La Turquie et le conflit Israël-Hamas : les enjeux d’une intervention potentielle
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, pourrait envisager d’envoyer des troupes au Liban si Israël venait à intervenir directement dans ce pays, selon les prédictions de Dr. Alon Liel, ancien directeur du ministère israélien des Affaires étrangères et ex-ambassadeur d’Israël en Turquie. Lors d’une interview avec Radio North 104.5FM, Dr. Liel a exploré les différentes dimensions de l’implication potentielle de la Turquie dans le conflit israélo-palestinien.
Dr. Liel a expliqué que bien qu’une intervention militaire directe d’Erdogan contre Israël soit peu probable, le président turc pourrait intensifier son soutien aux Palestiniens de manière indirecte. « Erdogan pourrait accroître l’aide militaire au Hamas et aux combattants de Cisjordanie », a déclaré Dr. Liel. En effet, la Turquie a déjà été accusée de fournir un soutien logistique et financier aux factions palestiniennes, notamment en facilitant le transfert d’armes et d’argent.
La possibilité d’une intervention turque au Liban dépendrait de la situation sur le terrain. Dr. Liel a souligné qu’Erdogan pourrait percevoir une intervention israélienne au Liban comme une opportunité pour s’imposer davantage dans la région. La Turquie a déjà montré sa capacité à projeter sa puissance militaire en envoyant des destroyers et des navires de guerre dans les eaux libanaises par le passé.
Pour Dr. Liel, la diplomatie israélienne est actuellement trop faible pour contrer efficacement les actions d’Erdogan. « Si nous avions une position diplomatique adéquate, nous devrions rompre nos relations avec lui », a-t-il affirmé. Cependant, la réalité est que la Turquie exploite les faiblesses diplomatiques d’Israël, utilisant ses déclarations et ses actions pour renforcer sa position sans subir de répercussions significatives.
L’avenir des relations entre la Turquie et Israël reste incertain, marqué par les déclarations et les actions d’un Erdogan imprévisible mais résolu. Bien que l’intervention militaire directe semble peu probable, le soutien continu et peut-être croissant de la Turquie aux Palestiniens pourrait exacerber les tensions dans une région déjà fragile. Israël doit donc naviguer prudemment, renforçant sa diplomatie pour contrer les stratégies indirectes d’Erdogan tout en surveillant de près ses mouvements au Liban et ailleurs.