser les relations entre Israël et plusieurs pays à majorité musulmane. L’Azerbaïdjan, bien que non arabe, apparaît aujourd’hui comme un candidat de premier plan à cette expansion.

Accompagné du ministre des Affaires étrangères Gideon Saar, Netanyahou entend promouvoir une coopération approfondie avec Bakou, notamment sur les plans sécuritaire, énergétique et diplomatique. L’objectif est double : renforcer l’axe Jérusalem-Bakou-Washington et affirmer une présence israélienne plus affirmée dans une région où l’Iran conserve une influence importante.

Pays à majorité chiite mais dirigé par un régime laïc, l’Azerbaïdjan s’est forgé une réputation de partenaire fiable et pragmatique. Ses liens croissants avec Israël, en particulier dans le domaine de la défense, en font un acteur régional courtisé. Dans un discours récent devant la Knesset, Netanyahou a réitéré son souhait de faire de Bakou un maillon essentiel d’une alliance tripartite avec les États-Unis, une déclaration qui a, selon plusieurs observateurs, accéléré les échanges diplomatiques entre les capitales concernées.

La présence de Gideon Saar dans cette initiative souligne l’importance géopolitique de l’opération. Pour le chef de la diplomatie israélienne, un rapprochement officiel entre Bakou et Jérusalem enverrait un message fort à l’Iran, dont les relations avec l’Azerbaïdjan sont marquées par la méfiance. « L’Azerbaïdjan qui se tourne vers Israël, c’est une alerte directe pour Téhéran », a-t-il commenté récemment.
Cette manœuvre diplomatique bénéficie également du soutien actif des États-Unis. Mi-mars, Steve Witkoff, émissaire spécial américain, s’est rendu à Bakou pour coordonner les discussions entre les représentants azerbaïdjanais et israéliens. Selon plusieurs sources, la réunion a porté sur la sécurisation des intérêts communs face aux menaces régionales croissantes. L’intégration de l’Azerbaïdjan aux accords d’Abraham représenterait une avancée symbolique et stratégique majeure, illustrant une volonté de construire un front de stabilité au cœur d’un environnement sous tension.

 

L’enjeu dépasse largement la simple normalisation des relations bilatérales. L’adhésion potentielle de l’Azerbaïdjan permettrait d’élargir le périmètre d’influence des accords d’Abraham au-delà du monde arabe sunnite. Elle ouvrirait aussi la voie à un modèle diplomatique incluant des États musulmans non arabes, capable de résister aux pressions idéologiques et géopolitiques exercées par l’Iran.

À mesure que les tensions montent en Syrie, où les intérêts israéliens et turcs se croisent parfois de manière conflictuelle, cette initiative pourrait également jouer un rôle de médiation indirecte. Un partenariat renforcé entre Israël et Bakou pourrait créer des passerelles utiles avec Ankara, compte tenu des liens historiques entre la Turquie et l’Azerbaïdjan.

 

La visite de Netanyahou à Bakou, attendue dans les prochains jours, pourrait ainsi marquer une étape clé dans l’évolution des équilibres régionaux. Elle illustre une diplomatie israélienne proactive, qui cherche à bâtir des alliances solides sur fond de rivalités géostratégiques complexes.

Jforum.fr

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