Quiconque sait quels sont les bons Juifs qui se soucient de l’avenir des enfants religieux en Erets Israël et ailleurs de par le monde, quand les communautés locales ne sont pas entièrement en mesure de faire face aux dépenses qu’une école privée religieuse représentent, ne sera pas surpris de ce qui se passe actuellement : de même que, dans le temps, le Joint, ou Zeèv Wolfsohn, ont su aider toute initiative pédagogique, tant au Maroc qu’en France, soutenant de manière remarquable de nombreuses écoles – Otsar haTorah en premier lieu, de même actuellement, une grande collecte a été effectuée à l’étranger pour soutenir et renforcer diverses initiatives prises en faveur des nouveaux arrivants en provenance de France.
Ces jeunes ne sont pas préparés aux institutions locales, et ont besoin de cours complémentaires pour les y faire accepter. Et les structures existantes ne sont pas toujours assez puissantes pour pouvoir se permettre d’ajouter des classes ou des cadres en leur faveur.
Du reste, il faut bien savoir que le « ‘Hinoukh ‘atsmaï » – prenons cette chaine pour exemple, mais cela est valable pour nombre d’autres également – doit son appellation, « éducation indépendante », au fait qu’elle n’est pas totalement dépendante des fonds accordés par l’Etat, mais se charge de chercher des fonds pour 40% de son budget. Ainsi donc, cet ajout de population lui impose de nouveaux frais, et il faut bien que cette chaine trouve de quoi faire face à cela.
Il ne sera pas sans intérêt de préciser que le programme des écoles du ‘Hinoukh ‘atsmaï est basé sur d’autres principes que celui des écoles ‘harédith à proprement dit, en particulier, par le fait que dans nombre d’elles on prépare les jeunes au bac, ce qui n’est pas du tout la visée des écoles orthodoxes habituelles, mais correspond à ce que les parents de ces jeunes désirent. Il s’agit souvent de familles excentrées, qui comprennent l’importance d’une éducation religieuse clairement engagée, mais, d’un autre côté, ils tiennent à un enseignement de toutes les matières de ‘hol, et à l’obtention du bac.
Or ce sont les Grands du peuple juif, en particulier aux Etats Unis, qui ont œuvré avec énormément de dévouement pour ces écoles, en particulier le rav Aharon Kottler zatsal, roch Yechivath Lakewood, bien que cette éducation n’ait évidemment pas été celle qu’il désirait pour ses enfants ou pour ceux de ses disciples. Il voyait en cela la sauvegarde de la génération ! Mais pas seulement lui : le rabbi de… Satmar était l’un des premiers à soutenir le ‘Hinoukh ‘atsmaï, comprenant l’importance capitale de proposer à des milliers d’enfants une éducation religieuse, même si évidemment sa ‘hassidouth était à mille lieu d’une telle éducation ! Au contraire, c’est la grandeur de ces dirigeants d’avoir compris et soutenu sans la moindre retenue ces écoles-là.
Cette tradition a été maintenue jusqu’à ce jour : que cela soit pour le ‘Hinoukh ‘atsmaï, ou pour toute autre initiative de soutien et de sauvegarde de la jeunesse, ces communautés américaines et anglaises savent dépasser leurs cadres et leurs habitudes pour venir à l’aide des autres communautés, même si elles ont d’autres conceptions, quand en tout cas c’est de l’éducation juive qu’il s’agit !
Evidemment, des groupes scolaires qui sont entièrement soutenus par l’Etat n’ont pas besoin de chercher des fonds ailleurs.
Les derniers chiffres connus, de manière officielle, parlent de 20% de jeunes français qui rejoignent les écoles ‘harédith, et de 60% qui suivent le Mamlakhti dati. C’est mieux que rien, dira-t-on. Mais les cadres qui connaissent la communauté française et savent estimer sa vraie place déplorent sincèrement cette situation : ils voient bien que ces écoles du Mamlakhti-dati ne correspondent pas à ce que ces enfants ont reçu en France en Tora et en crainte du Ciel, et voient avec un grand regret nombre d’entre eux rejette rapidement le bagage qu’ils ont reçu en France. C’est pourquoi ces efforts ont été déployés, et il faut espérer que le public en comprenne l’importance, et refuse de tomber dans la campagne de sinath ‘hinam menée à l’encontre de ce qui est fait pour encourager les enfants des ‘Olim à s’engager dans la voie de la Tora.