Source : Debka
Des responsables américains de la sécurité et du renseignement de hauts rang ont publié le 5 avril, dans la National Review une évaluation, selon laquelle l’Iran possède déjà une ou plusieurs bombes nucléaires. Les signataires de cette évaluation sont James Woolsey, ancien chef de la CIA, William R. Graham, qui était le conseiller scientifique du président Reagan, et l’ambassadeur auprès de la NASA Henry Cooper, qui était le chef des négociateurs américains lors de la négociation russo-américaine sur le désarmement dans l’espace. Ainsi que Peter Vincent Pry, chef du groupe de travail américain sur les armes à « champ magnétique ».
Par ailleurs, des responsables de la sûreté et du renseignement rappellent que dès 2016, ils avaient averti que l’Iran produisait des pièces d’armes nucléaires telles que détonateurs à fils explosant, générateur de neutrons rapides (utilisés comme amorce d’armes nucléaires). L’Iran conduit des expériences avec l’uranium U-238, et travaille sur le développement d’une tête nucléaire pour des missiles balistiques du type Shihab 3.
Pendant des années, pour des raisons d’impossibilité d’obtenir des technologies innovantes, l’Iran n’a pas pu dépasser le « point de non-retour », dans le développement d’armes nucléaires. Ce mois-ci, cependant, des scientifiques de l’Institut National des Sciences et de la Sécurité situé à Washington ont conclu, que les Iraniens avaient déjà franchi ce point, et ont atteint l’étape où ils peuvent produire, en trois mois, leur première arme nucléaire. Leur avance leur permettra d’enchaîner, cinq mois plus tard, sur leur deuxième arme nucléaire. En d’autres termes, l’Iran peut produire une bombe nucléaire tous les deux mois, soit 6 bombes nucléaires par an, en principe.
Toujours selon les auteurs de l’évaluation, l’incapacité de l’administration américaine (démocrate) à comprendre l’urgence du danger, alors que des scientifiques, eux, l’ont bien comprise, ne devrait surprendre personne. Cette même administration n’a pas correctement évalué, non plus, la portée des programmes nucléaires de la Libye (à l’époque de Mouammar Kadhafi), de l’Inde, du Pakistan et de la Corée du Nord.
Pour produire une bombe nucléaire, semblable à celle qui a détruit Hiroshima ou Nagasaki, il suffirait à Iran de 5 à 10 kilogrammes d’uranium 235 enrichi à 90 %, ou du plutonium 239. Les experts américains déclarent que l’Iran peut produire des bombes, même si l’uranium 235 ou le plutonium 239 ne sont enrichis qu’à 50 pour cent.
Pour les auteurs de l’évaluation, le fait que des spécialistes iraniens coopèrent avec la Corée du Nord et assistent aux essais nucléaires nord-coréens, ne laissent aucune place au doute, que l’Iran possèdent déjà ses propres armes nucléaires.
Si tel est le cas, voici au moins trois raisons pour lesquelles Téhéran n’annonce pas que l’Iran est devenu une puissance nucléaire :
1. La situation dans laquelle l’Iran ne déclare pas ses armes nucléaires lui permet de continuer une politique de chantage : « L’argent contre l’arrêt d’enrichissement d’uranium, si pas d’argent, l’Iran deviendra une puissance nucléaire ».
2. L’Iran utilise les accords nucléaires de 2015 (JCPOA) comme un instrument clé pour lever des fonds pour l’économie iranienne. Ces accords ont rapporté 150 milliards de dollars dans les coffres iraniens. Cette année également, l’administration du président Biden propose de payer à l’Iran un milliard de dollars s’il retourne à la table des négociations et ce n’est qu’un acompte.
3. L’Iran « gagne du temps », qu’il utilise pour augmenter sa réserve d’uranium enrichi. Autrement dit, l’Iran se déclarera puissance nucléaire à partir du moment où il disposera d’un nombre suffisant d’ogives nucléaires.
Dans la situation actuelle, toujours selon les auteurs de l’évaluation, il n’y a aucune logique dans la politique du président Biden visant le retour des États-Unis aux accords JCPOA, même s’il arrive à les améliorer. À leur avis, l’administration devrait traiter l’Iran comme possédant, déjà, des armes nucléaires.
Édouard Gris, MABATIM.INFO
Traduction et adaptation