Le philosophe rappelle pourquoi l’accusation de « génocide » visant la guerre que mène Israël à Gaza n’a aucune pertinence, n’en déplaise au pape François.
C’est devenu, chez les ennemis d’Israël, un leitmotiv.
Par Bernard-Henri Lévy
A-T-ON JAMAIS VU PAREILS « GÉNOCIDAIRES » ?
Imagine-t-on la Wehrmacht prévenir : « Mesdames et messieurs les Juifs… nous nous apprêtons à attaquer… ou à vacciner… prière d’évacuer sans délai vos ghettos et vos shtetls… merci d’emprunter les corridors prévus à cet effet… » ?
La vérité est que j’ai un peu « étudié » ces sujets.
J’ai vu des génocides (Srebrenica, Darfour).
J’ai filmé les torturés d’Al-Qaïda en Afghanistan et les corps brûlés vifs, jetés du haut des toits, décapités, de Daech à Mossoul.
J’ai documenté sur le terrain, les tueries, pour le coup indiscriminées, de la Russie en Ukraine.
J’ai couvert, bien avant cela, les carnages du FIS en Algérie, auxquels a échappé Kamel Daoud.
Bref, je sais ce que sont des êtres promis à la mort.
J’ai vu des squelettes exploités jusqu’à leur dernière force et, quand cette force a expiré, jetés à la fosse.
J’ai une idée assez claire, autrement dit, de ce que génocide et crime contre l’humanité signifient.
Et je vois bien que l’on oublie, dans cette guerre d’Israël contre l’Iran et ses marionnettes, que Tsahal est la première armée au monde à prendre autant de mesures pour qu’il y ait le moins possible d’innocents pris dans la fournaise des batailles.
Ainsi se forgent les mythes.
Ainsi passe-t-on du complot judéo-maçonnique, ou judéo-bolchévique, ou judéo-capitaliste, à la conspiration judéo-génocidaire dont tous les Juifs du monde seraient plus ou moins complices.
Et ainsi outrage-t-on, non seulement la vérité des faits et des noms, mais la sainte mémoire des morts des génocides du dernier siècle.
Par Bernard-Henri Lévy