Le président libanais à Beyrouth affirme que la plate-forme viole la souveraineté de son pays et a mis en garde contre des tensions « dont personne ne peut savoir où cela mènera » • Israël affirme que cette plateforme n’est pas dans une zone contestée.
La plate-forme « Karich » (requin en hébreu) arrive en Israël – et suscite la colère des Libanais. La raison en est le conflit sur la frontière maritime économique entre Israël et le Liban, une zone avec un potentiel de trouver des réserves de gaz qui pourraient améliorer considérablement la situation économique précaire du Liban. Afin de protéger la plate-forme, la semaine dernière, la commission économique a approuvé une zone interdite à une distance d’environ 500 mètres du bord extérieur de la plate-forme et dans un rayon de 1 500 mètres autour de l’emplacement de la plate-forme.
En Israël, l’intention est de produire du gaz à partir de Karich – qui, pour Israël, n’est pas dans la zone contestée – dès cette année, au grand dam des Libanais. Le président libanais Michel Aoun a annoncé aujourd’hui (dimanche) que l’arrivée de Karich est « un acte très dangereux dans une zone controversée ». Dans le même temps, Tsahal a commencé aujourd’hui à sécuriser le navire de la société Energian basée à Londres, qui a travaillé à la construction de la plate-forme.
La société énergétique anglo-grecque Energian a commencé à installer la plate-forme ce matin et devrait finir de l’installer dans les prochains jours. La production de gaz sur la plate-forme devrait ouvrir dans environ trois mois, et la Marine sécurise l’installation depuis qu’elle a quitté le canal de Suez. Au Liban, on prétend que des cuirassés navals sont déjà stationnés dans la région et sécurisent la plate-forme, bien qu’elle ne soit pas encore active.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a exprimé le mois dernier son opposition aux négociations menées par les États-Unis entre le Liban et Israël sur les frontières maritimes, et en particulier son opposition au médiateur juif actuel, Amos Hochstein. S’adressant au gouvernement libanais, Nasrallah a déclaré : « Négociez, mais pas à Rosh Hanikra et pas avec Amos Hochstein ou tout autre ‘Stein’ qui viendra. La médiation des Américains qui soutiennent Israël ne mènera nulle part. »
Sur fond de différend sur les frontières maritimes entre les deux pays, Nasrallah a menacé que si Israël empêchait le Liban d’extraire le gaz des sites litigieux, son organisation empêcherait Israël d’y extraire le gaz. « Aucune entreprise étrangère n’atteindra le gisement de gaz de Karich lorsque la résistance libanaise œuvrera contre lui. Nous avons le pouvoir et la capacité de le faire. »
La plate-forme est arrivée aujourd’hui de Singapour, après un voyage qui a duré cinq semaines. Elle rejoint les plates-formes « Tamar » et « Léviathan », qui sont déjà opérationnelles et fournissent du gaz naturel.
