Dissolution : attitude courageuse ou folie ?

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Le chef de l’État s’est exprimé, dimanche soir, alors que le Rassemblement national a obtenu plus de 32 % des voix. Le premier tour des législatives se tiendra le 30 juin et le second le 7 juillet.

Par P. B.

Emmanuel Macron prend acte d’une claque historique. Après la victoire écrasante du Rassemblement national aux européennes, dimanche soir, le chef de l’État a pris la parole et annoncé aux Français une dissolution de l’Assemblée nationale. « J’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote. Je dissous donc ce soir l’Assemblée nationale », a déclaré Macron, la mine grave. Des élections législatives seront organisées dans trois semaines: le premier tour se déroulera le 30 juin et le second le 7 juillet.

Adresse aux Français. https://t.co/sqVqfH3gXy

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) June 9, 2024

« Le principal enseignement est clair, ce n’est pas un bon résultat pour les partis qui défendent l’Europe, dont celui de la majorité présidentielle », a déclaré Macron, dénonçant la montée « des nationalistes et des démagogues » qui représentent, selon lui, « un danger pour notre nation et pour l’Europe ». Dans la foulée, il a convoqué le gouvernement à l’Élysée, une réunion initialement prévue lundi mais qui a été avancée après ce séisme politique.

« Désaveu cinglant »

Vingt-sept ans après Jacques Chirac, le chef de l’État a donc décidé d’appuyer sur le bouton nucléaire de la dissolution. « Je ne peux que saluer cette décision qui s’inscrit dans la logique des institutions de la Ve République », a réagi dans la foulée Marine Le Pen, en assurant que le RN était « prêt à exercer le pouvoir ». Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a salué la « décision gaullienne et courageuse » d’Emmanuel Macron. « Il faut toujours écouter le peuple en démocratie. » Le président du Modem, François Bayrou, a également salué une « décision courageuse » pour « sortir le pays du marasme ».

Jordan Bardella, qui s’est exprimé le premier, avait appelé le chef de l’État à « prendre acte d’un désaveu cinglant et d’un rejet clair » de la politique menée par son gouvernement et à organiser en conséquence « de nouvelles élections législatives ».

Selon les estimations Ifop, le RN arrive en tête du scrutin avec 32 % des voix, devant la liste de Valérie Hayer (14,9 %) et la liste commune PS-Place publique conduite par Raphaël Glucksmann (14,2 %).

JForum.fr avec www.lepoint.fr

1 Commentaire

  1. H’ag sameah’

    Selon un avis d’un journaliste, le gouvernement serait tombé à la rentrée sur le vote du très mauvais budget, alors le Président s’est retiré du jeu pour éviter un revers encore pire (on rappelle que l’usage du 49.3 a été très fréquent).

    Il est aussi très critiqué dans son camp. Tout le monde (et en particulier les journalistes sur les plateaux et les politiques qui ne voulaient parler qu’après cette annonce) annonçait qu’il allait sans doute prononcer la dissolution, le resultat du RN était dans tous les sondages à 1 % près, comme les résultats des autres avec quelques erreurs mineures).

    Donc pour moi : une lâcheté et un gros risque pour le pays qui va avoir le choix entre la peste noire et le choléra rouge sang si près de cette élection.

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