Par Le CAPE de Jérusalem
Depuis le 7 octobre 2023 le Hezbollah poursuit ses attaques contre Israël et ne cessera pas jusqu’au retrait de Tsahal de la bande de Gaza. Nétanyahou n’est pas un homme pressé. Il prépare minutieusement son prochain discours au Congrès américain et espère influer le président Biden sur la juste cause d’Israël de poursuive les combats jusqu’à la libération de tous les otages et à aboutir à une « victoire absolue » contre le Hamas. Bien entendu, à la guerre il ne faut jamais douter mais les contraintes, les lignes rouges existent et des soldats tombent chaque jour.
Dans le nord du pays, sur le champ de bataille, les tirs de roquettes, les missiles, et les explosions des drones kamikazes provoquent des incendies monstres en haute-Galilée et sur le plateau du Golan : des maisons brulent, des forêts sont en cendres, des fermes, des étables et poulaillers incendiés. Kiryat Shemona et Metoula deviennent des villes fantômes, les mochavim et les kibboutzim de la région sont abandonnés pour la première fois depuis 1948. D’infatigables pompiers luttent courageusement contre le feu et maitrisent les flammes malgré les alertes, un soleil de plomb et la chaleur accablante. Le désastre est immense et les pertes sont criantes. Aucun Etat démocratique ne peut supporter ni tolérer sur son propre territoire une guerre d’usure et d’énormes dégâts écologiques.
Le Hezbollah, comme le Hamas, souhaite déraciner toute présence juive en Terre sainte et saboter toute coexistence et bon voisinage.
Nasrallah est un homme arrogant et dangereux, grand serviteur de l’Iran, il focalise toujours son combat islamique contre Israël en espérant voir un jour flotter l’étendard chiite sur les minarets des mosquées du Mont du Temple et sur tous les édifices de Jérusalem.
Depuis la Seconde guerre du Liban de 2006, le Hezbollah a renforcé son arsenal militaire et a multiplié le nombre des tunnels dans la zone sud du fleuve Litani. Ils sont équipés de réseaux de communication sophistiqués et d’arrangements logistiques pour permettre aux combattants d’y passer de longues périodes. Il planifie des attaques contre les villages israéliens du Golan et de la haute-Galilée qui, pour Nasrallah, font partie intégrante de la Grande Palestine.
Depuis 2006, Nasrallah cherche en vain le soleil. A partir d’un bunker truffé d’armes, de munitions et de gorilles, il dirige sa milice, commande les opérations et prépare ses discours belliqueux. Ils sont enregistrés dans des studios improvisés et diffusés sur grand écran par la chaine locale du Hezbollah al Manar.
Avec son air malicieux et cynique, Nasrallah gagne le cœur des foules arabes, intimide les Occidentaux, et fait surtout peur aux Libanais. Cet homme est dangereux non seulement pour Israël et toute la région, mais aussi pour le peuple libanais. Par la ruse, l’intrigue et la terreur, il exporte avec ses mentors iraniens une révolution puisée dans les tréfonds du Moyen Age.
Pourtant, les Libanais sunnites et chrétiens tentent de ne pas s’associer aux caprices de ce mégalomane « fou de D’ ». Ils ne veulent surtout pas une nouvelle guerre qui serait pour eux désastreuse et chaotique.
Les pays occidentaux, la France en particulier, laissent faire et demeurent impuissants. Certes, ils fournissent à l’armée libanaise des armes pour se défendre mais ignorent que cette armée est aux ordres du Hezbollah.
Israël ne souhaite pas une nouvelle guerre mais tient responsable le gouvernement libanais de toute violation ou agression de la part du Hezbollah.
Jusqu’à ce jour tous les avertissements par la voie diplomatique n’ont pas réussi à calmer les intentions belliqueuses de Nasrallah. C’est bien lui, tel que Ye’hia Sinwar dans la bande de Gaza, qui dicte l’ordre du jour.
Incroyable mais vrai, des chefs terroristes islamistes dirigent désormais l’avenir de notre région, la destinée de notre patrie, et le destin de nos enfants.
Le gouvernement français craint une vengeance du Hezbollah par des actes terroristes, et fait toujours la distinction nette entre « le politique » et la « branche militaire ». Il ne pense pas qu’il soit possible de désarmer le Hezbollah car les chiites font partie d’un pouvoir multiconfessionnel.
La France s’efforce d’empêcher une nouvelle guerre civile dans le pays du Cèdre. Cette préoccupation concerne non seulement l’avenir du Liban, mais également le fait qu’une guerre civile entraînerait un nouvel afflux massif de centaines de milliers d’immigrés sur le territoire français.
Macron a présenté ces jours-ci devant le G7 une nouvelle feuille de route pour mettre fin aux hostilités. Les démarches diplomatiques du président français sont transparentes et certaines dangereuses. Macron doit faire preuve d’impartialité dans le conflit arabo-israélien et son arbitrage n’est pas équitable. Comment boycotter un pays ami, un allié, en temps de guerre ? Pourquoi céder aux pressions d’ONG propalestiniennes et accepter un boycott des marques liées à Israël ? Envisager l’absence d’athlètes israéliens aux Jeux Olympiques ? Pourquoi un tribunal français ose interdire la présence d’entreprises israéliennes et leurs représentants ? La politisation en France peut-elle l’emporter sur la Justice universelle ?
Le ministre de la Défense, Yoav Galant, a d’ailleurs vivement critiqué la position française.1 Fort heureusement, Galant est persona grata au Pentagone et envisage un prochain voyage à Washington pour obtenir de nouvelles armes et cordonner avec les Américains, notre véritable allié, la marche à suivre.
Le plan français propose un arrêt des violences des deux côtés et le retrait des forces al-Radwan, unité d’élite du Hezbollah, et des autres groupes armés à dix kilomètres de la frontière avec Israël. Il stipule que la FINUL (Force intérimaire de l’ONU) dispose de l’entière liberté de mouvement dans la région, et que les effectifs de l’armée soient renforcés. Cependant, le Liban est ingouvernable et la faillite touche tous les secteurs du pays. Les manifestations de rue et la colère gronde par tout. La “petite Suisse” du Proche-Orient est depuis longtemps au bord de l’abîme.
Le pays du Cèdre, cher à la France, est devenu une base politique et militaire chiite dangereusement menaçante pour la paix de toute la région. Les Casques bleus de l’ONU, dont des Français, n’ont pas été capables à ce jour de maitriser la situation et n’ont pas réussi à démanteler l’armement du Hezbollah. Nasrallah se moque éperdument de toutes les Résolutions du Conseil de sécurité. Il refuse toute négociation tant qu’il n’y aura pas une trêve durable à Gaza.
Voilà plus de 24 ans que Tsahal s’était retiré de tout le territoire libanais et considère que la frontière internationale est inviolable. Israël est prêt à signer un véritable traité de paix avec le pays du Cèdre. Le peuple libanais n’est sans doute pas notre ennemi et Israël n’a pas l’intention d’envahir ce maudit pays. L’Etat juif a été le seul pays qui est venu au secours des chrétiens maronites et a payé un prix très élevé.
Le gouvernement israélien ne peut se contenter de raids ponctuels et d’élimination de certains chefs du Hezbollah. Des centaines de milliers d’Israéliens installés au Nord du pays ne peuvent plus tolérer un déluge de roquettes et des alertes quotidiennes.
Il ne peut y avoir deux poids deux mesures pour Kyriat Shemona et pour Tel-Aviv. Le gouvernement a le devoir de protéger et de défendre tous les citoyens israéliens, sans aucune discrimination.
La fin de la conquête de la bande de Gaza s’achèvera prochainement avec le contrôle de l’axe Philadelphie à la frontière égyptienne et la ville de Rafah. Que faire après ? Sommes-nous prêts à une nouvelle guerre contre le Hezbollah ? Quelle est la stratégie ? Pour l’heure l’option diplomatique est préférable et seuls les Etats-Unis sont capables de dissuader Nasrallah et l’Iran.
Le président Biden a-t-il aujourd’hui la volonté politique ? Va-t-il envoyer des renforts et un porte-avions devant la côte libanaise ? On l’espère vivement. Mais en cas de refus, pour de multiples raisons notamment électorales, nous serions dans l’obligation de lancer une opération éclair de grande envergure contre le Hezbollah et contre toutes les infrastructures stratégiques de l’Etat libanais. Il n’y a pas une autre alternative.