Il se passe actuellement quelque chose de fort exceptionnel dans l’enceinte politique israélienne : les deux groupes politiques centraux tentent d’arriver à des accords en vue de la formation d’un gouvernement d’unité nationale. Ceci est classique, voire normal. D’un côté, Netanyahou peine à gérer la chose publique quand la majorité dépend d’une voix : toute absence met le gouvernement en danger, et aucun député ou ministre ne peut s’absenter ; tout député peut présenter des exigences totalement démesurées. De fait, une menace d’absence peut suffire pour que tout s’effondre ; une telle situation n’est pas très bonne, c’est vrai.
La question en découle : qui est-il prêt à rejoindre le gouvernement ? Deux options possibles : Libermann et Herzog.
Libermann est un personnage difficile, réputé pour ses sautes d’humeur. Son refus de rallier l’équipe actuelle a laissé un mauvais goût, car il n’était pas réellement justifié, de la part d’un homme de droite. Néanmoins, pour nous, de plus, l’une des conditions qu’il met à présent sur la table est que les lois concernant l’enrôlement de force des jeunes religieux, décrétées sous Lapid, soient à nouveau mises en route. Merci !
Quant à Herzog, s’il parvient à faire le pas, il ne fait aucun doute que cela sera au détriment de son propre parti : les avis y sont partagés de manière très virulente, et s’il finit en effet par franchir le Rubicon, le parti travailliste israélien se retrouvera divisé en deux, ce qui ne pourra que l’affaiblir (ce n’est pas forcément fait pour nous déplaire). En outre, il est vrai que cela impliquera, de la part de Netanyahou, de faire des concessions a priori très différentes des promesses faites électorales. Mais bon, qui tient-il parole, de toute manière ?
L’élément nouveau dans cette actuelle soupe en ébullition est l’intervention du dirigeant actuel de l’Egypte : il n’a pas fait moins que de déclarer « Au peuple juif » qu’actuellement, la région se trouve face à une nouvelle possibilité de paix, qu’il voudrait que nous sachions ne pas manquer… Si même lui s’en mêle…