Est-ce que la menace du front nord s’éloigne ?

Est-ce que la menace du front nord s’éloigne ?

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Illustration : L’armée israélienne bombarde des sites du Hezbollah au Liban

L’une des principales préoccupations au cours de ce conflit était de déterminer si Israël se retrouverait engagé sur deux fronts distincts, confronté non seulement au Sud avec le Hamas, mais également au Nord avec le Hezbollah.

Cette inquiétude s’est intensifiée dès le début du conflit lorsque le Hezbollah a intensifié ses attaques contre Israël, atteignant des niveaux de violence sans précédent depuis la Seconde Guerre du Liban en 2006.

Il ne s’agissait pas de simples tirs sporadiques de roquettes, mais d’attaques quotidiennes constantes contre Israël. Cela incluait des tirs de roquettes de plus grande envergure, des tirs à plus longue distance, des tirs de missiles antichar fréquents, ainsi que des tentatives systématiques de neutralisation des postes frontières israéliens par des tirs d’armes à feu, et même des incursions à petite échelle sur le territoire israélien. Au cours de ces affrontements, plusieurs soldats israéliens ont été tués ou blessés.

Selon les estimations, le Hezbollah aurait perdu environ 50 de ses combattants/terroristes dans les affrontements avec les forces israéliennes. Les attaques du Hezbollah ont contraint Israël à évacuer non seulement Metullah, une ville située à la frontière libanaise, mais aussi toutes les localités situées dans un rayon de deux kilomètres de la frontière, puis dans un rayon de cinq kilomètres, et même jusqu’à la ville de Kiryat Shmona.

Cela a entraîné l’évacuation de plus de 125 000 Israéliens de leurs foyers, non seulement dans le sud, près de la bande de Gaza, mais aussi dans le nord en raison des actions du Hezbollah. Ces événements pourraient laisser croire à tort que le Hezbollah a réussi à s’imposer, obligeant Israël à combattre sur deux fronts.

L’invasion terrestre a désormais commencé, entamant son quatrième ou cinquième jour, selon la manière dont l’on compte les premières incursions plus modestes à Gaza par rapport aux incursions plus importantes survenues vendredi et samedi. Il semble que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ait décidé de rester en retrait, ce qui est un signe rassurant pour Israël, étant donné les craintes initiales de voir le Hezbollah rejoindre le conflit.

En effet, de nombreux réservistes israéliens ont été mobilisés, non seulement dans le sud et en Cisjordanie, mais aussi dans le nord, en prévision d’une possible intervention du Hezbollah. Cependant, aucune tentative d’infiltration du Hezbollah n’a abouti, malgré ses tentatives de neutralisation des postes frontières israéliens. La frontière nord est solidement renforcée par les forces de Tsahal.

Le retard dans le lancement de l’invasion terrestre visait principalement à permettre le renforcement des défenses au nord, de manière à empêcher toute infiltration du Hezbollah une fois qu’Israël serait entré dans le sud.

Cependant, le Hezbollah aurait toujours la capacité de lancer une pluie de roquettes sur tout le territoire israélien, y compris les villes de Jérusalem, Tel Aviv, le centre du pays, et une grande partie du nord, dont Haïfa. Il pourrait tirer des milliers de roquettes par jour, surpassant ainsi les tirs du Hamas, bien que l’armée israélienne dispose de systèmes de défense antimissile, notamment le Dôme de Fer, pour intercepter certaines de ces roquettes avancées.

Même avec un taux de réussite de 90 %, ne serait que 10 % des 150.000 roquettes du Hezbollah pourraient provoquer des dégâts considérables en Israël. Cependant, à ce stade de l’invasion terrestre, rien de tout cela ne s’est produit, et le sort du Hamas semble plus menacé que jamais.

En fait, certains partisans du Hezbollah critiquent les responsables du Hamas, affirmant que ces derniers exagèrent leur rôle et que le Hezbollah fait bien plus qu’eux.

Pour le Hezbollah, il est essentiel de montrer qu’il est engagé dans le conflit au quotidien tout en retenant 95 % de ses capacités pour éviter une contre-attaque massive d’Israël. Il est possible que la situation évolue à tout moment, mais pour l’instant, l’inaction du Hezbollah avec ses principales capacités, plutôt que de s’engager dans des combats à grande échelle, indique qu’Israël n’aura pas à mener deux guerres majeures sur deux fronts.

Cela semble justifier au moins en partie le délai d’une semaine pour renforcer les défenses dans le nord et la coordination accrue avec les États-Unis pour faire planer une menace militaire américaine plus claire sur le Hezbollah s’il décide d’intervenir plus activement.

On peut également noter le pari risqué du Hezbollah, et surtout de l’Iran, si ce dernier décide de donner l’ordre au Hezbollah d’attaquer massivement Israël. En effet, étant donné les capacités de Tsahal déployées à la frontière nord et le soutien militaire des États-Unis, prêts à intervenir, le Hezbollah pourrait bien être écrasé militairement. Cette situation laisserait l’Iran sans proxy en cas d’une éventuelle attaque. En effet, le Hezbollah au Liban représente une pièce maîtresse de la stratégie iranienne pour se prémunir contre une éventuelle offensive. Il semble aujourd’hui que l’Iran ne souhaite pas assister à la destruction de son allié, le Hezbollah.

Jforum.fr

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