C’est l’histoire d’un enfant – appelons-le ‘Haïm – qui était rempli de douceur, d’énergie et de spontanéité. Très tôt, il a appris à connaître le monde des émotions. Il se sentait joyeux quand sa maman lui souriait et il se sentait valorisé lorsque son papa lui faisait confiance. Il se sentait rassuré et attaché pendant ces moments-là. Quand on était déçu de lui, cela lui faisait mal. Quand on le comparait à d’autres enfants, il se sentait offensé. Cependant, il ne savait pas comment exprimer ses émotions avec des mots. Il ne savait pas comment réagir dans ces situations. Parfois les expériences douloureuses qu’il a vécues ont laissé des traces en lui.
Inconsciemment, il a appris à éviter les émotions désagréables. Il s’est habitué à tout faire pour éviter de ressentir ce genre d’émotions. Depuis, sans le savoir, il est dirigé par ces émotions qu’il ne veut pas revivre. Il a développé toutes sortes de stratégies pour éviter de vivre des émotions douloureuses.
Un jour, à l’école, pendant la récréation, il a voulu rejoindre un groupe d’enfants qui jouaient au ballon. Mais ils l’ont repoussé, trop concentrés sur leur partie de foot. Il a ressenti une grande douleur à l’intérieur de lui et s’est senti dévalorisé. « Je ne vaux rien. Je suis invisible ». ‘Haïm a rencontré encore d’autres événements qui l’ont amené à la perception intérieure qu’il est sans valeur. Depuis, ce sentiment ne s’est jamais échappé de lui. Depuis ce moment, il fait tout ce qu’il peut pour se sentir valorisé. Il dépense énormément d’énergie pour prouver qu’il est important et qu’il a le droit d’exister. À l’école, à la Yechiva, il se donne à fond. Il essaie de poser les bonnes questions, prend la responsabilité de projets, tout pour être au centre des attentions. Mais cela ne signifie pas que cela représente réellement sa personne, ses capacités et ses qualités. Il fuit seulement la grande peur de ressentir à nouveau qu’il ne vaut rien. En réalité, ce sentiment l’accompagne toujours et partout. Au fond de lui, il se sent toujours sans valeur. Une petite voix murmure à son oreille : « Tu as le droit d’exister seulement si tu es performant. Sinon, tu es un parasite ».
Prenons l’exemple d’une personne qui a un ongle incarné à l’orteil. Si quelqu’un qui passe à côté de lui et touche légèrement son pied, il bondit de douleur et se met à crier : « Tu ne fais pas attention ! Tu es une brute ! » La personne qui l’a touché n’a rien fait de mal ou d’anormal. Cependant, lui, a une plaie infectée à cet endroit. Il est donc très sensible. Il a l’impression que celui qui l’a touché est une brute. Mais il ne réalise pas que sa sensibilité est due à son infection.
De même, ‘Haïm pour qui le sujet de sa valorisation est si central et sensible, interprétera inconsciemment ce qu’il rencontre dans sa vie et qui est lié à ce sujet avec une intensité bien plus grande que la réalité objective. Il fera tout ce qu’il peut pour éviter que ce sentiment n’émerge à la surface. Plus tard, quand sa femme lui demande de sortir les poubelles, il se met en colère : « Tu ne sais pas que je suis pressé ! ». Mais il ne se rend même pas compte que cette simple et légitime demande de sa femme a éveillé une douleur profonde qui l’accompagne depuis longtemps. « Encore une fois, je ne suis pas valorisé ! On me demande de sortir les poubelles comme si j’étais… ». Mais il ne veut surtout pas affronter ce sentiment. Il cherche juste à exprimer à quel point il est présent et important. Chez lui, cela se manifeste par de la colère.
En arrivant au Beth Haknesset, il voit quelqu’un assis à sa place. Il pense : « Mais qui se prend-il pour s’asseoir à ma place ! ». En faisant le travail de rencontrer ses sentiments, comme nous l’avons vu dans l’article précédent « le guide pour éviter les détours inutiles », Haïm réaliserait que, encore une fois, en voyant quelqu’un assis à sa place, il a ressenti qu’il était transparent. On ne le prend même pas en compte. Et cela lui fait très mal. C’est l’enfant qui a vécu ce sentiment qui ressurgit en lui.
Ce n’est pas l’autre qui a fait quelque chose de mal. C’est simplement que tu vis en toi une douleur constante qui remonte à la surface dans certaines situations.
Beaucoup d’entre nous ont vécu des choses dans leur enfance qui ont façonné leur perception d’eux-mêmes et du monde. Souvent, cela a causé des sentiments profonds et douloureux qui ne nous ont pas quittés. Ces sentiments nous accompagnent et nous dirigent, souvent sans que nous le sachions.
Cela s’exprimera différemment chez chacun. Chacun a son sujet, son sentiment qui fait mal et avec lequel il lutte constamment pour ne pas le rencontrer. Cela peut le guider et le diriger tout au long de sa vie. Cela peut le mener à adopter des comportements et à prendre des décisions qui ne lui sont pas bénéfiques. Chez chacun, cela s’exprimera en fonction de son vécu et de sa perception de ses expériences.
Tant que nous ne sommes pas habitués à rencontrer les émotions qui émergent en nous, nous ne pouvons pas entreprendre un travail intérieur et nous sommes dominés, sans le savoir, par nos émotions. Pour guérir réellement, il faut avoir la force de donner de la place à nos sentiments, les respecter et les vivre. Tout sentiment douloureux qui trouve une expression diminuera en intensité et demandera moins d’énergie.
Ce message est un message d’espoir. Tu traverses des épreuves émotionnelles difficiles dans ta vie. Tu essaies désespérément de te sentir bien dans ta peau sans réellement y parvenir. Tu ne comprends pas pourquoi tes relations sociales sont si fragiles et te demandent tant d’énergie. Sache qu’il y a une grande lumière derrière cette obscurité. Prends le temps d’écouter les émotions qui s’éveillent en toi ! Permets-leur de s’exprimer ! Respecte-les sans les repousser ! Ose les affronter même si elles sont déplaisantes ! Progressivement, tu les verras diminuer et tu découvriras la personne extraordinaire que tu es réellement.
Si ces conseils t’ont été utiles et que tu penses que d’autres pourraient en bénéficier, n’hésite pas à les partager avec eux. Tu peux me contacter si tu as besoin de conseils.
Chimon Zyzek – Thérapeute émotionnel – 0527145779 – simonzyzek@gmail.com