La candidature de Netanyahu à l’immunité parlementaire suspend son procès pour des mois
La décision du Premier ministre Binyamin Netanyahou, mercredi 1er janvier, de demander l’immunité parlementaire pouir suspendre les poursuites à son encontre est un stratagème à haut risque visant à obtenir un soulagement temporaire du procès au cours de la durée de la campagne du Likoud pour les élections du 3 mars. On ne saura pas si ce stratagème fonctionne ou non tant que les résultats des élections ne seront pas connus. Dans son discours télévisé à la nation, Netanyahou a souligné qu’il n’avait pas l’intention d’éviter le procès sur les trois affaires de corruption contre lui, mais seulement de continuer à servir la nation comme c’est son «devoir et privilège», tel que permis par la loi.
Mais Netanyahou ne peut pas être sûr que le public votant validera cet argument. Même certains fidèles du Likoud craignent que sa demande d’immunité ne se retourne contre lui et le parti. Pour l’instant, la procédure judiciaire dans son dossier reste en suspens pendant plusieurs mois. Le Premier ministre a déclaré qu’il était tout à fait convaincu que, lorsque son affaire serait portée devant les tribunaux, il ferait éclater au grand jour toutes les fausses accusations portées contre lui. Il a réitéré son accusation selon laquelle les affaires retenues contre lui étaient des mesures visant à le démettre de ses fonctions «contre la volonté du peuple». La loi sur l’immunité est conçue «pour protéger les élus contre les poursuites pour fausses infractions et pour pouvoir servir la population selon la volonté du peuple – et non celle des fonctionnaires de la justice. “Soulignant ce point, Netanyahou a cité des exemples passés de procureurs et d’enquêteurs montant de dossiers de toute pièce contre des députés et ministres dans le seul but de les expulser de la compétition à des postes.
Le chef de l’opposition Kahol Lavan, Benny Gantz, a ensuite dénoncé la décision du Premier ministre à huis clos et déclaré que son parti ferait tout son possible pour que le comité de la Chambre rejette sa demande d’immunité. «Netanyahou sait qu’il est coupable ; s’il n’avait rien fait de mal, il n’aurait pas peur d’un procès », a-t-il dit. “Il nous propose un gouvernement extrémiste d’immunité au lieu d’un gouvernement national d’unité”, a commenté Gantz. Le leader de Yisrael Beitenu, Avigdor Lieberman, s’est également engagé à voter contre la demande du Premier ministre. Il appartient maintenant au président de la Knesset Yuri Edelstein de prendre une décision sur la prochaine étape à suivre. Edelstein demandera l’avis du conseiller juridique de la Knesset Eyal Yinon avant de prendre cette décision.