On nous prie de publier :
La communauté juive de Porto dépose une plainte auprès du Procureur de l’Union européenne et dénonce un « complot antisémite » – La plainte a été reliée sous forme de livre
La communauté juive de Porto a déposé la semaine dernière une plainte auprès du Procureur de l’Union européenne et y soulève de graves allégations de « complot antisémite » ourdi à l’encontre de riches Juifs du Portugal et de la communauté juive de Porto, la plus florissante du Portugal et d’Europe à ce jour. D’après le contenu de cette plainte, ledit complot a porté atteinte aux intérêts économiques de l’Union européenne. La plainte a été déposée avec la coopération et l’assistance d’avocats du Portugal, des États-Unis, d’Israël et de l’EJA, l’organisme qui représente les communautés juives au Portugal et en Ukraine.
L’ensemble de la plainte a été relié pour former un livre, sous le titre La plus grande conspiration antisémite du XXIe siècle et peut être téléchargé ici. Une copie du livre au format papier est actuellement envoyée aux bibliothèques du monde entier et aux différents programmes d’étude de l’antisémitisme.
D’après un message transmis par la communauté juive de Porto, « des intervenants qui ne sont nous sont pas connus, membres des élites portugaises, se sont unis pour faire pression par tous les canaux possibles – administratifs, légaux, judiciaires et médias – à travers un violent complot antisémite. Le but de ce complot est d’enrayer le flot puissant de citoyens israéliens demandant la nationalité portugaise, de faire abolir la ‘loi du retour espagnole’ sur fond de terreur de sorte que personne ne puisse s’élever pour protéger la loi, tout en permettant à ses responsables d’échapper à toute accusation de corruption et de fraude et en préparant le terrain à une poursuite pénale visant à éliminer l’entreprise de l’homme d’affaires juif Patrick Drahi, d’autres hommes d’affaires juifs originaires du Portugal et à s’attaquer à la communauté juive de Porto, la plus active et la plus florissante d’Europe sur le plan culturel ».
« Le Procureur de l’Union européenne n’est pas légalement habilité à enquêter sur des cas d’antisémitisme, mais dans un tel contexte, les éléments avancés montrent qu’il s’agit de corruption économique et c’est de ce fait un dommage causé aux citoyens de l’Union », a déclaré le Président de la communauté juive de Porto, Gabriel Senderowicz. « Notre objectif est de documenter les détails du complot. Même dans le cas où le Procureur de l’Union déciderait de ne rien entreprendre à ce propos, nous veillerons à ce que les détails de cette affaire soient publiés et parviennent partout où l’éducation contre l’antisémitisme s’avère nécessaire. L’antisémitisme moderne ne poursuit pas les Juifs en tant qu’individus comme ce fut le cas dans le passé, mais il tente de faire s’effondrer des institutions juives prospères et puissantes – parmi lesquelles des communautés juives florissantes, des Juifs riches, ainsi que de contrer des lois adoptées dans le but de réparer des injustices historiques causées aux Juifs et bien entendu l’État d’Israël. Dans l’ex-Union soviétique, on pouvait visiter la belle synagogue de Moscou, ouverte et pourtant morte, sans qu’aucune vie juive ne s’y manifeste. »
Dans un document cinglant s’étalant sur 113 pages, présenté la semaine dernière au Procureur de la République, qui siège à Luxembourg, les représentants de la Communauté juive de Porto affirment que « des conspirateurs inconnus ont fait appel à une organisation criminelle spécialisée dans les descentes nocturnes afin de pénétrer dans des maisons privées et des cabinets d’avocats de personnes prétendument associées à l’homme d’affaires juif Patrick Drahi, ont proféré des accusations mensongères de trafic de drogue et de fraude, et ont utilisé des sources ‘anonymes’ déjà condamnées par un tribunal pour diffamation contre les membres de la communauté juive de Porto ».
Les rédacteurs de la plainte affirment également que ce complot est une affaire palestinienne et que « l’ensemble de ce complot est dirigé par des individus possédant des intérêts internationaux qui ont fait appel à des personnes telles que l’ancien ministre des Affaires étrangères, Augusto Santos Silva, à l’origine de la remise en question de la ‘loi du retour espagnole’, l’ancienne vice-présidente du groupe parlementaire socialiste ; Constança Urbano de Sousa, qui a comparé la croissance démographique des Séfarades au Portugal à la pandémie de COVID-19 et s’est plainte d’être responsable du retour d’un million de descendants des Juifs expulsés d’Espagne et du Portugal durant les 250 prochaines années ; la ministre de la Justice, Francisca Van Dunem, qui a fait passer un amendement mettant fin, concrètement, à la ‘loi du retour espagnole à partir du 1er septembre et a même ordonné à la police d’enquêter sur base de dénonciations anonymes qu’elle a elle-même recueillies de personnes douteuses ».
« La souveraineté de l’État du Portugal en matière de modification et d’abolition de lois à sa convenance n’est pas ici remise en question », explique Senderowicz. « Mais l’ensemble du processus aurait pu être effectué sans porter atteinte à la réputation des Juifs séfarades, descendants des expulsés d’Espagne et du Portugal, et sans ternir le nom des communautés juives du Portugal. C’est pourtant ce qui s’est passé durant ces deux dernières années ».
La plainte fait également référence au rôle destructeur tenu dans cette affaire par des personnalités puissantes, ainsi que par des journalistes de médias tels que Público, l’Expreso et des chaînes de télévision SIC et RTP. « Durant huit mois, ces médias se sont intéressés uniquement aux aspects négatifs de la ‘loi du retour espagnole’ et n’ont pas une seule fois mentionné la contribution de cette loi à la prospérité des communautés juives du Portugal, des synagogues et des musées qui se sont remplis, et ont limité la portée de la loi aux frais facturés auprès des demandeurs de la nationalité portugaise (250 EUR). Ils ont attaqué de manière systématique la réputation des membres de la communauté juive et des demandeurs de nationalité en vertu de la « loi du retour espagnole ». Les seules informations qui les ont intéressés étaient les soupçons de corruption, le Mossad, les oligarques, le cannabis, les profits, les grandes entreprises, etc., est-il indiqué dans la plainte.
« Semaine après semaine, des familles entières ont été attaquées dans la presse et leur réputation ternie à la télévision, le tout étant fondé sur des dénonciations de sources anonymes. Personne n’a échappé à cette purge de type inquisitoire : dirigeants religieux et laïques, rabbins, présidents de communautés, vice-présidents, anciens présidents, trésoriers, simples membres de communautés, secrétaires et même le conservateur du musée et gardien du bâtiment. Des adultes pleurent, les enfants ont peur d’aller à l’école par crainte qu’on s’en prenne à eux à cause de leur judéité, et le Grand rabbin a même été agressé dans un supermarché local », est-il écrit dans la plainte.
« En résumé », déclare Senderowicz, « cette affaire de l’‘Opération porte ouverte’ présentée au monde entier comme la vente de passeports par le Rabbinat moyennant paiement, n’est en fin de compte qu’une ‘affaire palestinienne’ visant des Israéliens juifs, de riches juifs et des institutions juives puissantes et influentes. Tout porte à croire qu’il y a eu échanges de faveurs entre des membres des élites portugaises, utilisation du système judiciaire dans un but politique, théories de conspiration, cambriolage nocturne de cabinets d’avocats et de maisons particulières, accusations mensongères de trafic de drogue et de conspiration avec la Russie, usage de dénonciations anonymes faites par des personnalités officielles de l’État, des diffamateurs professionnels et des personnes déjà condamnées pour diffamation. Tout ceci s’est produit en parallèle d’une campagne médiatique destructrice mise en œuvre par une demi-douzaine de journalistes et influenceurs dans le but de détruire la ‘loi du retour espagnole’ et de porter atteinte à la réputation des dirigeants de communautés et des personnes dont les origines séfarades ont été validées conformément à la loi ».
« L’État du Portugal n’est pas antisémite », conclut Senderowicz, « parmi les victimes du complot, on trouve le Président de la République portugaise, le Premier ministre, des membres du Parlement, des juges, des policiers et un grand nombre de journalistes et personnalités médiatiques ».