Le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) dénonce des actes «illicites». Pour le site internet Leboncoin, « ces annonces n’auraient jamais dû être publiées ».
Un utilisateur du site Leboncoin a publié samedi une demi-douzaine d’annonces pour vendre des étoiles jaunes et des accessoires ayant appartenu aux nazis, un dossier dont s’est saisi le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA).
«Pièce authentique, juste pour collection», «étoile juif pour enfants», indiquaient deux annonces présentant des photos des tristement célèbres pièces de tissus dont l’Allemagne nazie imposait le port aux personnes de confession juive. Le même vendeur proposait aussi un brassard nazi et des casquettes de SS.
Contacté par Le Parisien, le BNVCA a dénoncé des actes «illicites», l’association annonçant porter plainte.
Dans les annonces proposant des accessoires ayant appartenu aux SS, le vendeur a masqué les symboles nazis (capture d’écran).
Equipes «réduites»
Contacté par Le Parisien, le site Leboncoin a supprimé dans la foulée ces annonces dans l’après-midi de dimanche. «Elles n’auraient jamais dû être publiées», a réagi la directrice de communication du site Leboncoin, Anne Quemin. «Nous avons tout un système d’algorithmes qui passe à la moulinette les annonces avant validation. Puis, il y a une vérification humaine quand la vérification technologique ne permet pas de voir si une annonce respecte les conditions d’utilisation», ajoute-t-elle.
«Nous gérons habituellement ce type de situations en supprimant les annonces. Je pense que cela n’a pas pû être fait à temps car ces annonces ont été publiées le week-end, quand nos équipes sont réduites», précise-t-elle.
Ce que dit la loi
La loi punit d’une amende de 1 500 euros «le fait de porter ou d’exhiber en public un uniforme, un insigne ou un emblème rappelant ceux que portaient, notamment, les nazis».
La législation française prévoit également une peine de cinq ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende à l’encontre de ceux qui feraient l’apologie de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité. Dans le cas présent, il faut préciser que le vendeur a masqué les croix gammées des pièces qu’il a mises en vente.
L’accusation d’«apologie de crimes contre l’humanité» avait été portée en 2000, en France, à l’encontre de Yahoo!, ce qui avait valu au groupe high tech de comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris en 2003 pour avoir autorisé la vente d’objets nazis sur ses pages «enchères en ligne». Il avait été finalement relaxé, une décision confirmée en seconde instance.
Source www.leparisien.fr