Nous sommes satisfaits de la reconnaissance de cette erreur par la radio.
Cependant, la correction sur le site ne s’accompagne d’aucun commentaire pour faire savoir aux lecteurs que le texte initial comportait une erreur importante.
Plus grave, la chronique audio inchangée est toujours en ligne. Or, comme l’expliquait InfoEquitable dans l’article qui a poussé France Inter à réagir, le reportage reste très tendancieux.
En particulier, il donne la parole à un « vieux forgeron libanais » supposément âgé d’une soixantaine d’année qui raconte des souvenirs qu’il ne pourrait avoir que s’il avait au moins 75 ans, traite les Juifs (pas les Israéliens, les Juifs !) de voleurs de terres et fait comprendre qu’Israël doit « redevenir la Palestine » (argument trompeur puisque la Palestine antérieure à 1948 fut une région sous mandat britannique et non un Etat arabe). L’homme appelle donc à éliminer l’Etat d’Israël et cela ne suscite aucun commentaire critique de la part du journaliste Aurélien Colly, envoyé spécial permanent de France Inter à Beyrouth, qui interviewe par ailleurs également un membre du Hezbollah sans préciser que ce mouvement est considéré comme terroriste par de nombreuses autorités dont celles de l’Union européenne…
Au vu du reste de la chronique, le recours au terme de « colonies » pour désigner des localités situées sur le territoire internationalement reconnu d’Israël n’est pas anodin. Davantage qu’une simple erreur factuelle, il se situe en conformité avec la ligne du Hezbollah qui nie le droit aux Juifs d’avoir un Etat : raison pour laquelle nous avions intitulé notre première critique « France Inter reprend la propagande du Hezbollah ».
Cette correction a minima suscite d’autres questions pour France Inter
Est-ce que cette identification sans distanciation avec le narratif d’une organisation terroriste correspond aux standards journalistiques de France Inter, une radio financée par les contributions du public français ?
Pourquoi le reportage audio inchangé, y compris avec la référence erronée aux « colonies » (une fake news, en termes actuels), reste-t-il en ligne ?
Le journaliste a-t-il été sanctionné par la rédaction pour cette faute qui peut avoir des conséquences, en France, sur la sécurité des Juifs qui sont diabolisés dans le reportage (rappelons les paroles du « forgeron »: « Quand on était petit, on allait en Palestine. (…) Les Juifs n’étaient pas comme aujourd’hui, ils étaient sages, ils n’attaquaient personne, ne prenaient les terres de personne. ») ?
Nous ne manquerons pas de publier une éventuelle réponse de France Inter à ces questions.