Les mots sont impuissants à décrire la réalité d’une situation qui devrait révolter. Mais pour cela, il faudrait tout d’abord que cette réalité soit connue.
Or l’idéologie des territoires occultés de l’information s’emploie sans la moindre vergogne à cacher ce qui pourrait la déranger. Notre ami Guy Millière dans un récent billet dénonce avec son talent habituel cette “haine anti- Trump de la gauche américaine qui conduit au meurtre” (Dreuz Info).
Si la fâcheuse sphère ne faisait pas le métier que les journalistes français dans leur majorité refusent à accomplir, vous ne sauriez pas ce qui va suivre.
Une prétendue humoriste américaine nommée Kathy Griffin a posé pour un photographe en brandissant une tête de cire figurant celle tranchée et ensanglantée du président américain, en un geste identique à celui utilisé par les membres de l’État islamique pour brandir la tête de ceux qu’ils ont décapités. Soyons justes avec les Américains, la profession a réagi négativement dans son ensemble. Chez nous, le CSA refuse toujours de réagir pour l’appel au meurtre de Donald Trump par Ruquier sur le service public audiovisuel, que je lui ai signalé officiellement au nom du Collectif de ses usagers. S’il faut plaider, nous plaiderons.
Une troupe de théâtre subventionné à New York a utilisé l’argent du contribuable américain pour présenter au public une version de Jules César de Shakespeare dans laquelle l’assassinat de l’empereur est présenté comme l’exécution sur scène de l’actuel président par des immigrés bigarrés. Pour l’heure “l’assassinat de Trump” est joué tous les soirs dans Central Park.
Enfin et surtout, combien de français ont été informés de ce que jeudi dernier, Steve Scalise, chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, a été victime d’une tentative d’assassinat par un opposant déterminé au président et soutien actif de Bernie Sanders ? Le parlementaire américain se trouve dans un état critique.
Comme je l’ai fait remarquer dans un tweet aigre-doux, notre radio d’État international RFI s’est bien gardée d’annoncer la couleur politique de l’agresseur. Si les médias d’État des pays démocratiques faisaient honnêtement leur métier plutôt que la leçon à Spoutnik ou à la presse électronique, ils n’auraient pas manqué de s’interroger sur l’éventuel rapport de cause à effet entre les imprécations assassines des uns et le passage à l’acte de l’autre.
En France, la protection rapprochée de l’islamo-gauchisme n’a rien à envier à la situation américaine.
C’est ainsi que l’on apprenait (Observatoire des Journalistes OJIM du 11 juin) que le terroriste de Notre-Dame, Farid Ikken, ayant agressé un policier au marteau après avoir prêté allégeance à l’État islamique, avait travaillé chez Rue89. On se souvient déjà que Mehdi Meklat dans un genre plus placide avait oeuvré au profit non seulement du Bondy blog mais aussi des Inrocks et de France Inter. Pascal Clark le pleure encore.
Sans vouloir faire du mauvais esprit, ni même me lancer dans une spéculation intellectuelle hasardeuse, je ne suis pas persuadé que si, dans une hypothèse improbable, un nordique exalté avait transité par un hebdomadaire droitier (pour parler comme sur la gauchère France Inter), la confrérie journalistique française aurait été aussi délicatement discrète.
J’aime cette bienveillance de la presse de progrès.
© Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation de Valeurs actuelles.