Le guide suprême iranien est jaloux que certains pays arabes sunnites soient amis avec Israël

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Le guide suprême iranien l’ayatollah Ali Khamenei a fustigé la semaine dernière les nations musulmanes qui entretiennent des liens et des relations amicales avec Israël affirmant qu’elles « apportent la misère aux musulmans ».  Il a par contre occulté le fait que les Perses sont des ennemis éternels aux yeux des Arabes depuis l’aube de l’islam, sans parler des convoitises des Persans. 

« L’amitié avec les mécréants apporte la misère aux musulmans, comme l’amitié que certains pays musulmans ont avec le régime sioniste, échangeant des mots doux et établissant des relations économiques et politiques », a écrit Khamenei sur Twitter, après avoir assisté au 35e Concours international du Coran, à Téhéran.

« Les musulmans doivent se défendre face aux États-Unis et au harcèlement des autres puissances dominantes », a-t-il dit, réaffirmant des propos qu’il aurait tenus face aux participants et au public.

« S’ils ne respectent pas cela, ils seront humiliés. »

Répondant aux propos du président américain Donald Trump, Khamenei a déclaré : « Le président a dit, sans aucune honte, que ‘sans les États-Unis, les chefs des pays arabes ne tiendraient pas une semaine’ ; c’est une humiliation pour les musulmans. »

Il parait que les Perses sont jaloux que des pays arabes soient amis avec l’État d’Israël.

Le guide suprême iranien ne s’est pas demandé en quoi serait bénéfique pour les Arabes d’échanger Israël par l’Iran ? Est ce que l’islam est suffisant ?

Les Perses: ennemis éternels des Arabes depuis l’aube de l’islam

Le guide iranien occulte le fait que, idéologiquement chez les arabes, l’image de l’Iranien (le « Perse ») n’a jamais changé depuis l’aube de l’islam. Même les transformations qui ont eu lieu depuis quelques siècles n’ont point modifié la nature de cette image. L’Iranien est toujours ce Perse raciste et arrogant qui a, depuis l’époque des califes jusqu’à l’époque de Saddam Hussein, a conspiré contre la nation arabe, son unité, sa civilisation arabo-musulmane et sa langue.

Depuis le début de l’islam, les Perses ont exprimé leur haine envers les Arabes, et ces dernier les ont alors vaincus lors de la bataille de al Qadissyah vers 636 entre les califes bien guidés et l’Empire sassanide dans le cadre de la conquête musulmane de la Perse (1).  Cependant, ils ont continué à conspirer à l’ère omeyyade et sous les Abbassides en vue de mettre fin à l’unité de la patrie arabe et à sa souveraineté.

Au cours de l’histoire, les arabes ont affronté différents genres de défis étranger. De ces défis, les plus importants sont la conquête des Bouyides, peuple persan qui a profité des situations par lesquelles passaient les arabes. Les Perses ont poursuivi une politique hostile à l’encontre de la nation arabe. Ils ont œuvré à ébranler les arabes en Irak. Puis a succédé la conquête des Seldjoukides, peuple turc d’Iran qui a profité de la situation instable chez les arabes. Tout comme les Bouyides, ils ont utilisé des moyens hostiles. Et ensuite, les conquêtes des Mongols, peuple venu de l’Asie Centrale qui a fait alliance avec les Perses contre les Arabes.

Pour les Arabes, les Persans veulent se venger de la première bataille  Qadissyah. Les chiites sont à l’origine du meurtre des trois califes, Omar, Osman et Ali. Les Persans n’acceptent jamais la paix avec leurs voisins et ennemis arabes.

Les Perses sont donc considérés comme des agresseurs dans le parcours historique arabe. D’eux viennent les insurrections, les bouleversements, les divisions, et les complots. Cette image est indissociable de l’Iran.

Les Perses n’ont point cessé d’être hostiles aux Arabes, et à l’Irak en particulier. A la période séfévide, ils ont conspiré avec les colonisateurs pour servir des objectifs expansionnistes. Ensuite, le shah Reza Pahlavi a occupé Ahwaz et l’a annexée. Il a aussi contrôlé trois îles du golfe Persique (2).

L’Etat séfévide gouvernait l’Iran, des parties de l’Irak et l’est de l’Anatolie, avec à sa tête, Ismaïl al-Safaoui, porté par son ambition expansionniste et son fanatisme chiite. Il essaya de propager le chiisme dans l’Anatolie et d’encourager les révoltes contre les Ottomans jusqu’à ce qu’il fût vaincu par le sultan ottoman Sélim 1er.

L’image que nous présentent les manuels arabes  nourrit cette hostilité envers l’Iran. L’Irak est souvent  présenté comme l’État défenseur de la nation arabe, particulièrement après sa guerre avec l’Iran. L’Arabie saoudite se présente comme le pivot de la solidarité musulmane dans les pays arabes et le défenseur des musulmans sunnites dans le monde – tout comme l’Iran, pour les chiites.

Téhéran soutien aussi les revendications des minorités chiites dans les monarchies sunnites du Golfe. Les arabes parlent aussi  des convoitises racistes iraniennes. Les convoitises iraniennes sur le Chatt el-Arab remontent à 400 ans, quand l’Irak était contrôlé par l’Empire ottoman et l’Iran nommé Perse. Alors que les Arabes défendent leur terre, le Perse, hostile, est rongé par la convoitise.

Les sources arabes évoquent aussi l’arabophobie des chefs iraniens, le danger persan et des idées khomeynistes. La haine raciale à l’égard  de la nation arabe habite les Persans depuis la nuit des temps, et Khomeyni a toujours utilisé la religion pour la dissimuler.

Pour les Arabes, l’Iran n’est qu’une continuation du régime persan. Aucun changement n’y a eu lieu, même suite à la révolution islamique. La politique hostile de Khomeyni est la continuation de celle des Shahs alors que Saddam Hussein représentait la continuité de la politique des premiers chefs arabes hostiles aux perses (3).

L’image qui persiste est que les Perses sont les premiers ennemis des Arabes du Golfe et de la nation arabe (4). Le nationalisme persan est un vu comme un chauvinisme raciste  par le nationalisme arabe. Les Perses sont responsables d’avoir menacé et « déchiqueté » la patrie arabe depuis les Omeyyades jusqu’à nos jours.

Les tensions actuelles entre Sunnites et Chiites 

Pire encore, les guerres larvées entre l’Arabie saoudite, championne de l’islam sunnite, et l’Iran, chiite, qui se dressent en toile de fond de la crise en Syrie, au Yemen, en Irak et  au Liban, reflètent une haine croissante entre ces deux pays.  Riyad et Téhéran ont rompu leurs relations diplomatiques en 2016 et, dans leur lutte d’influence, soutiennent des camps rivaux au Liban, en Irak, en Syrie et au Yémen.

Riyad, accusé l’Iran d’ingérence au Liban par le biais du Hezbollah, mouvement chiite soutenu par Téhéran. Cette tension  est encore montée d’un cran quand le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, a accusé l’Iran d’avoir agressé son pays, en rendant Téhéran responsable des tirs incessants de missiles des rebelles houthis au Yémen sur les villes saoudiennes. Téhéran, niant toute implication, a appelé Riyad à ne pas jouer avec le feu et à se méfier de la « puissance » iranienne.

Riyad voit comme une menace pour sa propre sécurité l’influence régionale grandissante de l’Iran avec les guerres en Irak et en Syrie, et la poursuite du programme balistique iranien. Pour l’Iran, qui s’estime encerclé par des bases américaines et menacé par les arsenaux constitués par ses voisins auprès des Etats-Unis, les missiles qu’il développe sont purement défensifs.

Au-delà de l’antagonisme atavique entre Perses et Arabes, la concurrence entre Riyad et Téhéran a été exacerbée par la révolution iranienne de 1979 et l’avènement de la République islamique, porteuse d’un message révolutionnaire d’émancipation populaire et farouchement antiaméricain, perçu comme une menace par l’Arabie, monarchie conservatrice alliée des Etats-Unis. Riyad sera dès lors un des principaux soutiens financiers de Saddam Hussein pendant la guerre entre l’Irak et l’Iran (1980-1988).

Avec l’affaiblissement de l’Irak après la guerre du Golfe (1991), l’Arabie et l’Iran deviennent les deux principales puissances régionales. Les tensions religieuses ont émergé comme un paramètre majeur de la rivalité irano-saoudienne après l’invasion américaine de l’Irak en 2003, qui a fait émerger un pouvoir chiite à Bagdad, mais surtout après les printemps arabes de 2011. Les États arabes sunnites sont apparus comme vulnérables et l’Iran a été alors défini comme la principale menace pour la stabilité régionale.

Les tensions actuelles sont liées à l’affrontement par intermédiaires entre l’Iran et l’Arabie saoudite dans les théâtres de guerre en Irak, en Syrie et au Yémen. L’Iran a l’expérience douloureuse de la guerre avec l’Irak. Quant à l’Arabie, elle est enlisée au Yémen, où elle est engagée depuis mars 2015 à la tête d’une coalition militaire pour stopper l’avancée des rebelles houthis.

L’arrivée de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis a libéré les énergies anti-iraniennes dans la péninsule arabique  car Washington a pris fait et cause  pour son allié saoudien et contre l’Iran. Une attitude américaine tranchant avec celle de Barack Obama, marquée par la signature d’un accord sur le nucléaire iranien.

 Reproduction autorisée avec la mention suivante:
© Souhail Ftouh pour Europe Israël

(1)Les Sassanides règnent sur le Grand Iran de 224 jusqu’à l’invasion musulmane des Arabes en 651.

(2) Mohammad Reza Pahlavi a continué à appliquer une politique hostile à l’égard de l’Irak. Il a usé de la politique de l’émigration persane vers le Golfe afin d’y effacer l’identité nationale arabe.

(3) L’histoire de cette hostilité  se focalise dans sur les anciens rois d’Iran en conflit avec les Ottomans sur cette région pour arriver ensuite à la Grande-Bretagne qui a commencé à renforcer ses relations avec l’Iran et à appuyer Reza Pahlavi, connu pour son hostilité à l’égard des Arabes jusqu’à ce qu’enfin la révolution islamique renverse son fils Mohammad Reza Pahlav.

(4) Les Perses ont parfois joué un rôle négatif dans l’histoire, à l’époque de la zandaqa (secte hétérodoxe répandue en Irak au VIIIe s.) puis dans l’opposition à l’expérience administrative du calife Harun el-Rachid. Plus tard, l’Iran a occupé des terres et des îles arabes avec l’appui britannique et cette occupation constitue « une partie de l’histoire du conflit colonialiste dans la région

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