Par Emile Douysset
Pas de trêve pour les polémiques et les invectives sur Israël. Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, en a fait les frais jeudi 16 janvier, lorsque deux journalistes ont interrompu sa dernière conférence de presse.
Dans une vidéo publiée par l’Associated Press, on voit un premier homme, téléphone à la main, accuser le chef de la diplomatie américain de se soumettre à Israël. «Vous agitez un drapeau blanc devant les fascistes israéliens!», lance-t-il, avant de poursuivre immédiatement: «Votre beau-père était un lobbyiste israélien. Votre grand-père était un lobbyiste israélien. Êtes-vous compromis avec Israël ?» Sous le regard circonspect d’Antony Blinken, l’homme est poussé vers la sortie par la sécurité.
Même hors de la salle, il poursuit sa mise en accusation. «Pourquoi n’êtes-vous pas à La Haye ?», hurle-t-il à trois reprises, en référence à la ville hollandaise qui abrite les organes judiciaires de l’Onu, à savoir la Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale. Cette dernière est, entre autres, chargée de juger les génocides, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.
«De réelles divergences avec Israël»
En réponse aux accusations des deux journalistes, Antony Blinken a réitéré son soutien à Israël et aux otages encore détenus. Mais il a assuré qu’il ne s’agissait pas là d’un appui militaire et financier aveugle à la politique israélienne. «Nous avons de réelles divergences» sur la défense d’Israël, «et nous les avons clairement exprimées à divers moments», a souligné le secrétaire d’État. Depuis les attaques du 7 octobre, il s’est rendu douze fois au Proche-Orient pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu.
Mais, «nous l’avons surtout fait en privé, précisément parce que nous ne voulions pas alimenter le point de vue du Hamas selon lequel, si la pression augmentait et s’il faisait jour, il ne pouvait rien faire», a-t-il insisté. «[Le Hamas] pouvait refuser de s’engager dans les négociations, retarder le cessez-le-feu et la libération des otages, et ainsi perpétuer la souffrance, la perte pour le peuple qu’il est censé représenter», a ajouté Antony Blinken. C’est désormais chose faite, si les deux parties tiennent leurs engagements respectifs.