La clause de l’accord cachée au public israélien dévoilée

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Si les informations sur l’accord sont exactes, la clause qui a été tenue secrète pendant de longs mois au public israélien est maintenant révélée. Pour le Hamas et les habitants de Gaza, cette clause est au cœur de l’accord : le retour d’un million de déplacés gazaouis vers le nord de la bande et la ville de Gaza.

Ma’ariv

Au lieu d’accorder au Hamas et aux Gazaouis cette récompense majeure à la fin de l’accord, après le retour de tous les otages israéliens, les Gazaouis obtiennent déjà leur gain dès la première phase de l’accord. Les camps de tentes des déplacés seront démantelés, et un million de personnes – hommes, femmes et enfants – remonteront vers le nord par la route côtière jusqu’à la ville de Gaza, sans aucune restriction. En parallèle, environ 300 000 Gazaouis retourneront vers le sud, dans ce qu’il reste de la ville détruite de Rafah. La seule exigence israélienne est que les véhicules soient inspectés. Aucun contrôle ne sera imposé aux personnes retournant à pied.

Une victoire stratégique pour le Hamas dès la première phase

Formellement, les mots « fin des combats » n’apparaissent pas dans la première phase de l’accord. Cette déclaration officielle est réservée à une phase ultérieure, dont on ignore la date et la faisabilité. En pratique, toutefois, le retrait des forces israéliennes de toutes les zones peuplées où elles opèrent actuellement dans le nord de la bande de Gaza, à Jabaliya et dans certaines zones de Rafah (sauf le corridor Philadelphie), ouvre la voie au retour massif des Gazaouis dans ces régions.

Avec ce retour, la population de la ville de Gaza et du nord de la bande augmentera soudainement pour atteindre environ 1,5 million d’habitants. Parmi eux se mêleront les hauts responsables du Hamas et les commandants militaires, accueillis en grande pompe par Az al-Din al-Haddad (Abu Saib), chef de la brigade du Hamas à Gaza et potentiel successeur de Mohammed Deif.

Cette population accrue nécessitera qu’Israël quintuple l’acheminement de l’aide humanitaire vers Gaza, en particulier pour les besoins alimentaires. La réhabilitation des infrastructures – routes, réseaux d’eau, d’électricité, de communication et de santé – sera également cruciale. Ce processus impliquera une augmentation des convois d’aide transitant par le point de passage de Kerem Shalom, lequel sera élargi pour accueillir jusqu’à 1 000 camions par jour, contre 500 actuellement.

Un atout pour le Hamas, un fardeau pour Israël

Le corridor de Netzarim, autrefois un atout stratégique pour Tsahal en bloquant le retour des déplacés vers le nord, deviendra un fardeau : les soldats israéliens se retrouveront à gérer des convois d’aide entre le contrôle du Hamas au nord et les zones centrales où Tsahal n’a pas pleinement opéré.

Du point de vue du Hamas : un triomphe

Pour le Hamas, cet accord représente une victoire gigantesque. Le mouvement a obtenu tout ce qu’il exigeait dès la première phase, et ce malgré la marginalisation apparente du corridor Philadelphie. Le Hamas comprend qu’Israël ne peut pas maintenir indéfiniment un contrôle sur ce corridor, car cela impliquerait une responsabilité humanitaire sur toute la bande.

À court terme, la présence d’Israël sur le corridor n’a pas d’impact direct pour le Hamas. Leur priorité immédiate est de garantir les fonds pour la reconstruction civile de Gaza. Une fois ces ressources obtenues, le Hamas pourra rétablir ses capacités militaires. Il est même probable qu’ils acceptent la présence d’une force internationale fictive pour légitimer la réception de ces fonds, tout en gardant le contrôle réel en coulisses.

Conclusion : un « succès total » pour le Hamas

Après le retour des déplacés, le Hamas obtiendra également la libération de centaines, voire de milliers de prisonniers palestiniens. Son autorité sur la population gazaouie restera intacte, et les ressources humanitaires continueront d’affluer. Le Hamas conservera également des otages israéliens, qu’il considérera comme des « prisonniers de guerre », pour exiger des contreparties supplémentaires, tant en libérations de prisonniers qu’en garanties financières.

Cet accord sera inscrit dans l’histoire du Hamas comme une « victoire absolue » sur Israël, et résonnera pendant des années à travers le Moyen-Orient. Contrairement aux Houthis, au Hezbollah, aux Syriens et même aux Iraniens, qui n’ont pas réussi à vaincre Israël, le Hamas obtient tout ce qu’il veut grâce aux otages. Israël, en enseignant au Hamas que les enlèvements sont une voie vers le succès, risque de faire de cette pratique une stratégie répétée.

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