La politique pro arabe de la France, on continue

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Une analyse historique des relations France-Israël : entre alliances et divergences

Les relations entre la France et Israël ont évolué de manière significative depuis la création de l’État d’Israël en 1948. Initialement, la France a été l’un des premiers alliés de l’État hébreu, notamment dans les années 1950 et 1960, marquées par une coopération militaire étroite. La France a joué un rôle déterminant dans l’équipement de Tsahal, aidant Israël à développer son industrie militaire et son arsenal, notamment avec la fourniture d’avions de chasse et de technologies de pointe.

Cependant, ce partenariat a pris un tournant radical à la suite de la guerre des Six Jours en 1967. Le président français de l’époque, Charles de Gaulle, a condamné l’offensive israélienne, accusant Israël d’être l’agresseur. Cela a marqué le début d’une politique étrangère française plus favorable aux pays arabes, avec pour ambition de renforcer l’influence de la France au Moyen-Orient. Cette réorientation a donné naissance à une dynamique diplomatique pro-arabe, qui s’est accentuée au fil des décennies.

Depuis lors, la France a maintenu une approche qui privilégie le dialogue avec les pays et mouvements arabes, y compris des acteurs controversés comme le Hezbollah, classé comme organisation terroriste par plusieurs pays, y compris les États-Unis et Israël. En ne prenant pas une position ferme contre l’armement du Hezbollah, la France a permis à cette milice de se renforcer, notamment dans le sud du Liban, à proximité de la frontière israélienne.

Israël, pour sa part, considère le Hezbollah comme une menace directe à sa sécurité nationale, en raison de ses capacités militaires grandissantes, largement soutenues par l’Iran. La position française, qui prône avant tout le dialogue et la diplomatie, s’oppose donc frontalement à la nécessité qu’a Israël de se défendre contre cette menace existentielle.

L’exemple de Rafah est un cas emblématique des divergences entre Paris et Jérusalem. Lors des opérations israéliennes dans cette région stratégique, située à la frontière entre Gaza et l’Égypte, la France a fait pression sur Israël pour qu’il cesse ses actions militaires, prétextant un risque d’escalade. Or, après coup, la découverte de nombreux tunnels utilisés pour le trafic d’armes, reliant Gaza à l’Égypte, a montré combien ces opérations étaient cruciales pour la sécurité d’Israël.

Ces tunnels servaient à acheminer des armes au Hamas et à d’autres factions terroristes, facilitant ainsi leurs attaques contre Israël. L’intervention militaire de Tsahal a permis de démanteler cette infrastructure souterraine, réduisant la capacité de ces groupes à nuire. L’exemple de Rafah illustre donc l’écart entre la vision française d’une diplomatie passive et la réalité sur le terrain, où l’action militaire s’avère souvent indispensable.

Depuis le début de la guerre à Gaza et la lutte contre le Hamas, la France a inlassablement dénoncé les pertes civiles, la famine et ce qu’elle qualifie de cruauté de l’armée israélienne. Pourtant, Tsahal fait des efforts significatifs pour minimiser les pertes civiles et assurer l’approvisionnement de la population de Gaza en vivres et en aide humanitaire, malgré un contexte de conflit intense. Cette position critique de la France, systématiquement axée sur les souffrances civiles, occulte souvent la réalité du terrain et la complexité des opérations militaires menées par Israël contre une organisation terroriste comme le Hamas.

Paris s’est trouvé dans une position délicate lors de l’opération qui a visé des commandants du Hezbollah, où seuls les membres de cette organisation ont été ciblés, avec un minimum de pertes civiles. Dans ce cas, l’absence de critiques de la part de la France a été notable, remplacée par un silence diplomatique et un message de soutien d’Emmanuel Macron aux Libanais, sans mentionner le Hezbollah. Cette réaction met en lumière le véritable visage de la diplomatie française, qui semble accorder un soutien tacite, voire inconditionnel, aux ennemis d’Israël.

Bien que la France ait une influence considérable au sein de l’Union Européenne, son poids en matière de politique étrangère est limité lorsqu’il s’agit de dicter des actions à des pays comme Israël. Si Paris continue de plaider en faveur de sanctions ou d’embargos contre Israël, notamment à travers des résolutions onusiennes, la France se heurte à une diversité de voix au sein de l’UE, où des pays comme l’Allemagne ou la République tchèque ont des positions plus équilibrées sur le conflit israélo-palestinien.

Cette pluralité d’opinions au sein de l’Europe réduit la capacité de la France à véritablement influencer la politique israélienne. Toutefois, le soutien diplomatique de la France à des résolutions pro-palestiniennes continue de susciter la déception chez de nombreux citoyens français, qui considèrent ces démarches comme un alignement sur des pays et organisations ayant pour objectif la destruction d’Israël.

La politique étrangère française, centrée sur une approche pro-arabe et diplomatique, semble aujourd’hui inadaptée à la réalité des menaces régionales auxquelles Israël fait face, en particulier celles posées par le Hezbollah. Alors qu’Israël se voit contraint de répondre militairement pour protéger sa population, la France maintient une pression qui apparaît déconnectée des enjeux de sécurité. Si l’influence française dans les décisions israéliennes est aujourd’hui limitée, cette divergence continue de nourrir des frustrations, tant au sein d’Israël que chez certains citoyens français. Dans un contexte où la situation au Moyen-Orient évolue rapidement, un réexamen des priorités diplomatiques semble indispensable.

Jforum.fr

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