La « Loi Feldstein » : une législation sur le transfert d’informations classifiées

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La « Loi Feldstein », visant à accorder l’immunité aux personnes transmettant des documents classifiés directement au Premier ministre, a été approuvée ce dimanche par la Commission ministérielle de législation. Ce texte, porté par ‘Hanoch Milbitsky et Amit Halévi, membres du Likoud, sera présenté mercredi en lecture préliminaire à la Knesset. Cependant, il suscite déjà une vive controverse, notamment de la part de la conseillère juridique du gouvernement, Gali Beharev-Miara, qui a exprimé de sérieuses réserves sur son caractère potentiellement « personnel et politiquement motivé ».

Lors du débat, Sharon Afek, représentant le ministère de la Justice, a souligné les dangers d’une telle loi, évoquant le risque de politisation du transfert d’informations sensibles. « Chaque soldat pourrait se sentir autorisé à transmettre des données selon son propre jugement, ce qui est inacceptable », a-t-il averti. Le parquet militaire a également rappelé que des procédures rigoureuses existent déjà pour garantir une divulgation complète des renseignements au Premier ministre et au ministre de la Défense.

Le ministre de l’Administration, Zeev Elkin, a reconnu l’existence d’un cloisonnement des informations au sein des sphères politiques et militaires. Il a proposé d’élargir la liste des personnes autorisées à recevoir ces données sensibles, incluant notamment le président de la commission des affaires étrangères et de la défense. Selon lui, cette mesure pourrait remédier à certaines lacunes actuelles.

En revanche, d’autres ministres, tels que Idit Silman, ont adopté un ton plus alarmiste. Silman a qualifié l’affaire Feldstein de « coup d’État », dénonçant une gestion opaque des renseignements. Pour le ministre des Communications, Shlomo Karai, la loi aurait permis de prévenir des situations critiques, si des informations cruciales avaient pu être transmises librement au Premier ministre.

En marge de cette discussion, le ministre de la Justice, Yariv Levin, a retiré une proposition visant à conditionner l’ouverture d’enquêtes contre des maires à l’approbation du médiateur. Levin a justifié ce retrait en affirmant qu’une telle mesure renforcerait excessivement le pouvoir du procureur général.

L’affaire Feldstein, qui est à l’origine de ce projet de loi, reflète un débat plus large sur l’équilibre entre la sécurité nationale et le contrôle politique des renseignements. Des sources sécuritaires ont confirmé que les documents concernés étaient accessibles au Premier ministre Netanyahou, réfutant toute tentative de rétention d’informations à son encontre.

 

La question reste ouverte : cette législation permettra-t-elle une meilleure transmission des données stratégiques ou ouvrira-t-elle la porte à des dérives politiques ? Il est certain que les débats à venir à la Knesset seront cruciaux pour déterminer l’avenir de cette loi controversée.

Jforum.fr

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