Economie : l’Iran au bout du rouleau…

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L’Iran face à une crise économique et un mécontentement populaire croissants

L’Iran traverse une période critique, marquée par une aggravation des troubles sociaux et une économie en déroute. Selon Benny Sabti, chercheur à l’Institut d’études de sécurité nationale (INSS), la colère populaire s’intensifie face à une gestion économique jugée désastreuse et un régime perçu comme déconnecté des préoccupations de la population.

Une économie étranglée par des choix controversés

Depuis deux décennies, le régime iranien aurait alloué plus de 50 milliards de dollars pour soutenir la Syrie et d’autres alliés régionaux, comme le Hezbollah. Ces investissements, qualifiés de pertes par l’opinion publique, suscitent une indignation croissante. « Ces fonds, vitaux pour l’économie iranienne, semblent s’être volatilisés », affirme Sabti, ajoutant que cette situation exacerbe la perception d’un régime inefficace.

Cette gestion hasardeuse s’accompagne de coupures d’électricité quotidiennes, affectant gravement les infrastructures essentielles et aggravant la pollution de l’air. « À Téhéran, les habitants subissent des coupures de courant allant jusqu’à sept heures par jour. Dans les zones rurales, c’est encore pire », rapporte Sabti. L’utilisation de fioul pour pallier le manque de gaz a entraîné une pollution critique, forçant parfois les autorités à imposer des confinements temporaires.

Une population sous pression
Les difficultés économiques se traduisent également par un chômage galopant, atteignant désormais 35 %. L’inflation s’emballe, avec un dollar américain s’échangeant à 820 000 rials, un bond spectaculaire qui rend les importations inaccessibles pour de nombreux Iraniens. Face à ces épreuves, des manifestations sporadiques émergent, bien qu’elles restent pour l’instant limitées.

Pour Sabti, ces signes de protestation, bien que modestes, inquiètent un régime qui se prépare activement à d’éventuels soulèvements. « Ils organisent même des exercices pour anticiper des manifestations massives, preuve qu’ils savent que leur situation est fragile », observe-t-il.

Une instabilité politique amplifiée
Sur le plan international, les revers stratégiques du régime iranien, tels que l’échec de ses initiatives en Syrie et les frappes israéliennes, alimentent un sentiment de vulnérabilité. Un général iranien aurait récemment admis : « Nous avons été vaincus. » Cette reconnaissance publique d’un affaiblissement militaire et économique reflète l’ampleur des défis auxquels le régime est confronté.

Un tournant décisif en perspective
Pour de nombreux Iraniens, l’espoir réside dans une intervention internationale. Certains placent leurs espoirs dans un éventuel retour de Donald Trump à la présidence américaine, perçu comme un facteur de changement potentiel. Sabti conclut en affirmant que cette année pourrait être décisive pour l’avenir de l’Iran : « Le régime envisage une escalade nucléaire, mais ce serait un acte suicidaire. »

Avec une économie vacillante et une pression sociale croissante, l’Iran semble à la croisée des chemins, confronté à des défis internes et externes sans précédent.

Jforum.fr

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