Hamas ruiné : « Les salaires ont été suspendus et l’organisation terroriste peine à recruter des Gazaouis »

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Selon le Wall Street Journal, l’organisation terroriste Hamas fait face à un nouveau problème dans la bande de Gaza, après que des changeurs de devises ont été éliminés par Israël et que l’aide humanitaire a été interrompue. « Hamas a quasiment cessé de verser des salaires, et a du mal à recruter de nouveaux “combattants” en conséquence », rapporte le journal. On estime qu’environ 3 milliards de dollars en liquidités se trouvent actuellement dans la bande de Gaza, mais le Hamas n’est pas en mesure de les utiliser.

Ynet

Depuis la reprise des combats, le Hamas fait face à une grave crise : il ne peut plus payer ses combattants. Selon le Wall Street Journal, l’organisation est quasiment à court de liquidités, à la suite d’éliminations ciblées et de la suspension de l’aide humanitaire – laquelle, selon des sources arabes, israéliennes et occidentales, était régulièrement détournée par le Hamas, puis revendue aux habitants de Gaza.

Les difficultés du Hamas sont apparues dès le début du mois. Le quotidien Asharq Al-Awsat, publié à Londres, rapportait alors une crise organisationnelle au sein du mouvement : l’élimination de nombreux responsables des branches politiques, militaires et administratives a provoqué un vide décisionnel dans l’organisation.

D’après les services de renseignement cités par le Wall Street Journal, les paiements de salaires à de nombreux agents de l’administration du Hamas ont cessé, et même les hauts responsables ne perçoivent que la moitié de leur salaire depuis la mi-ramadan. Le salaire moyen des combattants du Hamas était d’environ 200 à 300 dollars par mois. Ce manque de moyens indique une désorganisation croissante, qui rend difficile le recrutement de nouveaux combattants sans contrepartie financière.

Le chercheur Eyal Ofer, spécialiste de l’économie de Gaza, estime qu’il reste environ 3 milliards de dollars en espèces dans l’enclave, mais souligne que le Hamas n’a quasiment aucun moyen de les distribuer. Selon lui, les paiements sont généralement effectués via des intermédiaires humains ou à des points fixes dans la bande, deux méthodes facilement repérables en temps de guerre.

Avant la guerre, le Hamas recevait chaque mois 15 millions de dollars en cash du Qatar, qui collectait également des fonds pour le mouvement en Afrique de l’Ouest, en Asie du Sud et même au Royaume-Uni. Doha aurait conservé un fonds d’environ 500 millions de dollars pour le compte du Hamas, dont la majeure partie se trouverait actuellement en Turquie, selon des sources arabes et occidentales. Le Hamas n’a pas répondu aux affirmations du Wall Street Journal.

Avec le début de la guerre, Israël a restreint l’entrée de liquidités physiques dans Gaza. Le Hamas aurait également été impliqué dans le vol de 180 millions de dollars dans des agences de la Banque de Palestine et d’autres banques de la bande, selon des sources palestiniennes.

Le Hamas exploitait également les biens acheminés dans la bande pour générer des revenus : il prélevait des droits de douane aux barrages routiers, percevait des impôts auprès des commerçants et contrôlait l’importation de marchandises. À l’étranger, il utilisait des fonds en cash pour acheter des biens, qu’il revendait ensuite à Gaza, convertissant ainsi ces fonds en liquidités utilisables sur place.

Malgré tout cela, le Hamas s’approchait déjà d’une crise de liquidités avant le dernier cessez-le-feu, qui lui avait pourtant offert une occasion de renflouer ses caisses. L’aide humanitaire avait alors repris brièvement, avant d’être à nouveau interrompue.

Selon Moumen al-Natour, avocat palestinien basé au centre de Gaza : « La crise économique est un énorme problème pour le Hamas. L’organisation dépendait principalement de l’aide qu’elle revendait au marché noir contre des liquidités. »

Les assassinats ciblés ont également joué un rôle clé dans l’effondrement économique du Hamas, notamment celui du principal changeur de fonds du mouvement, Saïd Ahmad al-Abed al-Khadari. Selon le porte-parole de Tsahal, al-Khadari dirigeait la société de change “Al-Wafaq”, déclarée organisation terroriste par le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, en raison de sa participation au financement de groupes terroristes. Al-Khadari était impliqué depuis des années dans le transfert de fonds à la branche armée du Hamas, particulièrement durant la guerre actuelle.

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