«CEUX QUI APPRENNENT L’HÉBREU SE CACHENT» : DES ÉTUDIANTS DE L’INSTITUT NATIONAL DES LANGUES ET CIVILISATIONS ORIENTALES VICTIMES D’ANTISÉMITISME
Des étudiants de l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) ont récemment été victimes d’antisémitisme. «Ceux qui apprennent l’hébreu se cachent», a affirmé ce mardi sur CNEWS Yvenn Le Coz, délégué national de l’Uni.
À l’Inalco, institution dédiée à l’enseignement des langues et civilisations orientales, ce n’est pas l’agitation de quelques-uns, qui invoquent habilement leur liberté d’expression, qui fait réagir. Mais des cas où des étudiants profèrent des propos réellement haineux, ou antisémite, à destination de leurs camarades. La frontière est ténue. Ironie amère pour un établissement dont la double licence en études arabes et hébraïques, réputée pour son excellence, se donne pour mission de dépasser les clivages et d’élever les esprits. Le collectif étudiant Palestin’alco est au cœur des différends.
Après avoir demandé une salle de recueillement pour la prière, il exige désormais la rupture des partenariats avec les universités israéliennes, qu’il accuse d’être « complices de l’armée ».
Il assène aux étudiants juifs des propos tels que « Israël terroriste » et va jusqu’à distribuer des tracts soutenant la théorie infondée selon laquelle les Juifs d’origine ashkénaze descendraient du peuple khazar.
Une mère d’élève dénonce les intimidations à l’endroit de son fils, étudiant en hébreu : « Ils poussent les élèves à se sentir exclus. Mon fils a peur et souhaite se concentrer sur ses études sans être entraîné dans la polémique du conflit. Mais avec eux, tout ça devient impossible. »
«Beaucoup d’étudiants aujourd’hui qui apprennent l’hébreu se cachent, tout simplement parce qu’ils savent que derrière il y aura des organisations, d’extrême gauche ou propalestiniennes qui exerceront une pression», a expliqué à CNEWS Yvenn Le Coz, délégué national de l’UNI.
UN SYSTÈME DE CENSURE
Plusieurs plaintes ont été déposées mais aucun étudiant n’a souhaité s’exprimer sur la situation. Yvenn Le Coz a dénoncé un «vrai système de censure, un système de terreur, un système totalitaire qui est instauré au sein de l’Inalco mais pas seulement».
Le délégué de l’Union nationale inter-universitaire a rappelé qu’à Sciences Po «des étudiants refusaient de témoigner parce qu’ils savaient très bien que s’ils le faisaient, ils auraient des problèmes.»
Interpellés par les étudiants du département d’hébreu, l’Inalco a depuis porté plainte pour provocation à la haine et violences en raison de l’origine, de l’ethnie ou de la religion.