La Cour suprême de France a confirmé mercredi la condamnation de Rifat al-Assad (notre photo), l’oncle du président syrien Bachar al-Assad, dans l’affaire « Profits » impliquant une fortune estimée à 90 millions d’euros qu’il a constituée frauduleusement et des propriétés qu’il a achetées avec de l’argent blanchi. Il est en Syrie et ne purgera pas de peine de prison.
Be’hadré ‘Harédim – Yanki Farber
Rifat al-Assad, 85 ans, est le frère cadet du père de Bashar et ancien dictateur syrien ‘Hafez al-Assad, qui a lui-même été vice-président mais a fui le pays en 1984 après un coup d’État manqué.
La Cour suprême de France a confirmé mercredi la condamnation de Rifat, l’oncle du président syrien Bachar al-Assad, dans l’affaire « Profits » impliquant une fortune estimée à 90 millions d’euros qu’il a constituée frauduleusement et des propriétés qu’il a achetées avec de l’argent blanchi. Il se trouve actuellement en Syrie et ne purgera pas de peine de prison.
Il a fait un dernier recours devant le tribunal français après qu’un tribunal de district français l’a condamné l’année dernière à quatre ans de prison pour complot en vue de blanchir des fonds publics en Syrie entre 1996 et 2016. C’est ce qu’a rapporté l’agence de presse française AFP.
Dans le même verdict, il a été reconnu coupable d’une grave fraude fiscale, les autorités ont confisqué une partie importante de ses avoirs. Rifat, qui n’a pas participé aux discussions en raison de problèmes de santé, insiste sur le fait que son empire immobilier couvrant l’Espagne, la France et la Grande-Bretagne provient de dons du prince héritier saoudien et plus tard du roi Abdallah, décédé en 2015.
En Syrie, Rifat al-Assad était le chef des Brigades d’élite de la défense, les forces de sécurité intérieure qui ont agi violemment contre le soulèvement dans la ville de Hama en 1982. Après être resté à l’écart pendant trois décennies suite à sa tentative avortée de prendre le pouvoir, les médias pro-gouvernementaux ont rapporté qu’il était retourné en Syrie l’automne dernier.
En 1984, il s’enfuit d’abord en Suisse puis en France, où il reçoit la Légion d’honneur – la plus haute distinction du pays – en 1986 pour « services divers ». Mais les enquêteurs français ont lancé une enquête sur ses avoirs en 2014 après des plaintes de groupes anti-corruption.
Les autorités ont perquisitionné deux maisons à Paris, des dizaines d’appartements dans des quartiers chics de la capitale et plusieurs bureaux. Depuis, environ 80 de ses anciens employés qui vivent dans un lotissement en région parisienne sont souvent privés d’eau et d’électricité car personne n’a payé les factures. L’âge et la mauvaise santé de Rifat rendent peu probable qu’il purgera jamais une peine de prison en France, la décision de mercredi confirmant la confiscation permanente de la propriété.
Rifat al-Assad fait également face à des poursuites devant un tribunal espagnol pour des soupçons beaucoup plus importants d’argent obtenu frauduleusement, dont 500 propriétés, ainsi qu’à des poursuites en Suisse pour crimes de guerre remontant aux années 1980.