Mercredi, un débat animé a secoué la Knesset à propos de la création d’une commission d’enquête indépendante pour examiner le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre. La proposition, portée par l’opposition, a finalement été rejetée par 53 voix contre 45, malgré une forte pression publique en faveur de cette initiative.
L’opposition avait suggéré la mise en place d’une commission d’enquête d’État, considérée comme l’organe le plus indépendant et puissant du système judiciaire israélien. Ces commissions, dont les membres sont désignés par le président de la Cour suprême, ont le pouvoir de convoquer des témoins et de formuler des recommandations individuelles. En revanche, la coalition gouvernementale a avancé une proposition pour créer une commission parlementaire où les membres seraient nommés conjointement par les deux camps politiques.
Cependant, l’opposition a vivement rejeté cette alternative, affirmant qu’elle manquerait d’indépendance et risquerait de compromettre la crédibilité des conclusions. La coalition, de son côté, a justifié son opposition en évoquant une méfiance envers la Haute Cour et en insistant sur le rôle de la Knesset pour superviser une éventuelle enquête.
Le soutien massif de la population
Selon des sondages récents, environ 70 % des Israéliens se prononcent en faveur de la création d’une commission d’enquête d’État. Ce soutien massif s’est traduit par la formation d’un collectif représentant plus de 1 000 familles touchées par les événements, nommé le « Conseil du 7 octobre », qui milite activement pour une enquête indépendante.
Les tensions au sein de la Knesset
La session plénière a été le théâtre d’échanges houleux entre les députés des deux camps. Les membres de l’opposition ont fustigé la décision gouvernementale, criant « honte » à plusieurs reprises. La ministre de la Science et de la Technologie, Gila Gamliel, a rappelé que la position officielle du gouvernement était de retarder toute enquête approfondie jusqu’à la fin du conflit en cours. Elle a également réaffirmé l’intention de la coalition de privilégier une enquête sous l’égide de la Knesset.
Cette décision reflète les divisions politiques croissantes en Israël, alors que la population exige des réponses sur les failles de sécurité qui ont conduit à l’une des journées les plus sombres de l’histoire récente du pays. Si le gouvernement insiste sur le besoin de prioriser les efforts de guerre, une pression populaire continue pourrait relancer le débat sur la nécessité d’une enquête indépendante.
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