Eisenkot : « L’armée libanaise démantèlera les capacités du Hezbollah ? Une blague ? Il y a des lacunes dans cet accord »

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Des questions ouvertes sur l’accord

Dans une interview pour le podcast politique de Ynet, qui sera diffusé demain, Eisenkot (membre du parti Camp national) critique le processus entourant l’accord en préparation avec le Hezbollah au nord.

« Actuellement, nous ne disposons que des informations relayées par les médias », déclare-t-il. « Selon ces informations, l’objectif est d’instaurer un cessez-le-feu sans garantir le retour sécurisé des habitants dans leurs foyers. Cela soulève un problème, car l’action devrait découler de l’objectif principal, qui est de ramener les résidents en toute sécurité. Je pense que les conditions ne sont pas encore réunies pour cela, compte tenu de la situation sécuritaire actuelle. Une question importante est : que se passera-t-il après les 60 jours prévus, lorsque Tsahal devra se retirer du Liban ? »

Eisenkot compare la situation au nord avec celle au sud : « À Gaza, les succès opérationnels sont beaucoup plus significatifs. Tsahal contrôle toute la zone, contrairement au Liban, où seulement 2 à 3 % du territoire sont sous contrôle. Pourquoi ne pas coordonner les efforts sur les deux fronts, surtout avec 101 otages dont plus de la moitié sont encore en vie ? »

Critiques sur la mise en œuvre de l’accord

Si Eisenkot siégeait toujours au cabinet restreint, il dit qu’il poserait des questions critiques :

  • « Pourquoi commencer avec le Liban avant Gaza, alors que l’objectif de la guerre est la libération des otages ?
  • Avec qui signe-t-on cet accord ? Qui est censé le mettre en œuvre ?
  • L’armée libanaise démantèlera les capacités du Hezbollah ? Cela ressemble au début d’une blague.
  • Quelle sera l’implication internationale et américaine ? Y aura-t-il des soldats, des observateurs ? Ces points nécessitent des clarifications. »

Un retour prématuré des habitants du nord

Interrogé sur le retour des habitants du nord dans leurs foyers, Eisenkot est sceptique :
« Dans la situation sécuritaire actuelle, il est encore trop tôt pour les faire revenir en toute sécurité, alors que les forces du Hezbollah restent déployées. On entend parler d’une exigence de repousser le Hezbollah au nord du fleuve Litani. Quiconque connaît la géographie, la démographie et la situation militaire sait que c’est une déclaration déconnectée de la réalité. Les combattants du Hezbollah se trouvent parmi les habitants chiites des villages entre notre frontière et le Litani. Même après un retrait vers le nord, ces combattants reviendront. »

L’accord basé sur la résolution 1701

Eisenkot rappelle que l’accord repose sur la résolution 1701 de l’ONU, adoptée après la deuxième guerre du Liban :
« Cela pourrait servir de base à l’avenir, mais pour le moment, face à une guerre multi-fronts et à la situation dans le sud, il serait plus judicieux de lier cet accord à un échange d’otages. »

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