Durant l’année 1941, la fête de Chavou’oth est tombée exactement comme c’est le cas cette année, le lendemain de Chabbath.
On comptait approximativement 150 000 Juifs irakiens, parfaitement intégrés et qui jouaient un rôle actif dans la vie irakienne, dans l’agriculture, le commerce, la finance et même l’administration.
Aussitôt après leur retour de la synagogue et le Kidouch de Chavou’oth, les Juifs de Bagdad ont commencé à entendre des coups de feu, des cris appelant au secours, et le fracas des vitrines des magasins appartenant aux Juifs volant en éclats. C’était les premiers soubresauts d’un pogrom pronazi, appelé en arabe : « Farhood ».
Le carnage a continué toute la nuit et durant toute la journée de Chavou’oth jusqu’à ce que des troupes kurdes restées fidèles au roi arrivées en toute hâte à Bagdad mettent fin au massacre, ramenant l’ordre dans le quartier. Mais plus de 900 Juifs avaient déjà été tués et un autre millier blessés, hommes, femmes et des enfants confondus.
Cette terrible nuit a été l’une des principales raisons pour lesquelles la communauté juive d’Irak, veille de plus de 2 400 ans, décida de plier bagage et de prendre la direction d’Israël en laissant derrière eux toute leur fortune et tous leurs biens aussitôt confisqués par le gouvernement irakien.
Derrière ce pogrom se dressaient des plans allemands de provoquer une révolte contre les Anglais, qui étaient alors les gestionnaires de divers pays du Moyen Orient, mouvement géré par l’Ambassadeur allemand en Irak à cette période.
Les cicatrices sont toujours présentes chez les Juifs irakiens vivant en Israël et ailleurs. La fosse commune où furent jetés les corps de nos frères a été ensuite détruite et aplanie par Saddam Hussein, ne laissant pas la possibilité aux Juifs d’Irak d’honorer comme il se doit la mémoire de leurs morts.
Hachem yikom damam !
[Nous remercions ici Pr Haddad qui nous a rappelé ce triste épisode]