AHMAD AL-RUBAYE (AFP)
La Grande-Bretagne a reconnu lundi l’intégralité du mouvement chiite Hezbollah comme une organisation terroriste.
« Le Hezbollah poursuit ses tentatives de déstabilisation de la situation au Moyen-Orient, et nous ne pouvons plus distinguer entre son aile militaire déjà interdite et son aile politique », a déclaré le secrétaire d’État à l’Intérieur, Sajid Javid.
La décision fait suite aux avertissements de députés selon lesquels le Royaume-Uni avait établi une fausse distinction en proscrivant l’aile militaire du Hezbollah, mais pas son côté politique.
Cette lacune de la législation britannique a permis aux participants à la marche annuelle de la journée Al-Quds dans le centre de Londres de brandir le drapeau du Hezbollah, doté d’un fusil d’assaut.
L’ambassadeur d’Israël à l’ONU Danny Danon s’est félicité de cette annonce, affirmant dans un communiqué que « la séparation entre les ailes politiques et armées est une séparation fausse et artificielle », et que « tous les deux sont contrôlés et soutenus par l’Iran ».
AHMAD AL-RUBAYE (AFP/File)
À la fin de l’année dernière, M. Javid a reconnu que les chefs du Hezbollah s’étaient eux-mêmes interrogés sur la distinction entre leurs activités militaires et politiques.
« Il est clair que le Hezbollah s’est engagé dans des activités terroristes et les a encouragés dans le monde entier », avait admis le secrétaire d’Etat à une député.
À la suite du rassemblement de la Journée Al-Quds de 2017, le maire de Londres Sadiq Khan et d’autres personnalités de la classe politique britannique avaient exhorté Amber Rudd, ex-ministre de l’Intérieur, à interdire totalement le mouvement.
La Chambre des communes du Royaume-Uni avait déjà débattu en janvier 2018 d’une reconnaissance de l’intégralité du mouvement chiite Hezbollah comme organisation terroriste en raison de ses activités.
L’aile militaire du Hezbollah a été interdite par le gouvernement travailliste en 2008 pour avoir soutenu et perpétré des actes terroristes. Les ministres ont toutefois fait valoir que l’interdiction du groupe tout entier pourrait nuire aux relations avec le gouvernement libanais, qui comprend des représentants du Hezbollah.
De même, en 2013, l’Union européenne avait mis sur la liste noire la « branche militaire » du Hezbollah en tant qu’organisation terroriste, mais en tolérant « la branche politique. »
Des membres du Congrès américain ont exhorté l’UE à désigner toutes les branches du Hezbollah comme un groupe terroriste, après que plusieurs parlementaires du Hezbollah au Liban ont été filmés pour inciter au terrorisme contre les Israéliens.