Est-ce que le Hamas sait où se trouvent les otages ?

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Israël intensifie ses opérations contre le Hamas : défis de capture et impact sur les otages

Les récentes opérations israéliennes dans la bande de Gaza ont révélé l’intensité de la traque de Yahya Sinwar, ex-chef du Hamas, capturé puis éliminé à Rafah en octobre, après avoir échappé à plusieurs tentatives de capture. Les forces israéliennes ont failli le capturer cinq fois au cours du conflit, à trois reprises en surface et à deux reprises sous terre. Son élimination a été confirmée après l’identification de silhouettes suspectes près de Tel Sultan, à Rafah. Un char et un drone ont été utilisés pour cibler la structure où Sinwar se cachait, et des tests ADN ont par la suite validé son identité. Cette opération marquante n’aurait entraîné la mort d’aucun otage, malgré les risques liés aux frappes ciblées.

Cependant, au-delà des succès tactiques, la situation des otages détenus par le Hamas reste un défi majeur. Micha Kobi, ancien responsable du Shin Bet et interrogateur de Sinwar, dépeint la situation complexe et opaque autour des otages. Il estime que le Hamas ne connaît même pas l’emplacement précis de tous les captifs. « Il est peu probable qu’une personne seule détienne l’ensemble des informations sur les lieux de détention », explique Kobi. Le Hamas, selon lui, utilise les otages comme un levier de pression, sans intention réelle de négociation pour leur libération.

Kobi propose de rémunérer toute personne capable de fournir des informations utiles sur les otages. Cette idée, bien que discutée, n’a pas été mise en œuvre. Il souligne également la nécessité d’améliorer les opérations de renseignement en impliquant les familles des Gazaouis pouvant être au courant des lieux de détention. Ces mesures visent à contourner les blocages du Hamas et à obtenir des indices cruciaux.

Par ailleurs, Kobi critique sévèrement la gestion de l’aide humanitaire par le Hamas, qui, selon lui, accentue la dépendance des Gazaouis. Les convois de nourriture et de médicaments seraient systématiquement détournés et revendus au marché noir, une seule cigarette pouvant atteindre 200 shekels. Cette stratégie économique renforce le contrôle du Hamas sur la population. Kobi suggère un contrôle direct de l’aide humanitaire par des organismes extérieurs afin de réduire l’influence de l’organisation sur les habitants.

Dans une vision plus large, Kobi envisage la création d’une administration militaire dans la bande de Gaza pour contrer l’emprise du Hamas. Il préconise la mise en place de personnel éducatif et médical local, indépendant de l’organisation. Cette approche viserait à affaiblir progressivement le pouvoir du Hamas et à favoriser l’émergence d’une gouvernance stable et autonome.

Enfin, le corridor de Philadelphie, reliant Gaza à l’Égypte, reste un point stratégique essentiel pour le Hamas, qui l’utilise pour faire passer armes et argent. Pour Kobi, maintenir un contrôle strict sur ce passage est fondamental afin de limiter les capacités de contrebande et d’empêcher un éventuel regain de puissance militaire du Hamas.

 

À travers ces initiatives, Kobi espère qu’en deux ans, le Hamas pourra être neutralisé, permettant une restructuration de Gaza où la population locale pourrait retrouver un accès direct à l’aide et une certaine autonomie.

 

Jforum.fr

 

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