Les services de renseignement des États-Unis et d’Israël ont détecté au début de 2024 des signes inquiétants de reprise d’activité dans un complexe en Iran, selon un rapport de l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW).
Ma’ariv
L’Institut a publié une alerte de renseignement grave : l’Iran a repris l’année dernière ses recherches sur les armes nucléaires. Cette évaluation préoccupante repose sur des informations de renseignement américain et israélien récemment dévoilées, qui documentent des activités de recherche intensives dans le complexe militaire de Parchin, situé à la périphérie de Téhéran.
Selon le rapport, une frappe aérienne menée par l’armée de l’air israélienne le 25 octobre a détruit une installation de recherche nucléaire secrète appelée « Talghan 2 ». Cette installation, dissimulée au cœur du complexe militaire de Parchin, avait servi par le passé à des tests d’explosifs nécessaires à la mise en œuvre d’une arme nucléaire, avant que le programme nucléaire militaire iranien ne soit gelé en 2003.
Les services de renseignement des États-Unis et d’Israël ont relevé au début de 2024 des indices alarmants de reprise d’activité dans le complexe. Parmi ces indices figurent des simulations informatiques avancées, des recherches approfondies en métallurgie et des tests d’explosifs spécifiques. Les experts de l’ISW soulignent que, bien que chacune de ces activités puisse avoir une utilité civile, leur combinaison indique clairement un effort iranien renouvelé pour développer des capacités nucléaires militaires.
Un élément particulièrement préoccupant révélé dans le rapport concerne les stocks d’uranium enrichi de l’Iran : en août 2024, Téhéran détenait 164,7 kilogrammes d’uranium enrichi à un niveau élevé (60 %), soit une quantité équivalente à 3,95 « quantités significatives », selon les définitions de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Le terme « quantité significative » désigne la masse minimale de matière fissile nécessaire à la fabrication d’une arme nucléaire.
Parallèlement aux évolutions inquiétantes du programme nucléaire iranien, l’ISW rapporte une visite cruciale du directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, dans les installations nucléaires iraniennes. Le 15 novembre, Grossi a inspecté le site d’enrichissement principal de Natanz et l’installation fortifiée de Fordo, accompagné de Behrouz Kamalvandi, le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique.
Le rapport indique que cette visite intervient à un moment critique : selon les données de l’AIEA d’août 2024, l’Iran a déjà installé huit centrifugeuses avancées de type IR-6 à Fordo, ainsi que 10 des 18 centrifugeuses IR-2m prévues à Natanz. L’installation de ces centrifugeuses avancées représente une avancée significative dans les capacités d’enrichissement de l’Iran, suscitant de vives inquiétudes au sein de la communauté internationale.
Il n’est pas clair si Grossi a eu accès à l’intégralité des activités iraniennes durant sa visite, notamment en ce qui concerne les recherches secrètes signalées à Parchin. Les experts de l’ISW soulignent que l’accélération technologique rapide, couplée aux activités clandestines mises en lumière, indique une tendance préoccupante à une intensification du programme nucléaire iranien.