Après les massacres sadiques perpétrés par le Hamas en Israël le 7 octobre, les discours se sont mis à nouveau en place pour fustiger la victime et la transformer en bourreau. La compassion n’aura pas duré longtemps.
Pourtant, le fanatisme sauvage qui a animé les assassins du Hamas est un cataclysme qui aurait dû ébranler les antisionistes routiniers. Quand on torture les parents devant leurs enfants avant de les brûler vifs et qu’on massacre des nourrissons, on n’est plus dans le champ politique. Oser travestir cela en résistance légitime révèle une abjection particulière de l’idéologie antisioniste et met au jour son vrai visage.
Depuis le reproche théologique faisant d’eux les meurtriers de Jésus jusqu’au diagnostic de tare raciale, en passant par l’accusation de meurtre rituel et d’empoisonnement des puits, les Juifs sont la cible persistante d’une diffamation ontologique. Tel est le lot éternel des Juifs : on trouve toujours de bonnes raisons de s’en prendre à eux. Cet inextinguible appétit d’animosité judéophobe s’incarne aujourd’hui dans une désapprobation politique principielle qui voue Israël au dénigrement. Le socle de l’accusation envers Israël tient en vérité à peu de choses, si ce n’est à son rabâchement qui a fini par en diaboliser la seule évocation.
La « solution à deux Etats » déjà réalisée
Or, Israël n’est pas un « Etat d’apartheid » : c’est une nation parmi les plus multiculturelles qui existent, et où des partis pro-arabes peuvent siéger au Parlement.
Israël n’est pas « colonial » ou « impérialiste » : c’est un confetti territorial grand comme deux fois l’Ile-de-France, cerné par des puissances hostiles qui veulent sa disparition. Le foyer national juif promis en 1917 (déclaration Balfour) et par la SDN en 1920 (traité de San Remo) avait une étendue bien plus importante. La Grande-Bretagne a profité de son mandat pour en retrancher une partie et créer la Jordanie : la « solution à deux Etats » a donc déjà été réalisée et le camp islamique ne présente jamais la Jordanie comme un « occupant ».
D’ailleurs, la Cisjordanie/Judée-Samarie, occupée par la Jordanie (1948-1967), n’était pas non plus l’objet d’une revendication nationale « palestinienne ». Quand Gaza était aux mains de l’Egypte (1948-1967), on ne l’accusait pas non plus d’occupation et d’expansionnisme : ces accusations ne valent que pour la présence juive.
Israël est une nation agressée depuis son origine – en 1948, 1967, 1973 – par des pays qui veulent sa destruction et l’annihilation de la souveraineté juive. Le 7 octobre nous a montré la réalité sanglante de ce projet, animé par une haine radicale, dénué de contenu politique, sans la moindre ambition positive pour les populations arabes. On peut imaginer ce qui se passerait en cas de défaite militaire d’Israël à l’échelle nationale.
Hypocrisie
Ce n’est pas la politique d’Israël qui serait la cause de son agression, car cette accusation est la même, sempiternellement, quel que soit le gouvernement. Des pogroms ont toujours eu lieu dans le monde arabo-musulman (notamment à ‘Hévron, en 1929) et leur travestissement en cause politique n’est qu’une hypocrisie. Parler de résistance ou de liberté pour présenter le camp arabo-musulman comme victime d’une injustice est un déni de la réalité idéologique et culturelle.
Yasser Arafat (1929-2004) lui-même, par exemple lors de son discours à la mosquée de Johannesburg en mai 1994, prenait soin de rappeler que les négociations de paix avec Israël étaient de même nature que le traité d’Houdaybiya conclu, en 628, par Mahomet avec les autorités mecquoises [ces dernières, hostiles à la prédication de Mahomet, autorisaient le prophète de l’islam et ses fidèles à se rendre en pèlerinage à La Mecque] : une stratégie pour assoupir l’ennemi et l’attaquer au moment opportun. Comment concevoir la paix avec un tel ennemi ?
Le complotisme faisant d’Israël le responsable de son agression est une théorie à rapprocher de la thèse négationniste de Mahmoud Abbas, soutenue à l’université de Moscou, qui, tout en atténuant l’importance de la Shoah, en attribuait la responsabilité aux Juifs.
Le discours antisioniste accuse Israël d’être un Etat sécuritaire mais exonère les assassins massacrant des enfants : cette dynamique d’atténuation des crimes arabes et d’exagération des manquements israéliens aboutit à un renversement total.
Le « oui, mais »
A Harvard ou à Cornell [universités américaines], on s’en prend physiquement aux juifs. En France, on marque les maisons des Juifs. Dans le métro parisien, on y chante « Nique les juifs » sans que personne se lève pour intervenir. Quand il y a une manifestation, ce n’est pas pour soutenir les Juifs massacrés par le Hamas, c’est pour appeler à étendre la lutte contre les Juifs.
Comme pour Charlie Hebdo ou Samuel Paty, on parvient, in fine, à trouver que l’islamophobie est la responsable de ces crimes. Si on condamne donc les exactions djihadistes, c’est pour les justifier dans la foulée : le « oui, mais » ne sert plus à construire des nuances, mais à dissimuler lâchement une apologie du terrorisme.
Ce sont ces faux-fuyants et cette mauvaise foi qu’il faut désormais démasquer. Car nous sommes tous responsables de laisser s’étendre la contagion des discours trouvant sans cesse des détours et des atermoiements pour excuser l’hostilité islamiste. Sans un sursaut moral, l’animosité s’incarnera dans des passages à l’acte qui deviendront collectifs et se déchaîneront ici, en France, sur les Juifs et sur les autres – et même sur les tièdes qui auront permis que prolifèrent le mensonge, l’indifférence et la haine.
Jean Szlamowicz, linguiste et traducteur, professeur des universités, auteur de « Les Moutons de la pensée. Nouveaux conformismes idéologiques » (Cerf, 2022) ; Pierre-André Taguieff, philosophe, historien des idées, directeur de recherche honoraire au CNRS, auteur de « Le Nouvel Age de la bêtise » (Editions de l’Observatoire, 2023), « Qui est l’extrémiste ? » (Intervalles, 2022) et de « Sortir de l’antisémitisme ? » (Odile Jacob, 2022).
Tout est dit y compris le vol par les britanniques de 75% de l’Etat qui devait revenir aux juifs et qui avait notamment été décidé par le vote de la SDN en 1922
Il n’est pas dit que les britanniques avaient aidé en 1948 les arabes de Transjordanie pour s’emparer de la parie Est de la Judée Samarie avec à leur tête le général Baggot
De ce point de vue les britanniques ont une lourde responsabilité en n’autorisant pas la restauration de l’Etat d’Israël avec Jérusalem comme capitale
La grande erreur d’Israël comme l’indique les auteurs est les accords d’Oslo signés par RABINE et Pères avec le machiavélique Arafat d’origine égyptienne auxquelles on peut rajouter le retrait unilatéral du Liban par Ehud Barak et le retrait unilatéral de Gaza par Sharon
Des héros militaires mais des zéros en politique responsables de la situation actuelle
L’Etat arabe existe avec la Jordanie et tous les arabes colons de Judée samarie doivent aller dans ce pays artificiel et pourtant occupant la partie est de la Judée sans être dénoncé comme le disent les auteurs
En fait l’Europe puis l’UE ont toujours voulu la disparition d’Israël État juif pour des raisons religieuses comme le souhaitait le Vatican et les pays chrétiens puis politiques comme le souhaitait De Gaulle puis économiques comme le souhaitent les principaux pays de l’Europe occidentale
Ils n’ont jamais cruque ce petit pays deviendrait une puissance régionale
Ainsi donc ce sont les autres qui ont fait que nous en arrivions à la situation qui est la nôtre, y compris certains dirigeants israéliens quand ils ont accepté les accords d’Oslo.
Il nous semble que, si l’on s’intéresse aux messages de la Tora, on peut arriver à d’autres conclusions, mais c’est le sujet de notre prochain numéro de Kountrass, en court de rédaction (le 269). Le 268 traite de la nature de Yichma’ël selon nos sources, et permet déjà de comprendre une partie de nos erreurs, du fait de la conception erronée qui a été suivie toutes ces années passées.