par LPH INFO
Le musée ANU, à Tel Aviv, va exposer le plus vieux livre du Tana’h au monde. Cette bible a été achetée aux enchères, au mois de mai dernier, par Alfred Moses pour 38.1 millions de dollars et il a décidé d’en faire don au musée. Moses était ambassadeur des Etats-Unis en Roumanie et il est le principal donateur du musée ANU.
Le livre faisait partie d’une collection privée et son existence n’était connue que par très peu de monde jusqu’au début de cette année. Jacques Safra, l’homme d’affaires qui le détenait, a alors décidé de le mettre en vente.
La Bible, écrite sur une peau de mouton, vient de la région syrienne et date de la fin du 9e siècle de notre ère. Après avoir survécu à l’occupation mongole, sa trace a été perdue pendant 600 ans, avant d’être retrouvée à Londres. Puis elle est passée par Genève dans la bibliothèque privée de David Saliman Sasson, un des plus grands collectionneurs d’écrits juifs. Le livre porte d’ailleurs son nom depuis – Codex Sasson. En 1942, Sasson est décédé et ses descendants ont voulu savoir sa valeur et l’ont placée sur le marché dans les années 70.
Le livre a été soigneusement emballé pour son trajet jusqu’en Israël. Il doit atterrir à l’aéroport Ben Gourion avant d’être transféré au musée ANU.
Irina Nevzlin, la présidente du conseil d’administration du musée ANU, considère ce livre comme ”notre Joconde. Il était important pour nous de l’avoir pour l’exposer au musée et pour qu’il soit en Israël. Cela aurait été une catastrophe s’il était resté en dehors de la maison. Ce livre prouve non seulement que nous avons été préservés en tant que peuple mais aussi que nous nous sommes développés et que nous avons créé un Etat prospère. Il montre à quel point notre histoire n’est pas terminée et ne fait que commencer”.
Le livre sera exposé dès les prochaines semaines au musée ANU. La conservatrice du musée, Orit Shaham Gover, a déclaré: ”Il est en très bon état, quand on prend en compte le périple qu’il a traversé. C’est une boucle qui se ferme, puisque le livre est sorti du coeur de la culture juive, a passé des pérégrinations avant de revenir à l’endroit qui en fera un bien précieux du peuple juif. Il ne sera plus un simple article de collection dans un endroit fermé mais accessible au public”.