Un Kollel français de Bené Braq, et son immense travail pour la communauté !

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Aucun doute que le Kollel Ohel Naftali, de Bené Braq, entreprend un travail remarquable pour le bien de la communauté française tout entière, outre son œuvre essentielle à titre de Kollel, où se réunissent depuis 26 ans des jeunes gens mariés d’origine française pour étudier la Tora de manière sérieuse et approfondie.
Le rav Chaoul Wajsman en est le dirigeant. Il est né en Belgique, et son épouse est la fille du très regretté M. Charles Gutwirth, en son temps l’un des piliers de la communauté juive de Paris.

L’histoire du Kollel

Chaque entreprise, quand bien même fut-elle de Tora, a sa propre histoire. Là, le rav Chaoul Wajsman parle de ses années d’étude à la Yechivath Poniewezh de Bené Braq, où il s’est retrouvé en compagnie du rav Yehouda Samuel, dans les années 1970. Ils ont étudié ensemble sur place, puis au Kollel Na’halath Ye’hiel, sous la direction du rav Avraham Schlésinger zatsal. Par la suite, le rav Samuel a lancé la Yechivath Kéter Chelomo, cette célèbre institution francophone pour jeunes bacheliers francophone se tenant depuis de longues décennies à Bené Braq. Le rav Wajsman l’a suivi dans cette aventure, y donnant les cours de l’après-midi.

Rav Steinman et Rav WajsmanCinq ans plus tard, certains étudiants après s’être mariés voulaient continuer à se construire dans leur formation en Tora. Cependant, ayant commencé tardivement à étudier, ils ne trouvaient pas de structure adéquate pour s’épanouir. Ainsi, le rav Wajsman a vite compris l’ampleur du projet qui se profilait devant lui. Il décida, soutenu et encouragé par le rav Aharon Leib Steinmann, de mettre en place le premier Kollel francophone de Bené Braq !
D’ailleurs, le rav Steinmann reste jusqu’à aujourd’hui le guide de toutes les grandes décisions de cette institution, et de celles qui vont se développer par la suite.

Alors que la crise a malheureusement obligé certains centres d’études de limiter leurs effectifs jusqu’à même parfois fermer leurs portes, Ohel Naftali n’a jamais cessé d’augmenter ses activités. D’ailleurs, sous la demande d’anciens élèves du rav Wajsman ayant déménagés à El’ad, le rav décida d’établir une succursale de Ohel Naftali sur place, dirigée par le fils du rav Wajsman lui-même !
Les quelques dix étudiants des premières années, ils dépassent aujourd’hui la cinquantaine !

Ohel Naftali est donc devenu un lieu d’accueil pour ceux qui veulent réaliser leur ‘Alya toranique à Bené Braq. Le rav souligne que les résultats ont largement dépassé ses espérances. D’une part, le sérieux et le dévouement des enseignants, et d’autre part, la grande motivation de ses étudiants ont propulsé un grands nombre d’entre eux à un niveau de connaissance et d’analyse remarquables comparable à ceux qui ont suivi le cursus classique des grandes Yechivoth israéliennes.

Mais même si la réussite des institutions dans le domaine de l’enseignement de Tora est déjà louable en soi, et ce n’est pas ce qui nous a poussé à lui consacrer la présente rubrique. Ohel Naftali est aussi l’un des plus grands organismes de propagation de Tora francophone en Israël ! Il est vrai que les grands rabbanim exigent que les Avrékhim consacrent une partie de leur temps au grand public, mais cela est rarement organisé par leur propre Kollel. Ce sont souvent des organismes spécialisés qui s’en occupent, ou ils se lancent chacun dans des initiatives personnelles, ce qui limite parfois leur efficacité. Mais le rav pense que le fait d’associer l’étude et la propagation de la Tora vient dynamiser l’un par rapport à l’autre. Il rajoute que de nos jours, aider nos frères assoiffés de Tora ne laisse même pas l’ombre d’un doute sur le caractère obligatoire de cette grande entreprise ! Ohel Naftali est donc une grande famille unie, qui est toujours prêt à répondre à la soif de Tora de leurs frères de tout horizon.

« Neshama » pour les étudiants

Kollel Bnei BrakL’une des grandes réalisations dans ce domaine est le projet Neshama. Le mouvement de ‘Alya de plus en plus intense amène de jeunes juifs français à faire leurs études en Israël. Cette grande décision, souvent débordante d’énergie et d’ambitions, n’est pas toujours facile. Ils pénètrent dans un monde différent, et ne partent pas toujours avec les bases nécessaires pour y faire face. Ohel Naftali a compris qu’il était un devoir de les aider, et de faire en sorte que leur ‘Alya soit également spirituelle ! Dès lors, sous la direction du rav Krief, un jeune originaire de Grenoble et marié avec la fille du Grand rabbin Henri Hassoun de Marseille, a mis en place de nombreux cours de Tora autant pour les garçons que les filles.
Tout a commencé avec l’université de Bar Ilan située à la lisière de Bené Braq. Des jeunes originaires eux aussi de Grenoble ont contacté le rav Krief, lui demandant de leur donner des cours au sein même du campus. Beaucoup de chemin a été parcouru depuis, puisque aujourd’hui plus d’une centaine d’étudiants sont pris en charge par une dizaine d’enseignants et enseignantes qui se rendent deux fois par semaine dans l’université !
L’originalité de son programme est l’accent mis sur le caractère obligatoire de l’étude. Afin que ces cours ne se cantonnent pas à être des conférences facultatives et générales, les participants doivent s’inscrire à un programme d’étude structuré et régulier. L’essentiel est qu’ils aient un contact suivi avec la Tora. Ce n’est que dans ces conditions que la Tora peut véritablement métamorphoser la destinée du Juif !
Ce ne sont pas que des cours généraux sur les grandes valeurs du judaïsme : le rav donne la priorité à une étude sur texte, qui amène l’étudiant à s’investir personnellement et le rend acteur dans sa construction toranique.
Mais ces études ne se limitent pas à des « rencontres intellectuelles nocturnes » : de véritables liens se créent avec les enseignants, ils finissent même par devenir de vrais confidents, et peuvent être consultés à tout moment par leurs élèves.
Ils sont accompagnés également dans les grands tournants de la vie… Lorsque les étudiants trouvent leur âme-sœur, Ohel Naftali met à leur disposition un de ses membres, spécialement formée à la préparation au mariage. Mais, comme nous le savons tous, le mariage est une construction permanente qui nécessite de nombreux conseils et encouragements même après la grande soirée… Là encore leurs enseignants-amis font de leur possible afin de les soutenir et les faire avancer.

Le rav Wajsman nous raconte une anecdote émouvante. Un des mariages, auquel le projet Neshama avait participé, avait été l’occasion de faire monter à la Tora le père de la kala, pour la première fois depuis le jour de sa bar mitswa ! Nous pouvons imaginer l’évolution surprenante réalisée par cette kala, déterminée à construire une maison de Tora.

Aussi, la réussite du projet Neshama à Bar Ilan a donné l’impulsion de reproduire la formule-miracle là où le besoin se manifeste. Ainsi, la « Mikhlala académique » de Netania, le « Mercaz ben te’houmi » de Herzlia, à Tel Aviv également, les membres de Ohel Naftali ont été accueillis avec enthousiasme.
Toutefois il n’y a pas que les universités… il y a aussi Vatel. Il s’agit d’un groupe international d’écoles d’hostellerie, ayant une succursale à Tel Aviv. Neshama y donne donc des cours aux jeunes francophones s’y trouvant.
Ainsi, le projet Neshama est offert aujourd’hui à plus de 300 étudiants !

Les Bathé Midrach extérieurs

Le Kollel, dans son but de toucher tout public, a ouvert des Bathé Midrach dans diverses villes du centre du pays. Il s’agit en général de structures ponctuelles, installées dans les locaux de synagogues ou ailleurs, dans lesquels sont organisés des cours. A Netania par exemple sont donnés des cours tous les matins, proposant à des personnes assez différentes de vivre l’expérience d’étudier dans un « mini-Kollel » au jour le jour ! Cela concerne autant les retraités que les personnes dont le travail leur permet de commencer leurs activités professionnelles en milieu de matinée. Ils témoignent tous que le fait d’étudier la Tora le matin, lorsque l’on est « frais », donne à leur journée une impulsion positive inimaginable !
Mais en fait, même à Bené Braq ce même type de mini Kollel a dû être créé. En effet, les retraités francophones ayant décidé de faire leur ‘Alya dans cette ville ont pu grâce à cette belle initiative trouver enfin une structure adaptée à leur besoins.
Mais ceux qui n’ont pas la chance d’étudier dès le matin, peuvent également vivre l’atmosphère pétillante et intense du Beth Hamidrach grâce à ceux ouverts le soir dans les villes de Netania, Tel Aviv, Guiv’ath Chemouel, Netivoth …
En parallèle à ces cours pour hommes, dans chacune de ces villes des cours pour femmes sont également organisés.
Ces cours du soir de Beth Hamidrach ont été en général créés sous l’impulsion des étudiants des universités qui, une fois mariés, désiraient poursuivre leur ascension spirituelle avec la même équipe !

Les rencontre inoubliables des Chabbatoth et fêtes !

A Chavou’oth, Ohel Naftali organise une sorte de séminaire, avec surtout une soirée d’étude, le soir de la fête. Toutefois, ce n’est pas d’une soirée d’étude classique avec divers cours et conférences dont il est question : Ohel Naftali met à leur niveau une étude approfondie et synthétique telle que pratiquée dans les grandes Yechivoth. La Guemara est décortiquée, les commentateurs sont étudiés de manière méthodique pour qu’en fin de soirée chacun à la capacité d’élucider la problématique de base ! Pour nombre de personnes ayant participé à ces séminaires, ce fut une découverte : la vie émanant de ces débats et la profondeur de ces discussions leur a montré, pour toujours, la réelle dynamique de l’étude de la Tora.
Dans les couloirs, chez les organisateurs de ces soirées, on raconte l’histoire d’un participant, malheureusement pas encore très engagé sur le plan personnel, donnant le soir même, au milieu de la fête, un coup de fil à un proche, pour lui dire à quel point une telle étude avait succitée en lui une force exceptionnelle.

Conclusion

Nos lecteurs comprendront pourquoi nous avons tenu à présenter cette institution, d’une envergure peu commune. A un moment où le souci de l’accueil de nos coreligionnaires francophones est présent dans l’esprit de nombre d’entre nous, Ohel Naftali est déjà sur le terrain, et agit. Des cours pour étudiants dans diverses universités, des Bathé Midrach dans les villes du centre du pays, des cours pour hommes et femmes, des Chabbath et Chavou’oth organisés… ! On ne peut que relever le travail exceptionnel qui est produit, et espérer que leur programme puisse se développer et s’élargir, pour un jour pouvoir répondre aux besoins de tout francophone faisant appel à eux dans tout le pays.

Par Nathan Catz

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