La stratégie iranienne face à la crise au Moyen-Orient
Dans une réunion à Téhéran début novembre, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a transmis un message sans équivoque au chef du Hamas, Ismail Haniyeh. Selon des sources bien informées, l’Iran ne participera pas directement à la guerre déclenchée par le Hamas contre Israël le 7 octobre dernier. Bien que l’Iran maintienne son soutien politique et moral au Hamas, le guide suprême a insisté sur le fait que l’Iran ne s’impliquera pas militairement sans être directement attaqué par Israël ou les États-Unis.
Les experts soulignent que l’attaque du Hamas a placé les membres de l’Axe de la Résistance dans une situation délicate, confrontés à un adversaire doté d’une puissance de feu supérieure. L’expert du Hezbollah, Mohanad Hage Ali, estime que cette attaque a contraint les alliés de l’Iran à faire des choix difficiles.
Malgré les appels à une implication plus importante de l’Iran et du Hezbollah, l’Iran maintient une stratégie de soutien indirect en utilisant ses alliés armés, dont le Hezbollah, pour lancer des attaques ciblées à travers le Moyen-Orient. Cette approche vise à démontrer la solidarité avec le Hamas tout en évitant une confrontation directe avec Israël qui pourrait entraîner une réaction américaine.
Le Hezbollah, en particulier, a calibré ses attaques pour maintenir la violence dans une bande étroite de territoire à la frontière libano-israélienne, évitant ainsi une escalade totale qui pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour le Liban. Conscient des défis économiques du Liban et des conséquences désastreuses d’une nouvelle guerre, le Hezbollah semble préoccupé par la possibilité de pousser Israël à attaquer le Liban.
Le Hamas, de son côté, lutte pour sa survie face à une offensive israélienne, appelant à l’aide de l’Axe de la Résistance. Cependant, l’Iran maintient sa position de non-intervention directe, soulignant que chaque membre de l’alliance prend ses propres décisions de manière indépendante.
Alors que la crise au Moyen-Orient évolue, les États-Unis cherchent à éviter une escalade régionale, mettant en garde contre l’ouverture d’un nouveau front majeur. La tension monte également avec les attaques de drones et de roquettes contre les forces américaines par les milices de l’Axe en Irak et en Syrie.
Sans remettre en cause la volonté de l’Iran de ne pas s’engager directement dans la guerre pour porter secours au Hamas, les raisons invoquées, notamment le fait que l’Iran et le Hezbollah n’aient pas été prévenus de l’attaque, semblent fragiles. Des réunions entre les trois parties ont eu lieu avant l’attaque, et il est avéré que les terroristes du Hamas se sont entraînés en Iran, sans oublier les armes fournies par l’Iran au Hamas.
La réticence de l’Iran à s’engager directement pourrait être davantage liée à la victoire en cours de Tsahal contre le Hamas à Gaza et au soutien américain sans ambiguïté, un soutien que l’Iran aurait largement sous-estimé.
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