Des grandes manifestations entraînant de nombreux jeunes orthodoxes ont lieu actuellement en Erets Israël. Quelques éléments pour tenter d’en comprendre les raisons.
Depuis quelques années, un nouveau groupe orthodoxe s’est dégagé de l’ensemble composant cette partie de la population locale. Il s’est placé sous la direction du rav Chemouel Auerbach, roch Yechivath Ma’aloth haTora, de Cha’aré ‘Hessed, et fils du rav Chelomo Zalman Auerbach zatsal. Ce groupe se nomme « ‘Ets », ou « Hapéleg hayerouchalmi », le groupe dissident de Jérusalem – qui est représenté à la municipalité de Jérusalem.
Un journal représente ce groupe, « Hapéless », dirigé par l’ancien directeur du Yated Nééman, rav Nati Grossmann, et une importante chaîne d’écoles a été fondée par la suite.
Quelques Yechivoth sont attachées à ce groupe, dont une partie de la Yechivath Ponievezh.
L’un des éléments sur lesquels ce groupe insiste est le besoin pour le judaïsme orthodoxe de s’écarter de l’establishment officiel, tant sur le plan du soutien financier – et leurs écoles ne prennent pas d’argent de l’Etat, que sur celui des relations avec l’armée. Normalement, un accord a été établi entre le monde orthodoxe et les dirigeants civils du pays, selon lequel les jeunes qui déclarent que l’étude de la Tora est leur occupation (« Toratho oumenoutho ») ont droit automatiquement à un sursit de leur service militaire, qui, assez rapidement, peut se transformer en dispense.
Ce groupe refuse même de se présenter à la lichkath hagiouss (le centre d’enrôlement). La raison invoquée est le travail fourni par l’armée pour convaincre les jeunes à s’enrôler, d’une manière très forte, employant des gens émanant du public orthodoxe et utilisant de nombreux arguments en ce sens – qui semblent souvent ne pas avoir de grandes relations avec la réalité.
Face à cette conduite des autorités, une campagne a été lancée, mais pas forcément en provenance de ce groupe spécifique : elle consiste à s’en prendre aux jeunes orthodoxes qui ont fait le pas de s’enrôler, les traitant avec force de ‘Hardakim, des orthodoxes légers (‘Haridim kalé da’ath, selon Wikipedia). Cette campagne a déjà entrainé de grands scandales, parce qu’effectivement elle a un effet certain sur le public concerné, et a attiré une colère certaine de la part des responsables de l’armée, dont son ministre, Liebermann.
Tout ceci a amené les jeunes de ce groupe à refuser systématiquement de se rendre dans les centres d’enrôlement, et à manifester quand tel ou tel jeune est finalement pris par la police à titre d’insoumis.
Qu’en disent les chefs de file du judaïsme orthodoxe majoritaire ? Ils rappellent le fait que rav Schakh zatsal, au nom duquel nombre de ces dispositions récentes ont été prises, s’opposaient avec force à toute manifestation. Et le rav Gafni demandait récemment à quel titre on pouvait se permettre d’envoyer des jeunes de 16 ans manifester, et ce, pour être parfois en prise avec des policières – sans oublier le fait que, si les centres d’enrôlement peuvent parfois jouer un jeu désagréable, et peu acceptable pour un public orthodoxe, un séjour d’une dizaine de jours en prison est certainement encore moins souhaitable.
Aroutz 2 a fait paraitre une enquête à cet égard (visible chez Kikar haChabbath).