La matérialité de mon prochain, c’est ma spiritualité

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Autour de la table de Chabbath, n° 445 ‘Houkath

Ces divré Tora seront étudiés pour la délivrance de tous nos otages et le retour à la maison de nos soldats.

Le rav Dessler dit : la matérialité de mon prochain, c’est ma spiritualité.

« Voici les décrets de la Tora, etc… » qui marque le début des lois de la purification de l’homme impur. On sait tous en effet que le degré le plus élevé d’impureté qui existe dans la Tora est celui du mort. Il rend impur celui qui le touche mais aussi celui qui se trouve dans la même pièce et aussi tout l’immeuble, ce qui s’appelle ‘Toumath Ohel’ ! Plus encore dans le cas où il n’y a pas de toit au-dessus du mort, la ‘Touma’/impureté montera jusqu’au ciel ! L’incidence de cette impureté c’est que l’homme ne pourra pas se rendre au Temple de Jérusalem et s’il est Cohen, il ne pourra pas manger des sacrifices ou la ’Terouma’.

Aujourd’hui il n’existe pratiquement plus d’incidences si ce n’est pour le Cohen. En effet il lui est interdit de toucher, d’être dans la même pièce ou dans l’immeuble où se trouve un mort. Cependant notre paracha traite dans son début des lois de purification de cette impureté.

La première c’est de prendre une vache ENTIEREMENT rousse : il ne fallait pas qu’elle ait deux poils noirs sinon elle devenait impropre à la purification.

Autre loi concernant cette vache, c’est qu’il était interdit qu’elle ait porté un fardeau tout au long de sa vie. Si ces conditions étaient réunies on faisait sa Che’hita et on la brûlait entièrement en dehors de Jérusalem. Puis on mélangeait ses cendres avec de l’eau de source jaillissante. Du résultat obtenu on en aspergeait l’homme impur le 3ème et le 7ème jour de son impureté puis le 8ème jour il se trempait au Mikvé et devenait PUR. Cette Mitsva de la vache rousse fait partie des décrets de la Tora dont l’homme n’a pas de compréhension. En effet il faut savoir que les Cohanim qui participaient à la Mitsva devenaient impurs (ils devaient se rendre au Mikvé le soir) tandis que celui qui était aspergé devenait pur. Le Or ha’Haïm pose une belle question sur cette Mitsva. Pourquoi la Tora écrit-elle ‘voici les décrets de la Tora etc.’, il aurait mieux fallut dire ‘voici les décrets de l’IMPUR’, ou les décrets de la vache rousse’ etc… Pourquoi faire dépendre les lois de pureté et d’impureté par les LOIS DE LA TORA ? Il répond de manière extraordinaire que chez les non-juifs il n’existe pas de pureté et d’impureté. Lorsqu’ils touchent un cadavre ils ne deviennent pas impurs (Rambam Touma 1.5), tandis que chez nous on sera rendu impur par le toucher ou par la présence d’un cadavre dans une même maison. Et il explique que c’est justement grâce au don de la Tora au mont Sinaï que le peuple Juif s’est SANCTIFIE. Et par cette pureté, les forces négatives qui ont été créées dans ce monde veulent s’agripper à la Kedoucha. Tout le temps où l’homme est encore en vie, cette impureté n’a pas les capacités d’agir contre lui mais lorsque vient le jour de quitter ce monde alors toute l’impureté s’agglutine à son corps. Le Or ha’Haïm donne une image formidable à son enseignement. C’est comme deux ustensiles l’un rempli de miel, le second de sable. Lorsque vient le moment de les vider et de placer ces ustensiles en dehors de la maison, on verra très vite s’agglomérer dans la boite qui a contenu du miel des milliers d’insectes tandis que celle qui a contenu le sable attirera bien moins d’insectes. De la même manière, lorsqu’un Juif est appelé à monter au Ciel après 120 ans, toute la Kedoucha qu’il a emmagasinée en lui va automatiquement attirer beaucoup d’impuretés. C’est la raison pour laquelle l’impureté de la mort est la plus forte d’entre toutes. Une des preuves qu’il rapporte c’est qu’à la Sortie d’Egypte la veille du départ on a sacrifié l’agneau pascal. La Tora a exigé comme condition pour la Mitsva, la circoncision et de ne pas avoir un Ben Nekh’ar dans la maison. Mais en ce qui concerne l’impureté du mort, rien n’est mentionné. Et pour cause. C’est que tant que la Tora n’a pas été donnée il n’y a pas d’impureté car il n’y a pas encore de sainteté. Formidable comme explication! Et si on en vient à nous rétorquer que d’après cette explication les Cohanim devraient être plus laxistes et donc ils pourraient s’approcher d’un juif (mort) הי qui n’aurait pas vécu selon la Tora et les Mitsvoth (car d’après le Or ha’Haïm l’impureté dépend de la sainteté qu’a emmagasinée le Juif durant sa vie). On peut répondre que le ‘Hochmath Adam, à la fin des Halachoth sur les Cohanim, rapporte qu’ils n’ont pas le droit d’entrer même dans un cimetière non-juif. La raison est que si on ne craint pas ‘l’impureté de Ohel d’un non-Juif (seulement ‘toucher’ le cadavre est interdit) il demeure qu’il y a toujours un doute que se trouve enterré là un Juif parmi les non-Juifs. Et vis-à-vis de lui, le Cohen serait impur. C’est bien la preuve que cette impureté sera collée à lui jusqu’à ses derniers jours. C’est que la Nechama du Juif provient du Trône Divin. C’est le DECRET de la TORA.

Encore sur les décrets de la Tora 

On connait, tous, la Guemara de Kidouchin 31 qui rapporte l’histoire édifiante de Dama Ben Netina. Il s’agit d’un non-Juif habitant en Erets qui a préféré ne pas réveiller son père alors que des Sages sont venus chez lui pour lui acheter une pierre précieuse pour l’habit du Cohen Gadol. En effet la clef du coffre se trouvait sous l’oreiller du père qui dormait. L’année suivante Hachem lui a donné son salaire : est née dans son troupeau une vache rousse. Et là encore les Sages sont venus l’acheter pour plusieurs milliers de pièces d’or. L’Admor de Kotsk explique l’enchainement des évènements. C’est que lorsque Dama a fait un tel sacrifice pour ne pas incommoder son père, cela a éveillé dans les Cieux une accusation contre le Clall Israël. Comment un idolâtre peut faire l’exemple d’une telle abnégation pour accomplir cette Mitsva ? Face à cela, Hachem, dans Sa grande Miséricorde, a fait naître dans le troupeau de cet homme une vache rousse dont les ‘Hakhamim du Clall Israël ont proposé une somme exorbitante. A ce moment l’accusation dans le Ciel s’est tue. Car voilà que les Bené Israël sont prêts eux aussi à faire Messirouth Néfech/acte de sacrifice pour une Mitsva qui n’a pas de sens intelligible. Tandis que chez les gentils, au mieux ils entreprendront une Mitsva qui est de l’ordre de la logique. En effet c’est humain que le fils honore son père lorsque le père s’est comporté vis-à-vis de lui avec intégrité. Mais jamais de la vie on verra un non-Juif se sacrifier pour une Mitsva qui n’a pas de sens tangible.

Fin de l’explication de l’Admour.

Et puisqu’on en est là, on pourra noter que cette Mitsva est très ancienne chez les gentils. Car on voit qu’Essav, l’ancêtre de tout l’Occident excellait dans l’honneur qu’il donnait à son père Yits’hak. Seulement un point intéressant est mis en lumière par le ‘Hatam Sofer, c’est que la parole d’Essav à Yits’hak était distante. C’est qu’Essav vouvoyait son père comme le verset lui-même dit : « Qu’il se lève mon père» (Beréchit 27.31), tandis que pour Ya’akov il s’agit d’un tutoiement! Explique le ‘Hatam Sofer c’est que chez les gentils comme chacun cherche uniquement son plaisir MATERIEL, finalement son prochain est un obstacle à la réalisation de ses aspirations. Chez nous au contraire, la réussite de l’autre fait partie de notre ‘Avodath Hachem. Comme le dit le rav Dessler, la MATERIALITE de mon prochain, c’est ma SPIRITUALITE.

Le SIPPOUR

Cette fois notre Sipour est un rattrapage sur la paracha de Kora’h.

On se souvient qu’il a tourné en dérision les Mitsvoth et en particulier celle de la Mezouza. On verra au travers de notre histoire que la Kedoucha de la Mitsva fait des prodiges même de nos jours. Ce Sipour remonte à environ quatre-vingt ans et a l’avantage de se dérouler entre Bené Brak et… Paris. C’est en fait une dame de la communauté parisienne qui souffre de maux persistants et surtout, surtout qui n’a pas la joie d’avoir des enfants.

Son appartement est grand, le mobilier est bourgeois mais reste vide de la joie d’avoir des petits bambins. Elle fait tout ce qui est dans ses possibilités pour sortir de l’impasse. Elle va même voir les grands pontes des hôpitaux de Paris, mais en vain. A la suite d’une des nombreuses consultations le spécialiste tranche d’une manière certaine qu’elle ne sera JAMAIS mère. Il est même question d’une intervention chirurgicale compliquée qui pourrait à la rigueur donner un espoir quelconque. Sa souffrance est très grande. C’est alors qu’elle appelle un proche qui habite Bené Brak. En effet elle connait (ou on lui a dit) : la Guemara  enseigne que lorsque qu’il y a un malade ה »י dans la maison il faut aller voir le ‘Hakham pour qu’il prie pour lui. Elle demande à ce proche de se rendre auprès du grand rav de Bené Braq le ‘Hazon Ich (il est mort en 1953). Dans ces années-là, la communication était difficile, mais qu’est-ce qu’on ne fait pas pour sortir du tunnel ? Il exprime au rav toute la détresse dans laquelle se trouve cette femme. Le ‘Hazon Ich écoute attentivement toutes les données sur cette pauvre femme. Il reste silencieux quelques minutes, il réfléchit et se concentre fortement puis d’un seul coup dit de toute sa grandeur en Tora : « Il n’y a pas besoin de faire d’opération, le couple méritera d’avoir des enfants, et toi, rends-toi chez un Sofer/scribe expert à Jérusalem et tu lui commanderas 10 Mezouzoth afin qu’ils les placent dans leur appartement ». Le soir même le proche transmet la très bonne nouvelle à Paris. La nouvelle qu’elle va avoir des enfants et la réponse du rav qu’il n’y a pas besoin d’opération est une véritable délivrance pour cette famille. L’émissaire parle aussi des Mezouzoth et la dame, dit qu’elle en a besoin de dix, exactement ce qu’a dit le ‘Hazon Ich. La joie embrase toute la maison et la femme annule aussitôt l’opération et attend avec anxiété la venue des Mezouzoth d’Erets. Les Mezouzoth furent envoyées à Paris et rapidement posées par le chef de famille. Dans l’année qui suivra la maitresse de maison aura la joie de faire le Brith de son premier garçon. Et durant sa grossesse toutes ses douleurs disparaitront. Après cette première naissance ont suivi d’autres naissances et à chaque fois elle faisait partager à son entourage le miracle de sa délivrance.

Fin de l’histoire extrait de ‘Peèr Hador’.

Et pour nous c’est de connaitre l’impact de bonnes Mezouzoth dans la maison aussi de savoir qu’il existe encore de nos jours des grands de la Tora qui ont l’esprit saint. Et comme l’écrit le ‘Hazon Ich lui-même cela dépend du degré de sainteté de la personne et aussi du niveau de confiance que le Tsadik a vis à vis de Hachem. Pour tous nos lecteurs qui veulent espérer atteindre ces niveaux, la porte du Beth Hamidrach est grande ouverte !

Chabbath Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut.

David Gold

sofer écriture sépharade et askhénase

Tél : 00972 55 677 87 47 email:dbgo36@gmail.com

 

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